On ne prend pas le roi

Lors du Moyen Age, le jeu des Echecs prit une place importante dans les activités quotidiennes de ceux qui en composaient la société.
D’après l’historien du jeu, Harold Murray ( la référence dans ce domaine ! ), jamais on ne joua autant que lors du Moyen Age. L’anecdote que nous vous proposons dans cet article vous en donnera un aperçu.
Lors de la bataille de Brémule (aujourd’hui commune de Gaillardbois-Cressenville dans l’Eure, lieu-dit de la ferme Brémule) qui se déroula le 20 août 1119 et vit l’opposition de Louis VI le Gros à son homologue anglais Henri Ier Beauclerc, le roi de France se trouva en grande difficulté. Il vous faut imaginer les batailles du Moyen Age comme des mêlées avec comme objectif pour chaque chevalier ( le plus souvent désargenté) non pas de tuer son adversaire mais de le faire prisonnier, chaque reddition signifiait la promesse d’une rançon !
Ainsi lors de cette confrontation dont les effectifs cumulés des deux camps étaient de 900 chevaliers il n’y eu « que » trois morts, mais environ 140 français tombèrent dans les mains des troupes anglo-normandes !
Louis le Gros, au contact de ses adversaires, vit sa bride de cheval saisie par un normand qui s’écria « Le roi est pris ! ». Malgré son embonpoint, ce dernier l’abattit d’un coup de masse d’armes en répliquant : « On ne prend pas le roi, ni à la guerre, ni aux échecs ! »

Cette bataille ou plutôt cette escarmouche fût typique du Moyen Age : action pas vraiment prévue ni vraiment organisée ……elle vit la fuite du roi de France en direction des Andelys où il trouva refuge.
Puisse cette anecdote rappeler à tous nos membres, aux jeunes et aux moins jeunes, qu’on ne prend jamais le Roi aux échecs y compris lorsque celui a omis de se soustraire à un échec (ou s’est placé involontairement en position d’être pris) :

– En partie lente et rapide , il convient d’arrêter la pendule et de signaler à l’arbitre le coup illégal de l’adversaire. Le fautif sera sanctionné par le retrait du coup illégal et un ajout de temps à l’adversaire (au 3ème coup illégal, la sanction est impitoyable : perte de la partie)

– En blitz, il convient également d’arrêter la pendule et de signaler à l’arbitre le coup illégal qui entraîne immédiatement pour le fautif la perte de la partie. En revanche, la prise du Roi est toujours sanctionnée par un « coup de masse d’armes » sur la tête du preneur d’otage : c’est le preneur qui perd la partie.  »

Reference:
« Brémule 20 aout 1119 les Normands écrasent le roi de France »
auteur Christian DELABOS, editions Historic’one, livre publié en 1999

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