N2 Avoine – Le Vésinet : 1-6

Un petit matin frisquet. Pascal est le 2ème de l’équipe à arriver au rendez-vous. Les retours à Avoine le rendent matinal. Et puis un déplacement Le Vésinet – Poissy est toujours périlleux. Il s’est garé plus loin, à un emplacement où sa Visa sera à l’abri et où elle pourra redémarrer. Christophe pense qu’au retour d’une victoire, un jour, cette voiture ne sera plus là, subtilisée par un collectionneur, ou simplement disparue.
L’équipe arrive en ordre dispersé, lentement. Le seul qui arrive vite est celui qui est en retard mais qui a pensé à tout, notamment à une lampe de poche hyper puissante à qui on sourira pendant tout le voyage la prenant pour un appareil photo.

Le gros Vito loué nous fait un peu peur. Un jour un voyant d’huile s’est allumé et n’a plus jamais voulu s’éteindre, jetant l’effroi. Depuis, les voyants rouges s’éteignent mais de justesse. Et il y a des bruits bizarres. Dès que la puissante berline atteint le 180, ils s’estompent mais sont remplacés petit à petit par des dents qui grincents.

C’est pourtant un match important. Nos 3 nulles nous font apparaître comme un ours pacifique. Une grosse bête qu’il ne faut pas irriter si on ne veut pas risquer un coup de griffe. Pour l’instant l’ours mange du camembert rôti à Chinon, face à la statue de Rabelais. Le Grand Homme est représenté la face tournée vers la cité. S’il avait regardé la Vienne, il n’y aurait pas eu de statue. La Vienne c’est beau. La cité ce sont les affaires, le monde des hommes. Nous méditons cela en finissant nos profiteroles.
Nous mâchons comme un seul homme. Ce jour marque le début de nos ambitions dans le groupe.

Le Centre Veron où nous jouons est impressionnant. Nous jouons Salle 24! Ca fait rêver. Au club du Vésinet, nous jouons Salle 1.

    Le Vésinet – Avoine

    1B f RABEYRIN Jean-Jacques 2240 HERDIER Goulwenn 2141 : 1-0
    2N f DESLANDES Pascal 2277 VALETTE Christian 2051 : 1-0
    3B f JESSEL Stephen 2306 KRAUSS Michel 2059 : 1-0
    4N DIVIES Renaud 2117 SALVAING Jean-Louis 2021 : 1-0
    5B BONNAUD Remy 2182 CHARRAIS Kevin 1916 : 0,5
    6N IMBERT Christophe 2039 DAL PRA Noel 1940 : 0-1
    7B LOGIE Marc 2009 CHARRIER Arthur 1583 : 1-0
    8N CHAUMONT Adeline 1999 VALLAT Julie 1626: 1-0

    Jean-Jacques avec les blancs réfléchit beaucoup dans cette Sveshnikov au moment où il faut jauger la tournure des évènements sur son aile roi. Il jauge, se regroupe, et prépare lance un assaut sur la colonne c visant le roi resté en e7. Les pièces des noirs ne sont pas coordonnées. De plus ils jouent avec une pièce en moins, la tour g7 qui n’a pas servi en attaque. Les menaces notamment de mat s’accumulent et les noirs abandonnent.

    On joue à Pascal la plutôt rare variante d’échange de l’Est-Indienne. Cela donne l’ambiance spéciale des parties où toutes les pièces mineures s’en donnent à cœur joie en l’absence des gros prédateurs. Les pièces de Pascal sont des marionnettes retenues grâce à des fils invisibles et à des coups intermédiaires. Les blancs sont en mauvaise posture : leur roque est affaibli et attaqué. Ils doivent donner la qualité mais bientôt une nouvelle menace apparaît avec les 3 pions adverses liés à l’aie roi. Les blancs abandonnent.

    Le travail de Stephen dans une espagnole avec les blancs est favorisé par l’échange du fou noir adverse. Positionnellement il est très bien. La partie qui aurait malgré tout pu être longue est abrégée peu après l’échange des dames par une grosse faute adverse. L’ouverture et la gestion du temps témoignent du travail entrepris par Stephen sur son jeu.

    Renaud joue un Benko très actif, comme un son habitude. Son adversaire met en place le solide plan g3 et Fg2 et réagit très bien. Il contient son adverse qui s’inquiète un peu mais pense devoir continuer à aller de l’avant. Bien lui en prend : il voit alors une pointe tactique basée sur la promotion du pion d. C’est très joli et à certain point, imparable, grâce à son cavalier en c1. Puis les adversaires s’aperçoivent qu’il y a des compensations : Dame pour Renaud contre Tour, pièce mineure et deux pions et la partie continue. Renaud repart à l’assaut. Les pièces adverses s’immobilisent petit à petit. La montée du pion h dans la forteresse figée décide du sort de la partie.

    Rémy joue avec les blancs la variante Habunek de l’Italienne, une affaire de spécialiste. Dans le « ha », Le roi vient en f1. Si les noirs pensent que ce coup est faible, ils se trompent . Mais le jeune joueur, tenant des noirs, traite cela comme il faut. Dans le « bu », Rémy est empêtré et inquiet. Les pièces s’échangent, il vise la nulle. Finale de tours et fou de même couleur. Dans le « nek », c’est nulle malgré le pion de moins.

    Christophe ne sait pas jouer ces parties. Laurent Large lui avait déjà dit. Il échange le pion e contre le pion dans une sorte d’Est-Indienne et reste avec la structure Cc6, pions c7-d6 . A partir de là il y a des choses à faire et d’autres pas. Savoir lesquelles relève du travail autant que du footing ou du Mentalist.

    Marc est opposé à un jeune joueur au petit classement. Méfiance. Il progresse prudemment, avançant ses pions, amassant du potentiel à l’aile roi. Son adversaire ne le contrarie pas trop et ne trouve pas la rupture, une nécessité pourtant pour empêcher l’adversaire d’accroître son avantage. Victoire logique des blancs.

    Adeline dans une 1/2 Slave gagne un pion, échange des pièces, en gagne un deuxième et n’a plus qu’à gérer.

Il n’y a pas eu de vrai suspense tout au long de ce match. Mais c’est une victoire importante fêtée avec un petit coteau du Layon, le petit vin de la région. Nous trinquons à Rabelais. Pascal est fêté aussi. C’est en quelque sorte un enfant du pays et ses 1ers professeurs d’Echecs qui officient encore et qui d’ailleurs jouaient contre nous trinquent avec nous. Avoine depuis des lustres est très actif dans l’enseignement des Echecs

Nous voilà pointant le nez pas loin de la tête du groupe. Une rencontre décisive se profile : Lisieux, chez eux le 13/01.

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