N3 – St Hilaire Petitville – Le Vésinet : 0-6

Saint ­Hilaire Petitville -­ Le Vésinet : Une affiche compliquée à bien des égards nous attendait pour cette troisième ronde. Sur les traces de la volée que nous avions prise en novembre, à Pont­Audemer encore, contre une équipe nettement plus forte. Seulement, à la manière des forts joueurs qui ont un trou dans leur préparation et qui entendent se re­-confronter à leurs problèmes dès que l’occasion leur est donnée, nous étions obligés de remonter dare­dare à cheval. Avec une équipe renforcée…

Au 1, Philippe joue Marie, 2091 de mémoire, avec les noirs. Une anglaise compliquée se dessine. Puis on arrive dans un milieu de partie étonnant où tout se passe sur cases noires, au grand dam du fou g2 en fianchetto. Sans les dames, c’est la même qu’une célèbre partie Nyback Giri à Wijk- an­zee avant que celui­ci ne devienne Corus. Philippe rame au temps et bien qu’il soit nettement mieux donne des petites contre-­chances à son adversaire. Au 40ème passé et avec l’ajout de temps, les choses se corsent. Philippe capitalise sur sa pièce de plus, et gagne.
Au 2, Rémy contre Véron. Rémy a les blancs. Dans le style qui lui est propre, il joue une ouverture où il gagne un pion contre des compensations pour les noirs. Donner un pion à Rémy, c’est comme ouvrir un livret jeune: 3%/an, sans risque de perte. Les taux de Rémy sont favorables. Un pion pour l’initiative. A la faveur d’un c4 magnifique il crucifie son adversaire. C’est chronologiquement le premier point, en 25 coups.
Au 3, Paul contre Durrieu avec les noirs. Dans l’ouverture les blancs se trompent de route. Au prix d’un pion et des chances de gain peu ou prou jamais existantes. Pour autant, c’est jouer avec le feu que de tout échanger quand une seule colonne est ouverte (la a), que les noirs ont 7 pions contre 6, et un cavalier pour le fou. Même si celui­ci domine. Près de 20 coups joués avec le cavalier seul(!) auront donné le tournis aux blancs, et un sacrifice de pion à propos permet aux noirs de prendre le point entier.
Au 4, Marc avec les blancs. Ca chauffe dès le début, les deux ne lâchent rien. Le fou de cases noires des noirs est plus méchant que celui des blancs(en langage échiquéen, le Fg7 domine le Ff4). La grande diagonale est « sous contrôle » comme sécurisée par une horde de militaires. Aussi, le pion a qui avance pour faire bélier se réjouit quand, en a3, il voit son homologue b2 s’avancer d’un. A la faveur d’une batterie cavalier plus fou, a2 tombe, et la partie avec. Gain noir.
Au 5, Pierre a les noirs, prend son temps, et provoque un « faites­ vous la main ». Il calcule précautionneusement et gagne une qualité sèche. La partie qui découle est un calvaire pour les blancs qui regardent leur tumeur grossir.
Au 6, Florian a les blancs dans une Grunfeld. Un schéma sans doute existant mais d’un vice non- dissimulé expatrie le roi blanc à l’aile dame, et il termine sa course sur la colonne a, sous le feu des deux tours noirs et du « fou de la Grunfeld ». Mat, malgré un traitement de l’ouverture des plus intéressants.
Au 7, Aurélien joue le rôle du loup dans la bergerie. Il donne une leçon à son adversaire depuis Cfxd4 jusqu’à 21…Fa4!. Un modèle de comment­se­passe­une­partie­où­l’ouverture­tourne­mal. Il bat un adversaire classé 200 points de mieux que lui, quasi 1900. Au 8, chaud devant chaud. Chin a les blancs dans une hollandaise et malmène son adversaire pas tant par la qualité objective de son traitement de l’ouverture que par son audace et son sens pratique. Celui­- ci déboussolé perd un pion contre aucun jeu avant que d’en perdre un deuxième, lequel est malheureusement synonyme aussi de la perte de la tour. Et de six.
Magnifiques prestations des « nouvelles recrues », tout bon pour le reste! Le Vésinet l’emporte 6 2 en terres Normandes.
Paul

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