Fête Ô Pecq

Le samedi 24 juin, le club avait un stand à la fête du Pecq au Parc Corbière, une grande pelouse en bord de Seine dont un côté est bordé par les champs. Au-delà des champs, c’est le Mesnil-le-Roi, et plus loin Maisons-Laffitte. Tous ceux qui avait prié pour que le soleil brille ont été exaucés, comme dans le temple du soleil *.

Jusqu’à 11h et l’arrivée du public on s’était employé à dresser des chapiteaux, à sillonner la pelouse en tous sens, transportant deci delà, dans un sens puis dans l’autre, des chaises, des tables, des grilles Caddie. Sur l’herbe des tracteurs et des camionnettes filaient tout droit vers des destinations précises. Tout cela intéressait bien la chèvre, peu habitée à une telle agitation.
Et puis le coin de chacun sous son barnum, après un moment, a été fait, aussi attractif que possible. Un peu plus affairé du côté des stands étrangers où se sont rapidement entassées des spécialités alimentaires généralement petites, généralement bonnes. Toutes bonnes, il faut le dire, qu’elles soient turques, tunisiennes, Ukrainiennes, Portugaises. Il n’y avait pas encore  trop de monde et c’était le bon moment pour les goûter. Mais il en est resté pour les visiteurs, bloqués aux grilles, à l’inverse des odeurs.
Les tentes des associations sportives étaient éparpillées : pétanque, judo, trampoline, tir à l’arc golf miniature… Les échecs étaient sous les arbres.

Et à 11 h le public est arrivé. Des familles ont commencé à s’installer, par groupe, à l’ombre avec tout le matériel. Certains sont restés là sans bouger, allongés, indifférents aux nombreuses activités, aux nombreuses possibilités offertes partout. De plus près, on pouvait voir que leurs yeux étaient fermés.

De grands moments, comme toujours, pour les échecs : l’enfant abonné, chaque année différent, et à qui on pourrait demander une cotisation, et qui ne veut pas partir à la fin; ceux qui jouent entre copains, l’un qui ne sait pas, l’autre qui sait et qui va lui montrer; une flopée d’enfants, tous cousins, qui s’acharnent contre une malheureuse fillette qui les fait tourner en bourrique; un petit Ahmed qui est venu habillé de 3 façons différentes entre ses démonstrations d’autres sports. Un copain maintenant.

On pourrait ne jamais intervenir, d’ailleurs on l’a fait,  tellement c’est un spectacle :  des concentrations exceptionnelles qui débouchent sur des coups surprenants, le plus souvent impossibles. Mais il faut faire quelque chose, comme quand il manque un roi sur l’échiquier, comme quand 4 dames et une tour n’arrivent pas à bout d’un roi, comme quand un pion avance de trois cases.  Et comme quand on ne sait pas du tout jouer. Et là, les enfants sont quand même incroyables car ils ne demandent rien. Ils jouent sans règle. Mais dès qu’on intervient il deviennent éponge, et l’instant d’après jouent selon les règles, avec ni moins ni plus de plaisir apparemment. Magie de l’apprentissage, en voici un bon exemple. Plaisir de l’apprenti, plaisir de faire connaître. La prise en passant? L’enfant l’adopte tout de suite, plus rapidement qu’il ne ferait d’un petit chat trouvé à sa porte.
Des adultes debout qui, au bout de deux coups, jouent à la place de leur enfant, un enfant qu’ils ont poussé à s’assoir. Des adultes assis, qui jouent et mais qui sont tellement prêts à perdre qu’on finit par sortir le grand jeu..et être totalement perdant, rouge comme une pivoine.
Les 4 échiquiers ont été occupés tout le temps sous l’oeil impavide du gros roi de bois. Les flyers, les échec et mat junior, l’oasis orange ont été bien utiles.

L’échiquier mural aussi qui a déconcentré les animateurs tout l’après-midi et leur a fait oublier de prendre des photos et abandonner les visiteurs à leur sort régulièrement.


Les blancs jouent et gagnent

* C’était pour une éclipse et ils étaient un. Tuss Suard

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