Les manifestations se suivent désormais à un bon rythme au centre de loisirs des Pyramides au Port-Marly.
C’était le 3ème « festival », une formule qui occupe le week-end avec une variation des plaisirs échiquéens : un open le samedi et une simultanée le dimanche après-midi. Après Spassky, c’était le duo Almira Skripchenko-Fressinet / Alexandra Kosteniuk qui se prétait à l’exercice.
Samedi : l’open (le 2ème) était suffisamment doté pour faire venir de bons joueurs : 88 participants, moyenne élo à 1900! Une affluence respectacle pour un samedi, un jour réservé plutôt à la famille, aux courses, au loto, et aux travaux dans la maison. La FFE est un partenaire privilégié des Pyramides et J.C. Moingt était là aussi. Les permanents de la fédération assuraient l’organisation et l’arbitrage. Dans le package, le repas de midi pris était offert et donc pris en commun. Cela a permis de poursuivre les parties sur un autre mode, de faire connaissance et de déceler certaines curiosités. Ainsi, on peut dire que les joueurs de e4 sont plutôt goinfres.
Pas de surprise : les meilleurs ont trusté le haut de tableau. Andrei Shchekachev, Namig Guliyev, Alberto David, Sergey Fédorchuk et Nicolas Brunner l’emportant avec 6/7 pts et dans cet ordre au départage. Grille américaine
Dimanche : simultanée : les 10 premiers de l’open (sous réserve d’être moins de 2000) étaient qualifiés pour la simultanée. Comme la dernière fois, 10 invités avaient aussi le privilège d’affonter les jolies GMI.
Almira Skripchenko et Alexandra Kosteniuk, se relayaient à chaque tour. La simultanée est toujours très prise au sérieux par ceux qui la donnent et à chaque relais les deux joueuses se souriaient, s’encourageaient et puis, les parties prenant corps, s’échangaient vivement quelques informations techniques. Dans cet exercice original à deux, une chose était frappante même si elle était normale : c’était l’accord presque parfait entre les deux officiantes dans la durée de réflexion pour certains échiquiers. A chaque tour, avec un bel ensemble, elles jouaient presque sans ralentir sur certains échiquiers et puis à d’autres, s’attardaient, s’accordant parfois une longue station, immobiles : Almira, sérieuse mais au sourire jamais bien loin et puis Alexandra, la championne du monde, qui ne sourit presque que sur les photos, impassible, tête basse les yeux scannant l’échiquier. Tout leur était bon alors pour se remettre dans la partie comme un bref coup d’oeil à la dérobée au visage de l’adversaire afin d’ y recueillir un petit un lot d’information supplémentaire.
Une impression fascinante : tous ces hommes concentrés, expérimentés, essayant de s’extraire d’une toile plus serrée à chaque tour tissée par une danse silencieuse et complice de ces deux jeunes femmes aux longs cheveux, inaccessibles comme des fantômes.
Maisons-Lafitte a été à l’honneur, Vladimir Djordjevic faisant nulle et Bruno Bonnin l’emportant. Il s’agissait de deux forts joueurs issus du tournoi de la veille.
Photos d’Eric Cheymol