N1 – 1er accroc pour la montée en Top 12 : Le Vésinet – Lisieux : 4-0 , Le Vésinet – Gonfreville l’Orcher : 1-5

Pascal doit un peu la maudire sa norme « une ronde avant la fin » à cause de la notoriété qui va avec. On est tous jaloux, et on ne sait comment faire pour qu’il la déteste. Mais il est très calme, zen, comme l’est sans doute le récipiendaire qui sort de l’Elysée avec sa rosette, salué par le planton.

Nous aussi nous avons une étoile de général collée sur le front : nous sommes en N1. Une accession obtenue à Caen le dernier jour. Ce jour là, une défaite n’a pas suffit à nous condamner, grâce à une invraisemblable concours de circonstances. Comme si avoir été en N1 donnait une ancienneté au moment ou le hasard décide.

La salle de jeu de Gonfreville l’Orcher est un rêve. Un cadeau obtenu de la mairie en 2006 en même temps que la piscine, mitoyenne. Une reconnaissance pour les résultats et l’activité de ce club qui a joué dans l’élite de longues années. Les sièges sont rembourrés et les vaches maigres dans les champs, à l’extérieur.

Nous avons encore en mémoire, comment l’oublier, notre victoire à la 1ère ronde il y a deux ans en N1 contre Gonfreville l’Orcher : 5-0, au même endroit! Cette fois nous n’en espérons pas tant. Nous jouons Lisieux. Pour mémoire, nous avions perdu 4-0 contre eux l’an dernier en N2. C’était le 13 janvier, à Caen alors que eux survolaient le groupe Ouest. Cahin-caha, nous les avons suivi, décroché la 2ème place qualificative et aujourd’hui nous revoilà face à eux dans la division supérieure.

Par rapport à ce match, Victor Stephan (2317) remplace Denis Barbini (2091) chez eux. Ils sont donc un tantinet plus forts. Nous aussi avec Etienne Adam (2227), le nouveau joueur du Vésinet.

Le Vésinet – Lisieux : 4-0

1N f JESSEL Stephen 2286 – f STEPHAN Victor 2317 : 1-0
2B f DESLANDES Pascal 2311 – m COLIN Vincent 2412 : 0,5
3N ADAM Etienne 2227 – f COURSAGET Nicolas 2300 : 0,5
4B f RABEYRIN Jean-Jacques 2214 – MARIE Maxime 2184 : 1-0
5N DIVIES Renaud 2102 – LE BORGNE Pierre 2259 : 0,5
6B CHEYMOL Eric 2105 – DECOSSE Jean-Fabien 2197 : 1-0
7N IMBERT Christophe 2071 – MARCHADOUR Emilie 2056 : 1-0
8B CHAUMONT Adeline 1998 – RODON Gurvan 2025 : 0,5

    Stephen avec les noirs dans ce gambit Dame refusé, ou cette Ouest Indienne, procède selon une technique éprouvée: la position se dresse, se dresse. Ca s’élève, devient sur pilotis. Arrive le faucheur qui tranche des pieux. Et c’est Stephen qu’on retrouve debout après l’écroulement. De pas grand-chose parfois : un fou plus noir, des pions moins ballots, un cavalier plus central etc. Ce n’est pas fini bien sûr, mais la position a un petit avantage qu’il ne va plus lâcher. Belle conclusion dans cette partie

    Le nouvellement normé a les blancs face à un titré. Dans cette Alapin Pascal se souvient d’une critique d’un coup faite par le même Colin. Alors il préfère bifurquer et joue 7.Cge2 puis 8.g3. Un plan nouveau. Le MI va donner le fou blanc, faire faire un parcours biscornu à son cavalier du roi (Ch6-f6-Cf7) et se retrouver bien vite assez mal. Il perd un pion, puis 2 mais garde l’espoir. Et la Dame pour pouvoir placer des banderilles. Pascal ne voit pas trop comment il a fait, mais le MI prend la nulle par Echec perpétuel, forçant l’admiration de son adversaire, lequel adversaire se voyait même perdant à la fin.

    Avec les blancs Etienne Adam fait une très bonne partie. Il donne un pion, presque deux, pour désorganiser les blancs et retarder leur roque. Les blancs vont rendre un pion, roquer puis donner la qualité espérant mettre un terme l’initiative noire qui tarde à s’arrêter. Ce sera nulle.

    Une Sveshnikov pour Jean-Jacques avec les blancs, avec une longue suite théorique qui s’interrompt quand les noirs jouent 14.Fg6 (On joue plus communément Fe6 – note du stagiaire). Après h4, Jean-Jacques joue Dd2, alors qu’on connaît g4 avec des statistiques plutôt bonnes tout au moins il y a quelques années.

