NII : Malakoff-Le Vésinet : 3-2, Rueil-Le Vésinet : 2-3

Pour cette ronde 8, nous jouons à Malakoff. C’est la 1ère fois que nous jouons dans cette ville, un ancien quartier de Vanves, appelé un temps « Nouvelle-californie ». Le club a été créé en 1990 et organise au printemps depuis 2006 un open international assez réputé. « Malakoff et mat » est dirigé depuis 12 ans par Jean San Marco.

Le Vésinet – Malakoff
1N Pascal DESLANDES 2281- BOULARD Eric 2237 : 0-1
2B Stphen JESSEL 2288 – LEBRUN Xavier 2223 : 0.5
3N Laurent CASTAIGNET 2151- DUSSART Frédéric 2254 : 1-0
4B Philippe GLOD 2156 – GOLLAIN Marc 2202 : 0.5
5N Laurent LARGE 2243 – FOGEL Pierre 2174 : 0-1
6B Eric CHEYMOL 2170 – MANDARIN Vitomir 2151 : 0.5
7N Christophe IMBERT 2087 – BRIONNE Thierry 2127 : 0-1
8B Adeline CHAUMONT 2018 – MOUSSET-EVTOUCHENKO Nina 1711 : 1-0

    Pascal qui a un nouveau livre décide d’utiliser une variante de la Française qui y est mentionnée (Cd2). La joie purement physique de parcourir une nouvelle ligne est rapidement ternie par les trucs utilisés par les habitués de cette variante où on n’aime pas trop voir les touristes le nez en l’air. Les noirs sont déroqués, mis à mal par des blancs entreprenants. L’avantage de l’adversaire à l’aile dame devient décisif. La finale est sans espoir.

    Stephen joue une Réti avec les blancs contre un adversaire qui va avoir juste ce qu’il faut d’activité pour que la nulle puisse être un résultat honorable pour les deux joueurs.

    Laurent sera l’homme du week-end. Notre joueur au look et au jeu décontracté depuis le 01/03/2011 va neutraliser un des plus dangereux joueurs de Malakoff. Laurent traite cette Sicilienne-Française d’une façon personnelle qui a beaucoup intéressé Stephen. Après la perte du pion h4, imprudemment avancé, son adversaire ne luttera pas beaucoup, ne voulant pas voir la finale qui suivrait.

    Philippe avec les blancs est dans une anti-Max Lange des deux cavaliers (1.e4 e5 2.Cf3 Cc6 3.Fc4 Cf6 4.d4 ed4 5.0-0 Cxe4) . On lui joue le plutôt rare Dh5 (au lieu de Da5). Minutieusement, il monte son affaire : il neutralise le Fc5 Berlinois, retarde le roque ennemi, surveille les merguez et arrrive à une position apparemment gagnante …. que Fritz juge quasiment égale. Ca doit être la raison pour laquelle, il a un peu de mal à conclure. Ce sera nulle.

    Laurent essaie d’être précis et égalise avec les noirs dans un système blanc retenu (e3), avec des fianchettos dans tous les sens. A en croire Laurent, son adversaire ne s’aperçoit pas que les noirs ont égalisé, ce qui l’irrite. Dans cette partie, il s’ensuivra une phase tactique, ce qui l’agacera un peu plus encore et d’autant plus qu’elle lui sera défavorable. La roue tourne. La longue série de victoire a fait place à une période morose pour notre stratège.

    Eric et son adversaire, le célèbre Mandarin, seront les auteurs de la partie dramatique du jour. Si Eric gagne, le match est nul. Cette Caro-Kann d’échange avec Fd3 prend plutôt le chemin de la nulle mais une fois passé le contrôle du temps, Eric qui a les blancs trouve un chemin vers les pions ennemis dans une finale Dame+cavalier. Stratégie gagnante, une deuxième dame s’annonce. Mais le rusé adversaire a entrevu de loin un pat qu’Eric, tout à son affaire de promotion, n’a pas imaginé. Malgré une position écrasante, la partie sera nulle. Chaud-chaud entre deux joueurs qui ne se sont pas fait de cadeaux.

