N1 le Vésinet – Noyon : 0-3, Le Vésinet – Les Tours de Hte Picardie : 0-4

Deuxième week-end groupé de N1 au Vésinet.
A la station RER « Le Vésinet-Centre », venant de Paris, on peut descendre à droite ou à gauche. Côté droit c’est la ville, si on peut appeler comme ça la bourgade de la série Maguy : exclusivement des petites maisons aux toits pointus, cossues avec leur jardinet et leur pigeonnier devenu tourelle, et aussi quelques magasins ici et là, pour le lien social. De l’autre côté, ce sont les champs avec des demeures grosses comme des hôtels de la forêt noire, posées comme des îles au milieu d’un parc immense, les Ibis, où, par beau temps, on vient, comme ça, en chapeau, suivre les cours d’eaux paresseux, faire le tour de petits lacs en parlant pour ne rien dire, apercevoir cygnes et canards.

Côté droit c’est les échecs, et il faut bien en parler. La N1, le club s’y intéresse moins. Qui est en tête ? Mystère. Nous sommes moyennement intéressés par les grosses berlines alors que nous même nous n’avons pas un sou vaillant. Les spécificités techniques des autres nous laissent de marbre. Le Vésinet est en posture de bouderie dirait un psychanaliste des associations.

Cette année c’est flux tendu pour les effectifs. Des contraintes viennent compliquer l’affaire : un plan de sauvetage de la N3 est en route et il s’agit d’être précis pour ne pas contrevenir aux règles qui régissent les mouvements de joueurs entre les équipes. Et on doit fournir l’arbitre.

Pour cette 1ère partie nous jouons contre Noyon, le 2ème du groupe. Les équipes nous ont vu gagner 5-0 à la 1ère ronde et de ce fait nous ne pouvont plus décoller de notre dos l’étiquette d’équipe inclassable.

Que vont faire les boudeurs inclassables ?

Le Vésinet – Noyon

1N LAURENT Julien G 2310 – CLERY Nicolas 2400 : 0-1
2B JESSEL Stephen 2298 – NGUYEN Chi-Minh 2420 : 0,5
3N RABEYRIN Jean-Jacques 2195 – HOUSIEAUX David 2463 : 0,5
4B BONNAUD Remy 2172 – AGUETTAZ Maxime 2437 : 0,5
5N IMBERT Christophe 2078 – GOSSET Arnaud 2235 : 0-1
6B GLOD Philippe 2149 – HARDIER Bertrand 2139 : 0,5
7N CHAUMONT Adeline 2010 – SILVERT Alexandre 1976 : 0,5
VINKOVIC Slavomir 1800 – TISSOT Alice 1967 : 0-1

    Julien et son adversaire s’engagent dans une Benoni. Dès le départ, les chemins de la nulle sont laissés de côté. L’un doit mourir. C’est ainsi. Ca s’est décidé dans les 1ers coups …. ou avant. Il n’ y aura pas d’ombre propice, pas de petit ruisseau serpentant entre les boutons d’or, ni de rires des femmes au lavoir pour bercer la sieste des joueurs après le partage du point. La guerre jusqu’au bout. Dame et pièce contre deux tours et pièce, puis Dame contre tour et fou. Julien recule. Les forteresses qu’il construit sont détruites. Il en construit d’autres plus loin, plus petites, plus solides. Au 73ème coup c’est enfin la fin.

    Deux fianchettos contre un dans cette Réti. Encore une partie qui n’aurait pas dû se finir par la nulle.
    Comme un bon mortier, la partie met du temps à prendre jusqu’à ce qu’enfin Stephen ait le sentiment de tenir le bon bout . Comme signe tangible de l’avantage il a deux pions. Mais les dames sont là. Puis, au 40ème, c’est la faute . Pour atteindre ce seuil qui vous attribue 30 mn il y avait un autre coup. Avec lui Stephen n’aurait alors pas raté la suite gagnante Après l’erreur la défense est plus facile. Il n’y a plus qu’un pion et pas de quoi passer.

    Jean-Jacques a les noirs dans une 1/2 Slave. Le joueur du Vésinet répète les coups de dames à un moment avec le sentiment d’avoir raté quelque chose. C’est un peu le souci lorsqu’on est dominé en terme de points Elo. La nulle est une bouée qu’on est tenté de saisir dès qu’elle se présente

    Rémy joue très activement son Alapin. Il lui faut du peps. D’autre font du paraplane L’adversaire en a vu d’autre du haut de ses 2400 malgré son jeune âge. Rémy insiste. Surtout ne pas laisser l’intitiative et la confiance à l’autre. Engranger les avantages : temps, dynamisme et laisser des signes, comme on délimite un territoire. A l’affût il donne une pièce pour 3 pions. Le champ de possibilités de l’adversaire pour gagner est réduit. On dirait même que seul Rémy peut l’emporter. Logiquement c’est nulle quand l’adversaire commence lui-même à défendre.

    Dans une Est-Indienne avec h3 et Fe3, Christophe joue un triste 10…Ce8 comme on voit dans la Pirc. Là il perd un pion. A partir de là il essaie de minimiser l’avantage et réduire les rayons des fous adverses. Au meilleur moment, il réussit à obtenir une égalisation dynamique. Mais son adversaire, après un petit moment de doute, remet la machine dans le bon sens aidé par un jeu noir dépourvu de ligne directrice. Défaite noire.

