N2 Agneaux St Lô – Le Vésinet : 3-0

Ce dimanche, c’est le match contre Agneaux St Lô, un long déplacement au plus profond de l’hiver, point d’orgue de la saison. C’est la ronde n°7 et on commence à connaître les équipes. St Lô est en tête et est peut-être en mesure de le rester. De leur point de vue, ça doit être un match test car nous sommes une des rares équipes à présenter un niveau aussi homogène.

Le train parti de St Lazare dépasse Lisieux et sa cathédrale perchée. Lors de notre match dans cette ville, ça nous avait paru déjà le bout du monde. Les parisiens à bord sont nerveux. Ensuite on passe Caen avec un train qui semble aller de plus en plus vite. Plus loin encore ce sera la mer. On pense à Paulot, le chauffeur de locomotive, déséquilibré au moment du départ de St Lazare qui a vainement tenté de monter en marche.
Mais le train stoppe à Lison, petite gare perdue où on doit attendre la correspondance pour St Lô. On attend sur un quai désert. Au quatre coins de l’horizon, des champs et des haies. Une impression de zone libre. Les persiennes fermés aux étages des maisons disséminées dans le bocage sont comme des menaces. Seul Rémy semble à l’aise. Il s’écarte du groupe et disparaît, aspiré par l’inconnu. Il revient avec une photo de plus dans son appareil. L’homme à moustache dans la charcuterie qui regarde fixement l’objectif ne semble pas content. Belle prise.

Agneaux St-Lô ce n’est pas St Lô. Sur la route de Coutances, la route monte. On parle sport. A un moment donné, les GPS se taisent car on doit être arrivé Place de la Palière. On passe sans la voir devant la salle de jeu. Mais où est donc cette salle Charles de Gaulle-Etoile? Les chants se sont tus et le doute s’installe. On parle de St Malo, d’erreur monumentale. Et puis on la trouve. Nos pendules ont été démarrées et marquent 1h27.

Notre équipe est presque au complet avec Rémy qui a pu se libérer … mais sans Pascal.
C’est un jour où, comme un seul homme, l’équipe semble être en dessous, un peu comme Nantes l’a été lors de son déplacement au Vésinet en décembre. La fraîcheur du début de saison est loin.

Le Vésinet- Agneaux Saint-Lô : 0-3
1B Stephen Jessel 2286 – Catalin Navrotescu 2444 : 0.5
2N Laurent Castaignet 2184 – Jean-François Jolly 2417 : 0-1
3B Philippe Glod 2173 – Pierre Amoyal 2184 : 0.5
4N Laurent Large 2235 – Fabien Renault 2193 : 0.5
5B Rémy Bonnaud 2213 – Huvert Beneteau 2098 : 0.5
6N Christophe Imbert 2114 – Simon Auvray 2029 : 0-1
7B Eric Cheymol 2184 – Bruce Restout 2046 : 0.5
8N Maud Millet 1988 – Juliette Auvray 1963 : 0-1

* Stephen se prend l’attaque classique de type Est-Indienne sur le roque. Ce n’est pas fait pour inquiéter notre homme et au moment où son adversaire lui propose nulle, c’est lui qui a les meilleures chances. Mais il n’est pas trop tenté d’essayer de forcer le gain contre un MI.
* Laurent C avec les noirs est à l’aise. Il aurait pu peut-être même pu prendre l’avantage en jouant e5 à un moment au milieu de partie mais ne l’a pas fait. Sa grande chance est passée et puis c’est équilibré jusqu’à une imprécision sur la colonne d à partir de laquelle le 2400 fait parler sa technique.
* Philippe dans une variante Bronstein de la Scandinave (Dd6) est sûr d’être bien. Mais au 15ème coup, il est a court de temps. Son adversaire est très solide et tant que le vrai bon plan (Db3 trouvé par Eric dans le train) et le bon ordre de coups ne seront pas trouvés, il résistera. C’est même lui qui est en position légèrement favorable lorsque la nulle est conclue.
* Laurent L. est le tenant des noirs dans une Marocsy et a placé le traditionnel fort Cc5. Les blancs font monter prudemment la pression et vont tester l’aile roi adverse. Derrière son rideau de défense, Laurent est comme un marionnestiste, déplaçant ses pièces aux endroits exacts où elles pourront bondir. Les blancs donnent la qualité pour se débarassser du Guignol en c5 et enfoncent les défenses royales noires. Profitant d’une imprécision (hg4 au lieu de fg4), la contre-attaque noire est puissante et brève. Les blancs sont tenus en respect et les adversaires font nulle. Position longtemps analysée dans le train.
* Rémy a mis ses lunettes 3D dans une Alapin et guette la position gagnante derrière le jeu apparent. Au moment choisi par lui, la liquidation intervient et il reste avec deux pions de plus en finale de tours et fou. Mais son adversaire s’accroche et perturbe une victoire qui se voulait rapide (Fe5!). Rémy se fatigue à rester gagnant et ne voit pas un coup qui perd un pion. C’est nulle. Rémy est un super compétiteur et a eu bien du mal à digérer ce résultat partagé.
* Pas assez de compétition pour Christophe qui joue contre un système connu pour ne rien donner mieux que la nulle (variante d’échange de l’espagnole). De plus, la variante qu’il choisit est peut-être la pire à cet égard (Txd4). Ce sont même les noirs qui n’ont pas de majorité qui doivent être précis en finale. .. ce qu’il ne réussissent pas à être.
* Dans une Alapin avec 2..d5, Eric retrouve tous les coups théoriques. Au lieu de la suite Fc6, les noirs se trompent et jouent Fb5+ suivi de Fd3 …. Là, Eric aurait pu prendre un avantage statégique décisif (Fxd3 et 0-0) mais se lance dans des choses plus compliquées. Ensuite le jeu s’équilibre ert la finale de tour est nulle.
* Maud, un peu comme chistophe, manque de lucidité. Dans une position resserrée de la famille des Philidor les coups passifs ou imprécis sont souvent lourds de conséquences. Après Cxg5, l’attaque blanche a l’air de se jouer toute seule et alors même la hargne et les bons coups de défense ne peuvent rien sauver.

la résignation

la résignation


photo de Laurent Large

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