N1 : Le Vésinet Clichy : 3-4

7ème ronde de cette N1.
Nous prenons chaque match comme il vient, comme on dit. Nos deux victoires nous donnent le luxe de juger les choses avec sérénité. La sérénité du devoir accompli, de la poubelle vidée, de l’aspirateur passé et des lits faits. Traduction : « cette fois on se fait exploser ». Car en face il y a Clichy. C’est l’équipe 2 du grand Clichy. Ce n’est qu’à moitié rassurant. Les jeunes de cette équipe sont amenés un jour à remplacer ceux de l’équipe 1 : Magnus Carlsen, Maxime Vachier-Lagrave, Laurent Fressinet.
Pourtant, dans ce match les deux équipes vont avoir des frissons dans le dos.

Le Vésinet – Clichy

1N DESLANDES Pascal 2320 – BARBOT Pierre 2405 : 0-1
2B ADAM Etienne 2226 – MULLON Jean-Baptiste 2436 : 0,5
3N RABEYRIN Jean-Jacques 2210 – SORBE Stephane 2380 : 0-1
4B JESSEL Stephen 2312 – PUJOS Stephane 2281 : 1-0
5N DIVIES Renaud 2112 – KAMBRATH Yannick 2286 : 1-0
6B CHEYMOL Eric 2097 – DAURELLE Herve 2199 : 0-1
7N CHAUMONT Adeline 2014 – COSTE Thierry 2150 : 1-0
8B IMBERT Etienne 1911 – BONVALOT Isabelle 1917 : 0-1

    Pascal repart à l’assaut du virage qui la envoyé 3 fois dans le fossé. Une impression de « déjà vu » pour chacun. C’est une méchante ligne droite, bordée de platanes. Une française Winaver avec Dg4 qui voit la Dame blanche chiper deux pions sur l’aile roi et revenir à toute vitesse. C’est mal engagé mais les noirs ont un pion en c3, un pion qui hypnotise les Kibbitzs.
    P. Barbot – P. Deslandes
    16…Fc6

    16…000 était une possibilité (le S.)
    Mais il tombe. Il reste un échec sur lequel focalisent les supporters. Mais après survient le platane en b3 : on ne peut empêcher l’échange des Dames. Les blancs ont deux pions. Les afficionados rangent leur lunettes, c’est l’abandon

    Une Française variante Labourdonnais (1.e4 e6 2. F4) à l’échiquier n° 2 où Etienne a les blancs. Après avoir mis en place la structure de base (e5-f4)les pièces blanches s’agitent comme des souris de laboratoires. Elles s’immobilisent de temps en temps pour voir où en sont les scientifiques.
    E. Adam – JB. Mullon
    Position après 15.Da5

    15…Fb2 (15..Cd2 le S.)
    Plus tard ceux-ci ont rejoint les souris dans la caisse et on négocie une bonne vieille nulle. En effet le cavalier est plus fort que le fou dans cette finale de fou et cavalier contre paire de fous.

    Jean-Jacques n’est jamais trop à l’aise semble-t-il dans cette partie. On peut dire que ça a commencé même avant le début. Il y a des jours comme cela. Pourtant il se démène pour ne pas se faire déborder dans cette Sicilienne fermée où il a les noirs. Quand les choses ont pris leurs marques, les blancs menacent de jouer f5. Une menace latente que le harcèlement noir ne fait pas oublier. Au bout de 5h30 de jeu ça dure toujours. De ce résultat dépend le sort du match. Desespèrement, les noirs avec la paire de fous pourchassent le roi blanc pour un perpétuel, seule planche de salut.
    S. Sorbe – JJ. Rabeyrin
    Les blancs viennent de jouer 64.e6

    Jean-Jacques joue 64..d4 suit 65.e7 malgré la menace d’assaut des fous et de tout le monde!
    Mais pas de perpétuel. Défaite des noirs