    Philippe est encore choqué par une ouverture d’une partie de N1 précédente où son cerveau et son sens pratique n’ont pas su voir une grossière erreur adverse au 3ème coup. On ne l’y reprendra plus à louper des choses grossières. Suspicieux, très douanier dans son attitude, il examine à la loupe les coups qu’on lui propose dans cette Française, des fois qu’on essaierait de faire passer un mauvais coup en douce. La partie s’achève par la nulle mais il est sûr d’avoir loupé quelque chose de gros. Le soir même, Fritz le confirme : il avait un gain de dame en 2 temps.

    La Slave d’Adeline fait face au fianchetto g3-Fg2. Ici aussi, on aura quelques regrets. Adeline avec les noirs a pris l’avantage et s’est employée. Mais l’avantage était-il convertible? Quand l’adversaire propose nulle au 40 ème il possède lui-même de bons arguments. C’est trop dangereux de continuer.

    Slavomir a accepté de nous compléter au pied levé. Il est engagé avec les blancs dans une anglaise symétrique. La jeune adversaire crée des thèmes à l’aile dame. Slavomir, prudent, les contrarie et reste zen. Puis c’est lui qui relève la tête et se met à prendre position au centre. Mais, brutalement, un pion noir se trouve fiché en d3, imprenable. Que s’est-il passé ? Tout a été vite. Ebahi, il va devoir défendre. C’en est fini des espoirs de victoire. Au mieux, il faudra un rude combat pour la nulle. Mais on sent bien que la jeune fille va exploiter le filon à fond. Les blancs vont résister, longtemps, machinalement, et abandonneront au 74ème coup.

Défaite 3-0

Les tours de Hte Picardie (St Quentin dans l’Aisne) sont devant nous mais de peu. De la part d’imprévisibles au fond du trou, peut-on espérer un résultat?

Le Vésinet – >Les Tours de Hte Picardie
1B LAURENT Julien G 2310 – RINGOIR Tanguy 2413 CadM : 0,5
2N JESSEL Stephen 2298 – ELIET Nicolas 2406 : 0,5
3B RABEYRIN Jean-Jacques 2195 – CAPPON John 2240 : 0,5
4N IMBERT Christophe 2078 – HETEY Laszlo 2334 : 0-1
5B DELALANDE Herve 1965 POLARD Gaetan 2233 : 0-1
6N CHAUMONT Adeline 2010 – GODART Francois 2281 CadM : 0-1
7B IMBERT Etienne 1973 – LE HAY Thierry 2111 : 0-1
8N MORYOUSSEF Michael 1774 BenM – VINCKIER Delphine 1860 : 0,5

    Avec le pion adverse c5 isolé Julien qui a les blancs paraît un peu mieux dans cette Réti Slave. Mais ça va dépendre de la façon dont les noirs vont l’utiliser ou le négocier. Ca semble s’être fait correctement car ce sont eux qui activent leurs pièces à l’aile dame. Finalement ce sera nulle.

    Stephen conviendra lui-même avoir couru après l’égalité avec les noirs dans ce gambit dame. En finale aussi c’est plutôt désagréable à jouer. Au fil des essais blancs on s’aperçoit que si certains fondamentaux sont respectés – position du roi, emplacement de certaines pièces – correspondances de cases – les noirs ne se feront pas déborder. On voit même poindre des possibilités pour eux. Les blancs n’ont pas les mains vraiment libres. Nulle

    La Sicilienne Kan de Jean-Jacques aurait mérité un meilleur sort à l’instar d’une victoire convaincante de Dvoiris (12 Df5 et Fd3). Nulle en 16 coups. S’acharner sur f7 pour au mieux se le voir donner et lutter à son tour pour finir par laisser f2 n’enflamment pas notre joueur. Le changement d’heure n’a été profitable à personne ..

    Avec les noirs l’Est-Indienne de Christophe est une Saemisch. Le blocage du centre devait être traité avec e6 de la part des noirs et Fxd5 plus tard. Ce n’est pas fait mais pourtant la partie est animée et les noirs trouvent des choses après b5. La position devient embrouillée. Christophe semble à l’aise, s’emballe. Et c’est le Couac. Une qualité saute. La paire de fous fait illusion un moment. Elle ne sauvera pas la partie.

    Hervé est dans une Sicilienne Variante de Moscou (Fb5+). Le coup Fc2 est le point de départ de la prise en main des noirs qui vont mettre la pression sur les cases blanches. Ce thème va finir par se propager et se transformer en pion. Hervé fait mieux que résister et à été proche d’obtenir la nulle. Jean-Jacques, un peu frustré par sa propre partie, analyse à droite à gauche et ses commentaires viennent réconforter ses partenaires abattus.

    Etienne dans une partie Anglaise fait des coups naturels. Tout l’initiative noire part de 14 Cg4 qui met en évidence la faiblesse d3. Il fallait jouer h3 pour empêcher ce coup. Car après Cg4 les pièces noires vont s’activer. Les blancs perdent h2. C’est le pion d’avance sur cette colonne qui gagnera en finale, longtemps après.

    Le jeune Michael est lancé dans le grand bain. Sa prestation en coupe de France a dévoilé au grand jour ce que les animateurs de l’Ecole d’échecs savent depuis un moment. Ce garçon deviendra fort. Dans cette Sicilienne variante de Moscou il se contente de jouer sans prendre de risque et prend la nulle quand on lui la propose

Défaite 4-0

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