Nous voilà dans la maison des combattants après le dernier weekend annulé après les attentats.
Nous recevons deux fortes équipes qui vraisemblablement auront deux fois une équipe meilleure sur le papier.
Samedi, Villejuif. Un petit club présidé par Wojtek Sochacki, qui présente une équipe de copains qui jouent très bien. Ils ont tous le même âge ou presque et sont très soudés. Hormis au 8, nous ne sommes devant nulle part au Elo. Est-ce seulement un atout que de jouer à la maison?
m SOCHACKI Christophe 2427 1 0 f DESLANDES Pascal 2289
m DOURERASSOU Jonathan 2451 1 0 f JESSEL Stephen 2384
f SOCHACKI Wojtek 2356 X X BONNAUD Remy 2223
LE RUYET Leopold 2242 0 1 f RABEYRIN JeanJacques 2227
f EDEN James 2285 1 0 SAGLIER Paul 2088
f MIRIMANIAN Hayk 2227 X X ADAM Etienne 2175
MALASSAGNE Raphael 2198 1 0 GLOD Philippe 2148
PICHON Veronique 1020 0 1 CHAUMONT Adeline 1993
Adeline est la première à gagner et Paul le premier à perdre. Le delta entre les joueurs au 5 et au 8 a semblé être à peu près le même ce jour là.
Etienne le capitaine joue une bonne partie stratégique où tout se passe autour de la case e4. Les blancs ne trouvent pas la pince à épiler pour sortir ce fou e4 comme il le faudrait pour pouvoir gagner la colonne e et faire valoir la position médiocre du fou de cases noires. Une finale quasi égale arrive et c’est une forteresse.
Philippe joue une ouverture un peu fantaisiste, et tente de se rattraper en rusant. Si son adversaire est gourmand, il sortira de la bagarre avec un pion de plus et très peu de chances de gagner. Celuici joue deux fois deux répétitions de coups pour gagner du temps, ne tombe pas dans le panneau et rentre dans une finale de tours avec 2 pions de plus « et les compensations », pour gagner.
JeanJacques accepte tranquillement le gambit bizarroïde des noirs. Il prend le pion, semble attendre que les noirs « abattent » leurs cartes, et ça tarde. Y a t’il seulement quelque chose pour ce pion? Le cavalier c5 dit « non ». Un raz-de-marée engloutit le grand roque, tandis que les trois pièces lourdes regardent et regrettent.
Rémy joue très très costaud. Il propose nulle quand il sait que son adversaire refusera. Façon de lui dire que les blancs ont montré peu. S’ensuit que Rémy prend l’initiative et gagne un pion. Arrive une répétition que Rémy prend faute de pouvoir faire valoir quoi que ce soit dans cette position ou les pièces des blancs la jouent collective. Une nulle logique et en maîtrise.
Stephen joue un très fort adversaire, comme prévu au 2 de Villejuif. Un bon cavalier contre un moins bon fou, semble-til. Une gestion du temps d’apprenti stagiaire et un thème tactique tombe. Et les pièces s’échangent. Et le roi et la dame des noirs s’occupent du roi blanc. Et les noirs gagnent.
Au 1 Pascal joue contre le petit frère Sochacki, le plus fort. Avec les noirs. Une française
d’avance. L’auteur de ces lignes n’a pas vu grand’chose ce jour là. Sur son échiquier ça s’est vu. Sur celui de Pascal, il verra la fin, une belle tactique exécutée « a tempo » par les blancs qui allait conduire à une finale dame contre tour. Pascal jette l’éponge.
Ca fait 4-2. C’est cher mais c’est la devise en N1 pour les petits poucets. Demain on rempile.
f JESSEL Stephen 2384 0 1 g BELKHODJA Slim 2397
f RABEYRIN JeanJacques 2227 0 1 m MARZOLO Cyril 2398
f DESLANDES Pascal 2289 1 0 f PIETRASANTA Jeremy 2213
ADAM Etienne 2175 1 0 AITHMIDOU MohamedMehdi 2220
BONNAUD Remy 2223 1 0 HANCHOUR Baroudi 2177
DIVIES Renaud 2035 0 1 REGOLI Stephane 2250
SAGLIER Paul 2088 1 0 DICKO Henri 2134
CHAUMONT Adeline 1993 1 0 GATINE Aurelia 1915
C’est une équipe peut-être un peu plus homogène mais guère plus facile à jouer. Les blancs sur les échiquiers impairs. Nous avons pour nous que Rueil en avait déjà fait son goûter la veille. Le dimanche on avait comme les « vrais appariements », Rueil jouant Villejuif et le Vésinet jouant J.E.E.N. Les gagnants avec les gagnants, les autres ensemble.
Adeline gagne avec une facilité déconcertante. Son adversaire est furieuse d’avoir laissé une pièce au travers dans une position qu’elle pensait maîtriser.
Rémy joue une partie Fischeresque. Paire de fous, un coup prophylactique par-çi un autre par-là, une finale écrabouillante dans une scandinave où son adversaire n’aura pas vu le jour.
Jean-Jacques aurait voulu analyser cette partie. Au café ensuite on a eu un cours sur la Lettonie. En fameux équipier JeanJacques a accepté de souffrir sans doute plus qu’il ne l’aurait fait en individuel. Ca chauffait encore partout et l’odeur du peut-être gain de match commençait à poindre.
Pascal joue quelque chose « d’improvisé » comme il le dira. Modestie des forts. Il fait tomber son adversaire dans une position à laquelle il disait ne pas comprendre grand’chose. L’analyse n’aura pas révélé de vraie solution.
Paul joue costaud sans ambition. Quand se présente la possibilité que son adversaire fasse un peu fausse route et s’endorme, tout s’allume comme une flaque d’essence et les pièces convergent autour du roi. Gain du Vésinet ici.
Renaud tient tête à un adversaire qui a quasi 200 Elo de plus. D’après lui après la partie, il aura tendu un piège sans en évaluer correctement les conséquences. Le piège se referme sur son auteur et la partie part avec.
Stephen au 1 se fait hara-kiri à la pendule d’abord, et Harry le pion h vient aggraver l’affaire. « Petit-roque », trop rare pour être souligné.
A ce stade nous menons 43. Il reste Etienne qui joue.
Son adversaire aura joué l’ouverture de manière ambitieuse et Etienne aura souffert. Il n’a pas roqué et les pièces blanches jouent assez fort. Le joueur parisien sait que le destin de son équipe repose sur ses épaules (d’autant plus qu’ils ne sont plus que 2, les autres ayant dû aller voter Le S.) et il peste peut-être un peu. Etienne fait le dos rond. Son adversaire force un peu, puis beaucoup. Etienne retourne la situation.
Quand soudain.
Quand soudain Etienne voit arriver la répétition de coups. Une nulle fait gagner le Vésinet et le capitaine le sait évidemment. Voici la séquence. Db4+ Rc7 Da5+ Rb7 Db4+ Rc7 Da5+ Rb7 Db4+ Rc7 On est à deux répétitions et demie. Le parisien est manifestement très mécontent de la situation. Alors qu’il se morfond, se dit que quand même il aurait bien aimé que, et puis aussi que, et que m’enfin cette position qu’avait l’air si bonne au début c’est quand même pas croyable, il tombe. Le capitaine montre l’exemple.
Victoire solide et motivante! 5-3 pour le Vésinet, 1/2 sur le week-end.
Paul