C’est à la Porte de Clichy qu’ont lieu les rondes 3 et 4 de la N1.
Clichy, le roi des clubs français, sûrement le plus primé, devant Lyon-Oyonnax, Strasbourg et Caïssa (Nao). 12 titres de champion de France des clubs, le dernier en … 2013.
Le local, est simple, moderne, bien conçu : un bar et toutes les commodités. C’est pimpant, gai et chargé d’histoire. Dans l’armoire aux trophées qui est à l’entrée, que de campagnes, d’épopées résumées par une foule de médailles, de coupes. Une variété infinie qui donne le vertige. Les photos des champions du monde sont là tout comme des revues où le mot Clichy est partout et des vieilles listes de Elos quand on les éditait encore et que leur réception faisaient battre les coeurs des joueurs de clubs.
Ca fait quelque chose chose. On se meut avec lenteur dans ces locaux. Il y a des endroits comme ça où l’on ouvre de grands yeux : à la fête foraine, à l’Elysée, à l’Opéra, à la centrale de Poissy. Ici, l’esprit est en alerte itou : on ne sait quelle célébrité on va voir. Ce serait dommage de louper Maxime Vachier-Lagrave même s’il ne fait que passer dans la rue. C’est ainsi qu’on a crû voir le Président de la Fédération, M. Diégo Salazar : il rentre, c’est bien lui! Mais non, c’était Mher Hovhanisian un MI.
Des jeux rappellent qu’on est là pour jouer. Sur le costume du Vésinet une estafilade de bonne taille, souvenir de Gonfreville: l’histoire la relèguera au rang des accidents de parcours si on veut bien.
Guingamp – Le Vésinet : 3-2
1B m HOVHANISIAN Mher 2505 – ADAM Etienne 2223 : 1 – 0
2N g GENOV Petar 2456 – f JESSEL Stephen 2299 : 0,5
3B m BAILET Pierre 2480 – f DESLANDES Pascal 2315 : 1 – 0
4N PURENNE Benoit 2208 – f RABEYRIN Jean-Jacques 2215 : 0,5
5B DESLIAS Gregoire 2132 – DIVIES Renaud 2098 : 0 – 1
6 NLE MASLE Raphael 2069 – CHEYMOL Eric 2109 : 1 – 0
7B LUCO Alain 2075 – IMBERT Christophe 2067 : 0,5
8N JOSSE Mathilde 1789 – CHAUMONT Adeline 2004 : 0 – 1
- Etienne a les noirs. La partie, une ouverture anglaise système défensif Caro-Kan, est conduite par le sosie de Diégo Salazar. 6. Ff5 en g6 semble être un coup nouveau dans ce système. Le sosie prend l’avantage à l’Ouest et s’assure de la pénétration de ses forces via la colonne c. A un moment, les deux adversaires ne voient pas le gain d’une qualité par les noirs. Vu d’en haut, mis à part cela, victoire technique et logique du titré.
Ouverture anglaise, variante symétrique, système hérisson dit le PDF sur lequel on peut nourrir quelques doutes. Les noms de variantes semblent tirés d’un livre de Fred Vargas. Petite nulle en 15 coups de Stephen avec le grand maître.
Pascal est OK avec les noirs dans cette Est-Indienne avec Fe3. En face on a un jeune titré classé 2480. La partie vit sa vie et Pascal ne voit pas d’inconvénient à la pluspart des choses qui se passent. L’échange des fous blancs, anodin apparemment, va pourtant faire passer la position noire du statut OK au statut « Damned ». Le cavalier blanc domine le fou noir. Il apporte le surnombre qui va bien. Les noirs sont de plus en plus privés d’espace et de coups utiles et périssent
Jean-Jacques est aux prises avec une Grunfeld. Après la partie, il lui aura semble avoir été bien et avoir laissé passer l’occasion de faire mieux que la nulle qui sera le résultat finale de cette partie.
Longtemps le match a une bonne tête : Eric domine largement, Christophe s’en sort plutôt pas mal, tout comme Renaud et son système moderne Benko, Adeline gagne etc…
On a échangé les fous des cases blanches en a6 dans le Benko de Renaud. C’est sans doute assez pénible de jouer contre cette ouverture car les blancs doivent osciller entre deux attitudes : attaquer ou gérer le pion de plus. La partie s’achève avec le triomphe du pion central blanc qui dans ce système semble doué de qualités spéciales.
Eric, dans une Alapin, met les blancs dans une incroyable position d’attaque.
Au 24ème coup toutes ses pièces visent le roi adverse, soutenues par le pion en e6. Un cavalier blanc en g6 semble immunisé contre les prises.
24. De4 continuait sur le même tempo et permettait au pire une entrée en finale supérieure.
Sur 24. De2 les noirs gagnent la qualité et surtout stoppent l’attaque 24.. Da1 25.Fe1 et Cd4. Dans cette nouvelle position, la Dame a libéré la case g7 pour le Roi, voilà l’astuce. Bien plus tard, la nulle s’échappera aussi car la tour est trop forte.
Une Alapin aussi pour Christophe qui décide de traiter la position en toute innocence. Ne pas reculer, subir un léger désagrément, puis revenir grâce à la paire de fous. Aussi bizarre que ça paraisse c’est ce qui va se produire lorsque la partie démarre vraiment. En finale il a un pion de plus. Il en faut deux. Ce résultat est très important pour les deux équipes : si Christophe gagne le match nul est assuré et le gain peut-être si Eric lui même fait nulle. Las, Eric perdra et Christophe fera nulle.