    Position après 22.. Cd4 23. cxd4 e3 etc . 23 Cgf6+ possible, pour éliminer le fou g7
    Les noirs percent et on en vient aux mains. Jean-jacques lâche du lest et a deux tours pour la dame, avec un cavalier contre un fou. Cela finira longtemps après par gagner, à l’heure ou les estomacs gargouillent et où les clefs du trousseau du gardien commencent à bougeoter dans ses poches.

    Renaud est dans une défense française sans d4 ,variante sicilienne fermée, à l’Ouest notamment. Là bas, il y érige un mur a5-b5-c5-d5. On le laisse faire, puis on réagit. Une crise se forme autour de c4. On fait venir des renforts de part et d’autre.

    Au 16è, au lieu de tab8, Cd4 permettait peut-être de poursuivre. Finalement tout rentrera dans l’ordre pour l’excellent joueur de Lisieux. Nulle

    Eric joue contre une défense Philidor.La position est très resserrée pour Eric. Mais il est patient et sa détermination a saisir quelque chose quand il le pourra se renforce au fur et à mesure. L’embellie survient avec un cavalier négligemment placé en a4. Les blancs jouent alors très énergiquement et l’emportent.

    Christophe a les noirs et rencontre Emilie Marchandour. C’est la joueuse de Lisieux qui l’avait emportée dans leur match en janvier. Dans cette Richter Rauser classique on joue d5 quand c’est possible et ça l’est au 12ème coup. C’est bien de le savoir, encore faut-il savoir le jouer. Christophe joue Tc8 et la partie prend un autre tour. Un pion central est perdu mais la continuation normale pour les blancs est désagréable à jouer. Les noirs reviennent, les blancs ne se regroupent pas bien et finissent même par perdre

    C’est une partie Nimzo-Idienne que joue Adeline. Sur l’échange en c3, elle reprend de la Dame
    Les blancs vont prendre un pion, mais rester tranquille avec des pièces harmonieusement placées. A la fin, Adeline reprend le pion au prix d’un sacrifice et encore 2 pions. La nulle est au bout car les noirs ne peuvent empêcher les simplifications pour exfiltrer un cavalier.

Une victoire qui montre que le Vésinet sait trouver des ressources. Cela peut-il durer un peu? Ca va se savoir très vite, le temps que le soleil, après les verres, se lève.

Dans l’autre match Clichy l’emporte sur Gonfreville l’Orcher. Nous rencontrons Gonfreville demain. On les a battu il y a deux ans, on va voir qu’ils s’en souviennent

Le Vésinet – Gonfreville L’Orcher : 1-5

1B f JESSEL Stephen 2286 -g RAUSIS Igors 2546 : 0,5
2N f DESLANDES Pascal 2311 -m VALLIN Guillaume 2423 : 0,5
3B f RABEYRIN Jean-Jacques 2214 – f LEFEBVRE Herve 230 : 0-1
4N ADAM Etienne 2227 – m PAYEN Arnaud 2310 : 0-1
5B CHEYMOL Eric 2105 –JEANNE Mickael 2206 : 0-1
6N DIVIES Renaud 2102 – VAUGEOIS Cyrille 2139 : 0-1
7B IMBERT Christophe 2071- SARAFIAN Thomas 1872 : 0-1
8N CHAUMONT Adeline 1998 – FERRY Justine 1893 : 1-0

    Stephen joue avec les blancs à la même table qu’il y a deux ans, en face du même adversaire, le GMI Igor Rausis, un GMI qui a gagné des points depuis quelques temps. Stephen se verrait bien rééditer son exploit. On y croit, il y a des points communs aux deux parties : pression et crise de temps pour Stephen. La partie est une Réti catalane (aussi appelée « Anglaise, variante symétrique, ligne moderne », même si le côté symétrique ne saute pas aux yeux – note du S.). En fait, elle est tout le temps égale.

    Dans cette position il fut joué 10.Cd4 Fxa3 11.Cxc6 (menace Dd8 mat) bxc6 12.bxa3 égalité. 10.b3 c3 11.Cac4 ont déjà été joués (11.De1)
    Le GMI joue tranquillement, défendant tout en progressant vers la finale. Stephen doit simplifier. En finale de pions il a le fou mais c’est ingagnable.

