Loubatière : petite mais costaude

Phase Régionale dans les locaux du club de Tour Blanche à Paris

source tour blance

Coupe Loubatière Ile de France 2017 à la Tour Blanche

Composée de Grégory Marchal, Thomas Charron, Joseph Rouast et Alain Passicos, l’équipe du Vésinet présente la plus petite moyenne Elo (derrière Franconville) des 14 équipes : 1465 Elo.
A l’issue des 3 parties, deux matchs nuls et une victoire contre JEEN à la ronde 3, peut-être Le Vésinet est-il parvenu à se qualifier pour la phase inter-régionale?

Résultats

Nous allons tout savoir grâce au Capitaine

Le déplacement s’est bien déroulé, comme prévu 40’.

Nous nous retrouvons tous à l’heure dite 10h30 pile au 75 rue Alexandre Dumas.
Yves et Thomas, Alain, Joseph et moi avons voyagé ensemble. Il fait très beau et le quartier est plein de vie.
Notre salle se trouve juste à côté d’une belle église moderne aux allures élancées néo-gothiques en bon béton.
L’ambiance est joviale et décontractée. On est heureux de se retrouver et de jouer ensemble.
Clairement on est les premiers arrivés, on retrouve ensuite Montigny, Carrière.
On est en famille.

Au premier repérage de la salle, on découvre un lieu vraiment adapté pour accueillir les 14 équipes de 4 joueurs.
L’équipe de la tour blanche dispose encore les jeux, les pièces, les horloges.
On reviendra dans qq minutes pour les laisser terminer.
La cadence à 50’ et 10 ‘’ me rappelle la cadence des poussins en Ile de France.
On évoque les bonus-malus élo FIDE ou national de cette cadence.
Déception générale, c’est bien du FIDE rapide ou de la cadence standard mais nationale seulement suivant la nature du classement du joueur adverse.

Le gros de la troupe des joueurs arrivant, nous regagnons les lieux.

J’ai prévenu mes coéquipiers qu’on allait se prendre une raclée après avoir étudié les elos…
D’ailleurs Thomas calcule la moyenne des élos, on en rit en comparaison des autres.

Mais bien entendu, cela va être riche en expérience.
Pour nous donner des chances d’annuler, avec Thomas on a inversé le 1er échiquier avec le 2ème et on a fait de même pour Alain et Joseph avec le 3ème et le 4ème .
Ainsi nous constituons l’équipe suivante :
– Joseph au 4ème échiquier doit sur le papier marquer des points face à des joueurs à sa portée, mais combien le seront réellement?
– Alain au 3ème serait objectivement un martyre. Il possède le 1er élo d’entre nous ;
– Thomas au 2nd échiquier et compte tenu de notre expérience en N5 doit surprendre et marquer, on l’espère.
– Pour moi-même, au premier échiquier et après ma ratatouille au tournoi interne, je ne me faisais pas d’illusion (mais j’avais tort…).

Dès le premier tour nous tombons sur le Montigny2 avec les noirs.
On se connaît, on s’apprécie. Je garde un excellent souvenir du tournoi qu’ils organisent en mai.
Nous y avions été l’année dernière avec Thomas et Mathilde.
Je retrouve au premier échiquier un joueur que j’avais eu la chance gagner sur une erreur.
C’est Chouaib qui dépasse les 1800 élo. Ca me met en confiance avec mes récents 1530 élo qui fondent au soleil du printemps…
Au dernier échiquier joue son frère Ameur, que Mathilde avait gagné aussi, ceci sur une finale de pion assez chanceuse.

On rend en moyenne près de 150 points par échiquier.
Calcul vite fait le plan de la nulle peut être obtenu au mieux ou le massacre sera total !

Les pièces s’agitent vite sur les tapis en vinyle vert et blanc.
Au premier échiquier, c’est mon cœur qui palpite à 150 cpm. J’essaie de contenir çela, sinon je ne vais pas tenir les 2 heures.
Nos jeunes sont en position favorable, Alain et moi subissons la pression.
Mince, Thomas réclame la nulle. Je lui suggère de le noter sur sa feuille.
Il me demande comment on fait. Mais, je ne sais pas moi. C’est ma première année de compétition.
Bon, il pense qu’il faut faire un = à côté. Bah, je lui dis que ca me dit quelque chose.
Son adversaire refuse, zut. Ça sent le roussi.
Surprise, Thomas gagne. Joseph aussi.
Pour ma part, j’arrive en finale avec un pion de moins, hélas.
Belles parties pour tous et 2-2 !