    Stephen et son adversaire sont lancés dans une Est-Idienne avec 3 fianchettos : 2 pour Stephen qui a les blancs et un pour son adversaire. Le vent se lève côté Ouest où les noirs ont focalisé force et potentiel. Quelques pions ont été échangés mais pas de pièces. Il faut alors compter sur sa bonne fortune pour ne rien oublier lorsque le temps vient à manquer aux deux joueurs. Stephen a un oeil sur son jeu, un autre sur la pendule et le troisième sur les coups de l’adversaire. Il est partout. De temps en temps il jette un coup d’oeil sur son chrono personnel pour vérifier que les secondes officielles ont la longueur voulue. Le temps ne passe pas pareil pour lui que pour les autres. Il ne laisse pas passer une erreur adverse qui perd une pièce. Victoire des blancs.

Victoire au combien précieuse car c’est la 3ème. Le Vésinet mène à ce moment 3-1! Il y a eu la victoire d’Adeline et de Renaud. Deux moments d’exception pour le spectateur. Une, toute en rigueur, et l’autre, sportive.

    La voici la partie de Renaud. Un gambit Benko, pour lui qui persiste dans sa fidélité à cette variante. On se prépare contre lui? Qu’importe, lui aussi se prépare. Quelle meilleure garantie que celle-là. Yannick Kambrath son adversaire veut tester les fondations de la citadelle et va entamer une série de variations brillantes. Tout autre que Renaud aurait craqué. Finalement, vu la suite, les blancs regretteront d’avoir voulu décrocher le gros lot. Renaud Tient.
    Y. Kambrath – R. Divies
    Une position qui fait peur. Les blancs viennent de jouer 12.Db3

    12.. Fg7
    Chacun à leur tour les joueurs jouent des bons coups, l’un en attaque l’autre en défense. Puis les noirs attaquent à leur tour et bientôt tiennent eux mêmes la victoire.

    L’Alapin d’Eric est un peu dramatique. De grosses simplifications donnent un pion ennemi isolé en c6. C’est la variante qui veut cela. En contrepartie, les noirs ont un fort cavalier en d5. Imprenable car son échange ramènerait la brebis égarée. Les statistiques sont noires. Les tours et la Dame blanches virevoltent autour du roque noir, un roi défendu juste ce qu’il faut. La nulle est là pourtant 36.Txf7 ( à vérifier) mais Eric voit autre chose. Puis ce sont les noirs qui vont avoir le dernier mot dans ces chasses au rois.

    Adeline conduit les noirs dans ce système de Londres, de façon ferme et avisée. Son jeu naturellement patient va trouver une vraie récompense. Elle va contenir l’assaut côté roi tout en avançant ses pions côté Dame. Une grosse faute adverse va lui permettre de montrer, comme la dernière fois, que si son jeu est maîtrisé elle est redoutable en attaque lorsqu’elle a du champ. C’est la 1ère victoire du match
    T.Coste – A. Chaumont
    Position après 23.h3

    23…Fxh3

    Etienne a dû être déçu de sa partie. Tout avait très bien débuté dans cette défense Hollandaise. Les noirs utilisent beaucoup de coups pour occuper les cases centrales mais les blancs, un peu comme dans une partie d’Adeline, sont aptes à reprendre les rênes partout.
    La faute qui vient, 26. Cg1, montre le souci qu’avaient les blancs de leur aile roi. Ils oublient b5, après quoi la brèche est ouverte.
    E. Imbert – I. Bonvalot
    26.Cg1 Cg1 :un souci Karpovien – le S.

    26. Cd4, et c’est une toute autre affaire

Défaite du Vésinet 4-3 . Le groupe cette année est très homogène. 6 clubs sont derniers avec 11 points, dont Le Vésinet

Le prochain week-end, au tout début de février, Le Vésinet sera dans le Poitou pour affronter les deux premiers, Sautron et Migné. Puis 2 mois plus tard pour les deux dernières rondes, en avril, ce sera du côté de Tours pour jouer Tours et La Membrolle, classés comme nous.

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