    Christophe continue prudemment sa descente dans le trou sans fond des résultats défavorables. Avec les noirs dans une Est-Indienne des 4 pions il ne prend pas le pion e5 que la variante lui offre, préférant perdre un temps de l’autre côté. Alors après, c’est difficile. C’est à la mauvaise position du Fou blanc (Ff5) qu’il devra de perdre le pion g5 … et la partie. Une nouvelle défaite qui tombe bien mal pour l’équipe.

    Adeline qui a les blancs prend tout son temps dans cette structure Bénoni qui voit les deux adversaires s’intéresser exclusivement au coup e5. A ce jeu, les blancs qui ont plus d’espace ont l’avantage. Malgré une vaillante défense, les pièces blanches se déversent dans la position noire.

Défaite 3-2

Ce qu’on craignait sans oser l’imaginer vraiment, une défaite sur le plateau de Vanves, est arrivé!

Autant la salle de jeu de Malakoff était « enfoncée », autant celle de Rueil rue Braille, surélevée, est claire. On y voit de tous côtés. Si la journée est resplendissante, ça se saura. L’effectif du Club qui nous reçoit a de quoi faire pâlir le Réal Madrid : on a beau savoir qu’ils ont une N1, il y a là dedans de quoi nourrir deux N1 et deux NII. Mystérieusement, ça ne se traduit pas par une forte NII cette année. Il y a des explications à cela et notamment le fait que certains de leurs joueurs travaillent le samedi. Là, nous sommes dimanche mais nous évitons de le leur rappeler.

Le RER passe et repasse sous notre nez. Globalement les voyageurs ne sont pas très intéressés par les parties.

Ce match est crucial. A l’aube de cette ronde, Tour Blanche, le dernier, pouvait encore gagner la poule. Les analystes ont planché toute la nuit. Les modélisations utilisant des algorithmes de météo-France permettent au mieux de distinguer l’avenir comme à travers un verre dépoli. Philippe très à l’aise pour s’y retrouver dans les situations défavorables résume la situation : il faut gagner les 3 dernières rondes pour avoir une petite chance d’être maintenu.

Rueil-Malmaison – Le Vésinet
1B Stephen JESSEL 2288 – Jorge SANTAMARIA 2206 : 0.5
2N Pascal DESLANDES 2281 – Franck GOUANELLE 2141 : 0.5
3B Laurent LARGE 2243 – Jean-Christian LUCAS 2100 : 0-1
4N Eric CHEYMOL 2170 – Guillaume LESTRELIN 2115 : 0-1
5B Laurent CASTAIGNET 2151 – Bertrand DELAFARGUE 2090 : 1-0
6N Philippe GLOD 2156 – Julio ROJAS-GUERRA 2078 : 0.5
7B Christophe IMBERT 2087 – Rodolphe MARTINEZ 1864 : 1-0
8N Adeline CHAUMONT 2018 – Michèle AVELKA 1670 : 1-0

    Stephen a à nouveau les blancs et n’obtient pas grand chose dans un système Réti. Il cherche à échanger pour entrer dans une position pseudo simple où la paire de fou pourra combler avantageusement un souci de structure de pion. La position se complique. Il met la pression malgré ses 24 coups à jouer en 1.30 min mais les noirs ne perdent pas de vue la nulle.

    Les pieds bien à plat, Pascal et son Est-Indienne font face à la variante beaucoup analysée par Lautier : 11. g4. Il laisse passer une prise en g4 qui aurait ouvert le côté roi.
    Maintenant, et pour longtemps, tout est fermé. Les pièces blanches prennent position, une à une, comme des corbeaux dans un arbre, d’où il vont guetter patiemment les mouvements de leur proie étendue. Elle est peut-être endormie, peut-être morte, peut-être simule-t-elle. Ils se méfient.
    Pascal qui peut passer lui-même de longues heures immobile à observer les oiseaux dans les forêts de l’Ouest parisien sait aussi attendre. Et ce sont les blancs qui vont provoquer l’affrontement qui débouchera sur une nulle par échec perpétuel.

