On ne dit pas "cheval", on dit "cavalier"

Une pénétrante étude sur le jeu. Langage, rituels, organisation sociale, piège du balayeur, coup de poingt de Kouatly, rien n’échappe à l’auteur!

Extraits :

« J’ai plus de connivence avec un papy de 70 ans qui joue aux échecs qu’avec un jeune de mon âge, qui ne parle que de ses études, de son boulot, de sa copine. Pour moi, ce n’est pas le même monde. » (Luc, 26 ans, joueur professionnel parisien)

        Propos relevés au café de la place de la Contrescape (le silence est de rigueur aux échecs, sauf parfois en blitz) :

– François : « T’as vu, Pépito, je te joue une française, c’est débile, mais comme écrase-patate, çà se pose là ! J’ai pas que ça à faire. »
– Jean-Claude : « Et ton fou c8, tu en fais quoi ? Tu vas écrire à la mairie de Paris pour lui trouver un emploi fictif ? »
– François : « Je parle pas avec les myopes des faiblesses de cases… Avant que tu reconnaisses une case blanche d’une case noire, tu seras déjà tombé, Pépito ! »

Jacques Bernard, « Un ensemble né d’une pratique ludique. Les joueurs d’échecs professionnels », Socio-Anthropologie, N°13, Jeux / Sports, 2003

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