A l’issue de ce week-end, grâce à ces deux victoires, Le vésinet revient dans le 1er tiers du classement du groupe au bénéfice de son départage amélioré de 14 pts! La victoire contre Mantes, l’équipe la plus fragile du groupe est logique. Celle contre Bois-Colombes est plus inattendue mais s’explique par leur faiblesse relative, malgré l’excellence de leur effectif (Wundermann et Debeaune sont deux jeunes très prometteurs), à cause du nombre d’équipes de haut niveau que ce club a engagé : une N1 et deux N2. (avec les photos d’Eric Cheymol)
Le Vésinet – Mantes-la-Jolie : 8-0
1N JESSEL Stephen 2293 – GILLET Richard 2101 : 1-0
2B DESLANDES Pascal 2312 – VALLOBRA Pierre 2052 : 1-0
3N LARGE Laurent 2233 – BARON Daniel 2098 : 1-0
4B CASTAIGET Laurent 2191 – CRITON Roland 1971 : 1-0
5N BONNAUD Rémy 2209 – COBOS Manuel 1915 : 1-0
6B GLOD Philippe 2191 – BEYRAND Christian 1620 : 1-0
7N SIMON Laurent 2058 – VALLOBRA Thierry : 1-0
8B MILLET Maud 1960 – MOTTAIS Marie 1470 : 1-0
1 Stephen avec les noirs est confronté à la rare variante exf6 de la Mac Catcheon qui laisse les blancs avec un pion en g7, croquable pour les uns et négociable pour les autres. De l’extérieur, la position des noirs est resserrée. Mais l’os à croquer est le champion de France junior 2006 et est plutôt coriace surtout quand il est en mode défense. La position noire ne cesse de s’améliorer et les pions s’accumulent. La fin est belle comme le dernier chapitre d’un Tarantino.
2 Pascal joue la variante d’avance dans une française. Après la partie, le joueur du Vésinet aura eu l’impression de n’avoir joué que des coups utiles avec des pièces trouvant naturellement les meilleures cases. Avec les joueurs très forts c’est tout le contraire concède-t-il. La domination blanche est totale après l’échange des fous noirs. Le final est bref et spectaculaire.
3 Laurent est dans une Est-Indienne où l’adversaire qui a les blancs a aussi fait un fianchetto. La partie s’équilibre et se tend avec les pions f4 et f5 qui ont été poussés de part et d’autre à côté des pions « e ». On tourne autour de ce centre en prise pour essayer de l’ouvrir à son avantage. Il ne fallait rien louper de la suite car ce sont les noirs qui comme par magie se retrouvent quelques coups plus tard profitant de cases noires désespérément faibles aux alentours du roi ennemi. Les blancs sombrent sans trouver la meilleure défense.
4 Laurent choisit la variante d’échange de la Caro-Kan pour éviter les chemins habituels de cette ouverture très solide maniée par un joueur de grande expérience. C’est technique et les blancs ont un avantage durable. Les spectateurs passent sans s’arrêter devant cette partie où les aspérités sont absentes…jusqu’au coup de cymbale 27..a3. Mais les blancs ôtent le venin de cette banderille et s’en servent même pour obtenir un avantage décisif en finale.
5 Rémy se heurte à une défense blanche qui paraît être en mesure de museler son agressive Scandinave. C’est à ce moment qu’une petite négligence (10.Cb3) renvoie les blancs dans des eaux agitées. La suite est facile pour Rémy, à l’aise dans des positions ouvertes ou asymétriques et il clôture la partie en 18 coups.
6 Philippe joue une Viennoise que les noirs traitent pacifiquement. A un moment, ces derniers font un gambit astucieux dont ils ne tirent pas profit, au grand soulagement de Philippe prompt à s’inquiéter face à toute menace qui lui laisserait moins que la nulle. Mais tout rentre dans l’ordre et la victoire coule de source.
7 Le 3ème Laurent qui joue une Slave met du temps à obtenir quelque chose face à un solide adversaire. A partir du 21ème coup son pion « d » passe et devient le bras armé de la victoire.
8 Maud et son adversaire érigent une formation symétrique d4-e3. Rapidement la joueuse du Vésinet qui a les blancs lance ses pions de l’aile dame et au 11 ème coup il y en a un en b7! A partir de là elle gagne pièce sur pièce.
La victoire est logique tant le match était déséquilibré, même si le score est un peu ample. Mais ce 8-0 fait plaisir après la défaite contre Créteil qui persiste à nous hanter.
