Cela ne va pas faire plaisir à sa modestie mais tant pis
Au Vésinet, en temps ordinaire, dans les tournois internes, les blitzs, les séances libres, on perd contre Paul Saglier
C’est devenu normal tant la supériorité de ce jeune homme est nette. Les forts visiteurs ne font pas exception à la règle et se soumettent en général de bonne grâce.
Cela aurait dû nous mettre la puce à l’oreille mais finir 2eme de ce fort tournoi, tout de même..
Après l’école d’échecs, grande chance pour le Vésinet, Paul est devenu un habitué de la Maison du Combattant, s’est mêlé aux adultes.
Il ne lui a fallu que quelques années pour prendre la mesure des membres du club. Maintenant on lutte, on résiste, parfois bien. Mais on perd. Chaque initiative est stoppée, chaque petite faute dans l’ouverture est repérée et la partie bientôt s’achève sans avoir vraiment commencée. Quand la marée est étale (un milieu de partie équilibré), l’imprécision vient et le camp adverse alors s’écroule, assez vite en général. Quand la forteresse tient, que tout est sous contrôle, on se prend à espérer. Mais un pion bouge en face. Il est petit, encore loin, mais il avance et il n’y a aucune raison pour qu’il s’arrête si on ne fait rien. Pour le stopper, la belle construction va devoir s’affaiblir. Quand ce n’est pas un pion c’est une pièce. Elle comptait pour rien et se met à se diriger vers la forteresse. Pourquoi? Comment l’arrêter? Avec quoi l’échanger? Et bientôt le bel ordonnancement devient une juxtaposition de pièces maladroitement placées.
Mais c’est ainsi qu’on progresse quand on a la chance d’avoir une locomotive dans un club. Cette réussite de Paul à Issy fait plaisir. Cela fait plaisir de voir que d’autres ont connu les affres de l’impuissance face à lui, que nous ne sommes plus seuls!
Tout s’explique : beaucoup de jeu, un suivi sans faille de l’actualité échiquéenne, des nouveautés, une connaissance des styles, des systèmes, le tout trié, classé par une mémoire encyclopédique et une curiosité sans limite.
la grille américaine
Bravo Paul