On l’aime, on la joue

La variante Zaitsev de l’Espagnole. 9.h3 Fb7 10.d4 Te8
11.Cbd2 Ff8. Là, e4 est – presque – attaqué
(sur 11. a4 tt de suite, 11..Dc8 avec idée Cd8 sur 12.d5. Cette variante, avant la « trouvaille » Dc8, était considérée comme favorable aux blancs)
12eme coup : croisée des chemins. Dans l’ordre : 12.a4, 12.a3, 12.d5, 12. Fc2 et, petitement, 12.Cg5, peut-être pour empêcher Ce7 sur la poussée d5 qu’on voudrait faire suivre.

12.a4 Ca5 13.Fc2 b4. Un coup pas facile à trouver mais logique : on veut affaiblir d4. 14.Fd3
Si 14.cb4!? Cc6 15.Cb3 ed4 16.Fd2 d5
Si 14.d5 bc3 15.bc3 c6 16.c4 Dc7 17.Fd3
14..d5 et il n’est pas facile de voir que les blancs ne peuvent prendre ni l’un ni l’autre. L’un n’est pas recommandé, l’autre perdant.
Et pourtant 15.Ce5 est joué dans la partie Lounek – Mortensen. On avait pourtant l’impression que ce coup n’était pas possible à cause du Ce5 cloué à la fin.
En effet, on échange tout et survient la position suivante, insensée. Aux blancs de jouer..
20.Dh5
C’est gagnant si les noirs prennent le Ce5.
Insensée dans le sens où on a beau regarder, on ne voit pas de suite décisive pour les blancs après la prise. Bien sûr, Th4 va suivre. Mais tout semble jouable alors : Rf8 ou Fe7 et voilà, ça tient. Et bien non, pas du tout.
Là en réalité les noirs n’ont que g6 pour annuler.
La clef ce sont le Fb4, le Ca5 et la Ta8 qui ne jouent pas. La clef c’est que le Fc1 est décisif. Quand il attaquera, si on le prend, la Ta1 va jouer. Si on ne le prend pas, il est trop fort.

On peut admirer le coup 19.cb4 éloignant le fou de cases noires. Et sur 19..Cb7 ce sont les blancs qui matent!

C’est quoi qui fait qu’une position a du ressort ?*
Ce sont des pièces inutiles pour l’un, trop loin du théâtre des opérations / des couloirs libres pour l’autre ?
Des pièces au loin, OK, mais qui viennent vite pour l’un, des qui sont mal placées pour l’autre**
Des échanges qui augmentent l’avantage pour l’un, des pièces qui déçoivent* en défense pour l’autre