Plusieurs matchs avaient lieu dans les locaux de Bois-Colombes, le club de Pascal Chomet, vastes et fonctionnels. S’y jouaient deux matchs de N1 : Bois-Colombes-Vincennes (4-3) et Clichy-Lutèce échecs (2-3). Ce fut l’occasion d’assister à des parties comme Delorme-Shirazi (0,5) et de voir ou revoir des têtes connues ou oubliées.
Le Vésinet – Bois Colombes : 7-1
1B JESSEL Stephen 2293 – WUNDERMAN Xavier 2168 : 1-0
2N DESLANDES Pascal 2312 – DEBEAUNE Robin 2168 : 1-0
3B LARGE Laurent 2233 – DEGREMONT Patrick 1955 : 1-0
4N CASTAIGET Laurent 2191 – LALANDE Jean-Louis 2058 : 0-1
5B BONNAUD Rémy 2209 – BAUDON Sebastien 2006 : 1-0
6N CHEYMOL Eric 2185 – KONOPKA Jeremiasz 2009 : 1-0
7B IMBERT Christophe – LOUIS-SIDOIS Charles 1779 : 1-0
8N MILLET Maud 1960 – PAYS Natacha 1500 : 1-0
1 Stephen et son jeune adversaire produisent une anglaise de grand style. Tout y est. Stephen avec les blancs gagne la qualité ce que son adversaire semblait attendre. La vie de sa dame alors, encerclée au fond de l’aile adverse, ne tient qu’à un fil. Elle revient pourtant et même avec des pions. Puis vient le piège où Stephen perd un cavalier. Enfin, c’est la finale où les blancs ont la petite qualité en moins et une tour pour soutenir deux pions passés extérieurs. Cela dure et à la longue les noirs font une erreur. Mais quoi qu’il en soit la nulle était difficile.
2 Pascal dans une Est-Indienne fait face à un fianchetto blanc (marque de fabrique du CEBC?). Très tôt, il introduit une tour dans le camp ennemi pour s’en aller prendre c4, sans émotion apparente. Bien soutenue par les autres pièces et notamment le Fg7, l’intruse exercera une pression toute la partie et c’est elle qui ira provoquer l’abandon.
3 Laurent lutte avec les blancs contre le président de Bois-Colombes dans une sorte d’Espagnole. Les dames ont été échangées et notre joueur, par un jeu précis, parvient au but qu’il s’était fixé : gagner un pion. Ensuite le combat est long mais les blancs progressent, contournent, et la promotion du pion « d » ne peut être empêchée.
4 Peu d’informations sont parvenues jusqu’à nous de cette partie perdue par Laurent avec les noirs. Il y a eu, d’après les rumeurs, une faute de calcul et on murmure que les blancs à l’arrivée étaient bien heureux en regard du début. Mais ce sont des conjectures. On ne sait si c’est vrai mais le mot « All in » se serait dessiné plusieurs fois sur les lèvres du joueur du Vésinet alors qu’il était en pleine concentration. Mais il n’y a pas de preuve.
5 Rémy dans une Alapin ne laisse pas passer le coup surpuissant Tb5 qui utilise la malencontreuse position de la dame noire adverse en h5. Il gagne cette pièce maîtresse contre Tour et Fou. Le pion g ne demande qu’à être poussé mais Rémy joue avec les pièces et ça semble un peu long. Mais la victoire est au bout.
6 Eric joue sa Petrov et provoque chez l’adversaire des désavantages comme les pions « d » doublés, le fou ç3 inactif et l’affaiblisssement de l’aile roi. Il est prêt pour un long combat. Ca va fatiguer l’adversaire qui va attaquer dès qu’il croira trouver l’ouverture. Rien de grave et Eric donne la qualité pour obtenir quelquechose de durable. Il est mieux. Il a des pions soutenus prêts à déborder et il gagne facilement quand tombe le dernier pion adverse de l’aile dame.
7 Avec les blancs Christophe s’engage dans un gambit Alekhine-Chatard. Les noirs préfèrent la réaction ç5 au prudent a6 qui empêche le saut Cb5. De plus, ils éloignent leur dame pour déroquer les blancs. Ces deux éléments augmentent les effets du gambit du joueur du Vésinet dont les pièces s’abattent sur le roi noir.
8 Sur e4 Maud joue e5 pour la 1ère fois. C’est encore timide et la formation qu’elle obtient ressemble beaucoup au dispositif Philidor qu’elle affectionne, mais l’intention est là. Comme d’habitude, elle cherche de l’activité sur les ailes à partir du centre bloqué. Cela prend un peu de temps mais Maud revient avec l’important point de la victoire.
Photos d’Eric Cheymol