BENBAKIR Chouaib 1808 1 – 0 MARCHAL Gregory 1530
COURADIN Jean-Marie 1635 0 – 1 CHARRON Thomas 1542
COURADIN Bruno 1555 1 – 0 PASSICOS Alain 1388
BENBAKIR Ameur 1465 0 – 1 ROUAST Joseph 1403

On refait la partie avec Chouaib, on teste les alternatives. Décidément, il fallait bien sortir ce foutu canasson avant de prendre goulument de pion alléchant et déroquer son roi.
Cette partie et son analyse me font progresser, c’est évident.

Montigny2 est un peu déçu… nous, on jubile.
Pas de raclée et des parties équilibrées.
On commençait seulement à gouter au plaisir rare de jouer 3 parties sérieuses à notre portée et ce dans la même journée.

A la pause déjeuner, avec Yves nous plaisantons tous. Où sont les enfants où sont les parents. Difficile de se prononcer.
On me moque, l’équipe se rebelle et réclame un vrai chef pour aller en finale à Papeete.
Le club paiera l’avion dit on…

Le moral au plus haut, nous nous présentons face à Issy-les-mx.
L’écart des élos moyensse réduit à moins de 100 en moyenne, sauf au premier échiquier bien sûr.
Tout est possible, mais qu’en sera-t-il d’ici 2 heures ?
Suspens…

L’équipe du Vésinet de face, opposée à Issy les Moulineaux

source:   http://www.tourblanche.asso.fr/
Rapidement Joseph vient à bout de son adversaire, Alain décroche, Thomas gagne.
Ma partie est interminable et équilibrée, en arrive à la fin du temps.
10’’ je demande à Yves de me noter les coups.
Yes, je vois l’ouverture, prise d’un pion, échec puis mat !!!
Non, drapeau tombé…
Encore de belles parties pour tous et un 2-2, mais là on est à 1 seconde d’un 3-1.

MARCHAL Gregory 1530 0 – 1 EYSSAUTIER Jean-Marc 1647
CHARRON Thomas 1542 1 – 0 GAULT Paolo 1625
PASSICOS Alain 1388 0 – 1 ATAMIAN Claude 1451
ROUAST Joseph 1403 1 – 0 ANGLARES Guy 1406

Le bonheur sur le visage de mon adversaire faisait plaisir à voir.
Yves me gronde, il me récite la leçon que je n’avais pas du tout écoutée. A 5’ on ne note plus, on joue et on ne perd le temps précieux à gribouiller des lettres illisibles et souvent fausses.
Nous venons de réaliser et de vérifier que même au premier échiquier, on peut gagner…
Alors, durant la pause on rêve, à nous Papeete, les vahinés et les noix de coco.

Nouveau débriefing de l’organisateur qui gère très bien son sujet.
Surprise, beaucoup de clubs ont 2 points, comme nous. On est dans le groupe des clubs qualifiables.
Oh mais, Bora Bora se rapproche à grands pas.

Nous tombons sur JEEN, le vainqueur de l’an dernier. Gloups.
On m’explique en face qu’il ne faut pas prononcer « gin » (la boisson alcoolisée) mais « géant », ( oui, presque comme la marque de petits pois).
Moi, je ne comprends pas bien. C’est quand même écrit JEEN, et si on fait des études et surtout à l’école normale, on doit savoir que cela ne se lit pas « géant ». Bon, je ne contredis pas mon adversaire, ça pourrait le fâcher et j’en sais quelque chose.
L’écart des élos, ne nous pousse pas du tout du tout à la contradiction.
Le dernier échiquier est à 1650 quand Joseph arbore vaillamment ses 1403 et que dire d’Alain et ses 1388 face au 1650 de son adversaire.
Thomas et moi on rend entre 130 et 140 points.
On n’est vraiment pas les favoris, mais on est prêt mentalement à gagner quand même.

C4 ! Mince, comment ça se joue déjà ça… Je crois que c’est une anglaise. Ah oui, j’avais vu ça en suivant de loin un cours de Mathilde. Y a du cavalier, du E6 pouh… ça commence bien pour mon futur collier de fleurs.
L’autre, il connaît ça par cœur… je sens que je vais apprendre des choses.