    48..Fd7! 49.Cxd6 Fxd6 50.Fxd6 Cxg4
    Une nulle salvatrice car c’était la dernière partie et le match en était à 3-2.

    Laurent dans une sorte de Dragon dirige un certain temps les opérations d’échanges et de positionnement de structures.

    24.Td8
    Mais il se produit quelque chose car les adversaires se retrouvent plus tard dans une finale de fous de même couleur où ce sont les noirs qui ont pris les choses en main avec une meilleure structure de pions.
    Un choix difficile

    43.Fxg4 : les blancs visent les cases d4 ou e3…mais les noirs h3.
    Avant 46.Rd4

    46.Rd4 .. avec 46.Rd3, il y avait encore un espoir 46..Rf4 47.Rd2 Re4 48.Rc3 et peut-être une nulle en vue
    La finale, qui donne une dame chacun, est magistralement jouée par Jean-Christian Lucas, transcendé peut-être par l’enjeu et la valeur de l’adversaire. Avec une grande économie de moyens, il va emmener son dernier pion à dame malgré la liberté d’action de la dame adverse et les échecs qu’elle peut donner.

    Eric a les noirs dans une Slave variante Schlechter. L’échange thématique Ff4 x Cb8 montre que les blancs connaissent très bien le système. La fin est une lente agonie car plus la position se simplifie plus l’avantage des blancs grandit avec leur pion e passé. Nous menions 3-0 et il restait cette partie et deux autres : celles de Pascal et de Laurent L, presque aussi difficiles.

    Laurent est d’humeur printanière. Or, il n’est jamais aussi dangereux que lorsque son jeu est léger, un brin guilleret, et qu’il va contraster ainsi avec le jeu adverse. De plus, avec les blancs, il est plus enclin à laisser parler son imagination qu’avec les noirs, couleur qu’il a systématiquement travaillé. 12. Cxd5 est le début d’un long calvaire pour les noirs qui devront rendre la pièce sans se sortir d’affaire. Une partie qu’on doit retrouver sur le blog très vite.

    Avec Philippe, on est peut-être dans ce que l’on appelle la variante Charousek de la défense classique de l’espagnole (1.e4 e5 2.Cf3 Cc6 3.Fb5 Cf6 4.0-0 Fc5 5.c3). On va quitter très vite la théorie avec un sacrifice des blancs sur le pion g5. Ca paraît très osé de la part des blancs mais Philippe doit se méfier.

    Un coup osé

    10.Cxg5
    S’il perd un temps, l’attaque peut être irrésistible, après f4. Il croit simplifier par Dg4. Erreur. Les ennuis des noirs vont croître à partir de là car les blancs vont gagner des temps sur la dame.
    Des ennuis qui croissent

    18.f4
    Puis ils font un superbe sacrifice du pion h2 qui ne peut être refusé. Mais pour parachever leur œuvre ils ont besoin de la dame dans les parages du roi adverse. Cela va permettre à Philippe, très chanceux dans cette partie, d’obtenir l’échec perpétuel.

    Christophe doit gagner. Dans une Pirc avec les blancs il va prendre tout son temps pour le faire. C’est un sursis pour le joueur du Vésinet et la secrétaire en train lécher un timbre pour une lettre de convocation a stoppé son geste. La décision de réunir le conseil de discipline pour statuer sur le sort de Christophe est en effet suspendue jusqu’à l’examen de cette partie.

    Adeline doit également gagner car le Vésinet, comme aux plus belles années, était nettement plus fort derrière. Avec les noirs dans une Caro-Kann avec d3 et exd5 elle va prendre le dessus à l’aile roi où elle a transféré un cavalier. Les blancs tentent de tout bloquer mais un sacrifice de la joueuse du Vésinet va logiquement intervenir dans la région du roi blanc et permettre la victoire.

Victoire 3-2

Nous sommes 4ème, à un point des 3 premiers… 3 équipes que nous avons gagnées. Cet élément qui est utilisé pour départager d’éventuels ex-aequo nous favorise plutôt.

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