Adeline avec les blancs ne va pas avoir de souci dans cette Gruenfeld classique. Au 10ème coup les noirs jouent Te8 au lieu de Cc6, voire b6 ou Fg4. Au 15ème coup toutes les pièces blanches sont développées Td1, Te1, Da3, Fe3, Cf3. A l’inverse, les noirs ont une tour en E7 le dame en E8, un cavalier en B8 et une tour en A8. Le contraste est saisissant. Gain Blanc
Il s’en est fallu d’un cheveu. A Londres, les bookmakers écoeurés jettent leurs tickets.
Deuxième balafre dans le costume de sortie du Vésinet. Ca commence à ressembler à un Z.
Le Vésinet – Agneaux Saint-Lô : 2-5
1B f DESLANDES Pascal 2315 -m NAVROTESCU Catalin 2402 : 0,5
2N f JESSEL Stephen 2299 – m JOLLY Jean-Francois 2368 : 0 – 1
3B ADAM Etienne 2223 – OZENNE Corentin 2166 : 1 – 0
4N f RABEYRIN Jean-Jacques 2215 -AMOYAL Pierre 2151 : 0 – 1
5B CHEYMOL Eric 2109 -ff NAVROTESCU Andreea-Cristiana 2141 : 0 – 1
6N DIVIES Renaud 2098 -RESTOUT Bruce 2060 : 0 – 1
7B IMBERT Christophe 2067 -BENETEAU Hubert 2076 : 0 – 1
8N CHAUMONT Adeline 2004 -AUVRAY Honorine 1908 : 1 – 0
- La partie, une française d’avance entre Navrotescu et Pascal ne durera pas très longtemps comme celle de Stephen hier. Au 16ème coup c’est nulle. Pascal a un pion de moins donné au 12ème coup (12 Fd3. L’étonnant coup, 12 Ca2, est joué plutôt à cet endroit). Les blancs ont de l’activité en compensation. Le MI semble faire confiance à Pascal pour utiliser les ressources de la position et a son équipe pour faire les points derrière.
Stephen qui a les noirs et le jeune MI jouent un gambit dame refusé, défense Cambridge Springs, variante Capablanca (le PDF douteux est de plus en plus précis) Au 17ème coup, ils lâchent la dernière partie qui avait été jouée dans cette ouverture et qui s’est achevée par la nulle. Stephen à la fin défend son avant dernière rangée. Ses pièces, Roi et tour et fou, sont bloquées. Les blancs n’ont plus qu’à avancer leur roi.
Etienne et son adversaire jouent une défense française, variante Labourdonnais (1.4 e6 2.f4)
Ca bourdonne autour de d4. Les blancs s’en prennent à e5. C’est une française bon teint. Le fou blanc des noirs sitôt sorti doit être échangé. Avec les fous, entre autre, les blancs ont l’avantage. Celui-ci sera concrétisé en finale au 40ème coup.
La partie de Jean-jacques est un gambit dame refusé, défense semi-slave, la partie dramatique du jour. Les adversaires suivent la partie Ubilava – Tal 0,5 – Tbilissi 1986. Au 11ème coups les blancs bifurquent par g3. On attaque des deux côtés après les roques opposé. Au 17ème coup le retour de la Dame en c7 permettait le curieux Cd6, coup qui n’a pas été joué. On peut proposer 17.Da5. Jean-Jacques impute sa défaite au coup f6 qui non seulement n’empêche pas g5 mais lui donne plus de forces. Pour calmer l’attaque, les noirs donnent la qualité. La partie ensuite pouvait être simplement prolongée. Défaite.
Au 10ème coup de la défense sicilienne, variante Alapine qu’Eric conduit avec les blancs, les blancs jouent un coup très rare : Cc4. A partir de là c’est très déséquilibré. Les noirs jouent parfaitement et tiennent un petit avantage. Les fous de couleurs opposés rendent la position dangereuse. Le 23ème coup, Fe4 aurait permis aux blancs de faire une chasse à la Dame et de récupérer un avantage (diag). Mais un mauvais calcul des blancs dans le cadre de la fuite du roi à la fin permet aux noirs de l’emporter
Renaud avec les noirs a longtemps une position agréable à regarder dans ce gambit Benko appelé aussi gambit de la Volga. La réalité voit plutôt une égalité dynamique. Les blancs ont un pion passé sur la colonne A. Celui-ci pèse de plus en plus sans action noire forte. Et la finale est gagnée par les blancs malgré les fous de couleurs opposés.
Christophe gambite dans une scilienne fermée avec a6, b5 rapides. Il va essayer de rendre actifs les deux fous. Les échanges sont rares. Les noirs refusent les échanges de Dames. Les blancs n’y voient pas d’inconvénient. C’est un tort. La chance est en finale avec des pions noirs faibles. Au 40ème c’est la toile. Défaite blanche
Adeline a eu une rude partie. Une caro-Kan classique. Elle souffre et doit reculer. C’est suffisamment rare pour être signalé. Mais les noirs laisse passer l’occasion de poursuivre énergiquement. L’occasion, quand elle se présente enfin est saisit par Adleline. Victoire Blanche
Jamais on a eu le sentiment d’avoir notre chance. Parfois un sursaut sur les échiquiers, parfois un doute, aiguillonné par un fol espoir, vite retombé au fur et à mesure du comptage des points.