Mince, Alain rend les armes. Je me doute qu’il est déçu.
Mais pour l’équipe, l’important est de pouvoir compter sur un équipier présent, et ce même face aux parties les plus déséquilibrées.
De loin, je vois que Joseph a l’air bien.
Thomas à ma gauche est pas mal non plus, mais il propose la nulle. Encore !
Puis, ça fait nulle par répétitions. Dommage, il avait du jeu.
1-1 , ma partie sera donc déterminante.

Mes mains sont moites, je suis en sueur, je comprends que ma position est légèrement meilleure, que j’ai + de temps à l’horloge, que j’ai un pion passé.
Tout est possible, surtout pas d’erreurs, pas d’emballements.
Lui, en face, a la pression. Il grimace. Moi je serre les dents et n’entends rien, ne vois rien d’autre que les 64 cases.
Je chasse toutes pensées autres que celles liées aux calculs des combinaisons, l’évaluation des positions et des choix d’attaques ou de défenses.
Faut-il que je passe par le haut pour pousser mon pion à Dame soutenu par la tour ou par le fou ou avec les 2 ?
Il y a la menace de ses 2 pions liés bloqués par mon pion isolé, il y a ces 4 pions centraux qui s’affrontent aussi.
Ok, je laisse la tour en arrière, le roi au milieu et le fou à l’attaque.
Un peu de slalom, bing, le fou est en place. Ça y est je prends le premier des 2 pions liés.
Et zut, son fou préfère me prendre un des pions de l’autre côté plutôt que d’échanger.
Erreur, mais pas grave. Il faut se reprendre. Lui en face se met à y croire. Il pense passer ses 2 pions sur l’autre aile. Mon roi et un pion veillent, soutenus à tout moment par la tour ou le fou. La situation est donc sous contrôle.
On joue de plus en plus vite, j’ai 10’ lui 4’.
Oh je vois tout de suite une erreur qu’il commet !
Il avance son roi pour chercher à soutenir son dernier pion des 2 liés, et il me laisse pousser pion à dame.
Son fou, même en revenant seul sans le soutien de son Roi, devra se sacrifier.
Ca gagnera son fou, c’est sûr et c’est archi-gagnant ensuite.
On vérifie bien les calculs… Dame, Echec, prise, reprise j’ai un fou et lui 3 pions bloqués par mon roi et mes 2 pions.
Puis sonne l’hallali des blancs, Roi prend un premier pion, son Roi part désespérément à l’assaut des fantassins soutenus par le fou.
Il comprend que c’est perdu et abandonne.
Il reconnaît son erreur avec son roi et son fou, je confirme.

CHOPPIN DE JAN. Cyril 1671 0 – 1 MARCHAL Gregory 1530
SADI Ahcene 1669 X – X CHARRON Thomas 1542
MARTIN Laurent 1655 1 – 0 PASSICOS Alain 1388
CANDALH Emmanuel 1650 0 – 1 ROUAST Joseph 1403

Thomas et Joseph ne retiennent plus leur joie, n’en revenant pas : « t’as gagné ?, t’as gagné ? »
On rêve de suite de Tahiti !?
Suspens…
On range les tables avec les organisateurs.

Longs calculs et annonce des résultats, comme à l’école pour rendre les copies, du plus modeste au meilleur.
Les 4 premiers sont qualifiés. Il faut que l’on soit 4ème… C’est possible.
14eme Thorigny, 13eme Chelles, 12eme Issy les moulineaux, 11eme Marine, 10eme Franconville, 9eme JEEN, 8eme Maubuée, 7eme Montigny2, 6eme Etampes et et et
5eme Le vesinet avec 7 points, patatra et pire Vésinet ex aequo aux points avec 4eme Sceaux 7 points et 3eme Carrière sur Seine 7 points aussi… 2eme Montigny1 avec 8 points, et 1er Paris Tour blanche 9 points.

Séances photo, applaudissements, remerciements.

Photo souvenir après remise des prix. Les 5 du Vésinet à droite au premier plan

Photo souvenir après remise des prix. Les 5 du Vésinet à droite au premier plan


Quel beau tournoi que cette coupe Loubatière, unique pour des joueurs modestes comme nous.
Il nous offre le plaisir de jouer en équipe avec des phases qualificatives départementales, puis régionales et enfin une finale nationale.
Bon esprit, franches rigolades, belles parties et du suspens, bref une bien belle journée dont on se souviendra.

Au retour durant les 40’ de RER, on se projette pour la rentrée, c’est sûr on recommencera.
Mais qui sait, d’ici là, si l’un des 4 qualifiés se désiste, qui ira danser le tamouré ?
Ben c’est nous !

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