    Pascal est dans une variante d’échange de l’Est-Indienne. Sa position est bonne, il va gagner un pion. Mais là encore, abasourdi d’avance, il s’attend à voir arriver un coup qui va faire crachoter et puis stopper son Berliet. Il ne va pas être déçu. Il n’obtiendra pas mieux que la nulle à cause d’un plan venu d’ailleurs. Seuls les maîtres en effet ont le livre « Vous êtes maître? Vous êtes mal? Sachez sortir le coup de nulle part »

    Une autre Sveschnikov pour Jean-Jacques. Son adversaire jouera 14. Fe6 qui est l’autre alternative au coup de la ronde n°1. La théorie se poursuit
    La position est extraordinairement compliquée. Les blancs ont sans doute les meilleures chances. Mais les noirs poussent toujours dans le même sens : déblayer devant le roi adverse et utiliser les fous pour donner le coup de grâce, avec ou sans la Dame. Sous la pression les blancs se trompent. Magnifique partie des noirs.

    Nettoyer, déblayer. Les blancs viennent de jouer 24.Ce3d5 Les noirs jouèrent 24…Txf4 (pas obligatoire semble-t-il) 25.Cxf4 dxc3 26.Td5 après cela les noirs sont gagnants

    Dans une Slave, le MI Payen avec les blancs ne laisse pas les noirs souffler. Il pose sans cesse de petits problèmes utilisant le moindre accident de terrain pour progresser. Les noirs laissent un pion pour roquer. Après il se battent pour la nulle mais ça recommence. La nulle est bien au bout pourtant mais il faut éviter les chausse-trappes. Le roi reste sur la 8ème au lieu de monter et c’est la défaite.

    Eric joue une variante d’échange de la Française. Il joue contre un redoutable adversaire qui a fait chuter un fort joueur de Clichy la veille, dans une phase tactique, véritable numéro d’équilibriste, qui servait à entrer en finale favorable, apparemment. Un bon moment de sport. On n’a pas été déçu.
    Une très belle partie d’Eric qui a l’avantage tout le temps, malgré les apparences, jusqu’à cette position.

    Eric vient de jouer 27.Ce5xc4 . les noirs répliquèrent 27…Cc6 en menaçant Cxd4, la partie continua par 28.Ce5 Cxd4 29. Da4 avec égalité. Une option : 28.Fe5 et si 28…f6 Da4 et le Cc6 ne pourra répliquer Cxd4 comme dans la partie.
    Pourtant il y avait de quoi continuer sur la même ligne. Une erreur au 36ème (Te2 au lieu de Te1) et ce sera la défaite 25 coups plus tard après une résistance acharnée avec une pièce de moins.

    La Sicilienne de Renaud, encore avec les noirs, ressemblera à celle de la veille. Mais les blancs vont prendre l’avantage à l’aile roi. Le roi adverse aura beau ne pas y être, c’est par là que les blancs vont gagner, les noirs ne réussissant pas à influencer les choses à leur avantage à l’Ouest. Il faudrait redéployer des forces engagées, ce qui n’est pas simple et ce d’autant moins que le roi n’a nulle part où aller.

    Christophe est dans une Najdorf où il fera petit roque et ne jouera pas f4. Son jeu est passif. Dans une telle situation ne pas forcer le jeu est important. Quand on n’a pas d’information sur un sujet, il ne faut pas en parler ..trop fort disons. Avoir les blancs ne fait rien à l’affaire. Une perte de qualité sera récupérée mais il y a une finale difficile qu’il ne faut pas rendre encore plus difficile par des imprécisions. Défaite logique face à un adversaire, un minime, dont on devrait entendre parler, nous a dit le camp adverse (à la demande de Christophe)

    Adeline l’emporte dans une ouverture catalane fermée. Face à une adversaire un peu passive, elle prépare et joue e5. Quand c’est possible elle échange les pièces qui se proposent à cela et joue sur le pion d4 isolé adversaire. Elle met en place sans être trop contrariée une attaque directe contre le roi affaibli sur cases blanches. Une partie très ordonnée et propre et la seule victoire du match, obtenue rapidement.

C’est difficile d’être déçu avec 1 sur 2 après 2 rondes. Mais 4 équipes descendent dans cette division. On nous attrapera par les pieds par en dessous et nous nous mettra la tête sous l’eau par au dessus. Il va falloir se battre. En regardant les profils ça fait peur : Issy les Moulineaux semble intouchable mais a fait nulle contre Guingamp. Et ce dernier club a deux GMI et un MI devant, et Guingamp a fait nulle contre JEEN! Et Migné et Sautron ne sont pas venu faire de la figuration : ils sont en tête avec deux victoires. En N1 une seule équipe monte en Top 12.

les autres résultats du Vésinet

N3 : défaite à Louviers : 3-2
N4 : victoire à domicile contre Colombes : 4-0
N5 : défaite à Maisons-Lafitte : 3-2

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