Jeu des échecs, règles anciennes et nouvelles

Si les règles du jeu des échecs en France au début du XVIIIème siècle étaient déjà celles qui prévalent de nos jours, certains pays voisins firent de la « résistance » et conservèrent des particularités telles que «le roque libre» ou la « promotion différée ou pion dormant » ou encore celle de l’absence de prise en passant (mentionnée cependant pour la première fois par Ruy Lopez de Segura dès le XVIème siècle dans son traité «Libro de la invencion liberal y arte del juego del axedrez » )

 Ainsi l’Italie n’adopta seulement qu’en 1881, lors du tournoi de Milan et cela après un long débat qui avait débuté au tournoi de Rome en 1875, ce qui faisait le quotidien de tout autre joueur européen de cette époque, permettant enfin aux talents transalpins de participer aux tournois internationaux: le roque tel que nous le pratiquons aujourd’hui
Il est à noter que le joueur Sérafino Dubois (1817 / 1899) fut le joueur de la transition, étant reconnu comme le meilleur de la « nouvelle génération » il continuait à pratiquer le jeu dans son pays natal suivant les anciennes règles.

 Qu’est ce que le roque libre ? (ou roque à l’Italienne)

 Si aujourd’hui le roi blanc doit obligatoirement se positionner en c1 pour le grand roque et g1 pour le petit, le roque libre permettait de choisir  la position du roi et de la tour pour effectuer le roque petit ou grand

Pour le petit roque (0-0) par exemple, le conducteur des blancs avait les possibilités suivantes :
1. Rh1 et Te1
2. Rh1 et Tf1
3. Rh1 et Tg1
4. Rg1 et Te1
5. Rg1 et Tf1
6. Rf1 et Te1 !!

Diagramme – roque libre ou roque à l’italienne

 Et le pion “dormant” (ou encore appelé « piéton suspendu ») ?

 De nos jours tout pion arrivant sur une case de promotion doit obligatoirement se transformer, et cela instantanément, en Dame, Tour, Fou ou Cavalier selon la nécessité ou l’humeur du joueur.

La règle du pion dormant dictait à un joueur de laisser son pion désormais promotionné (8ème ou 1ère traverse suivant la couleur de celui ci) dans l’état de ……pion jusqu’au moment où son adversaire lui prenait (enfin) une pièce si cela n’était pas encore le cas, elle était alors redéposée sur la case de promotion mais pas forcement immédiatement ……….le joueur pouvait laisser son pion conserver son statut en attendant une métamorphose plus intéressante !!

Pour illustrer ce dernier propos, voici un problème esthétique :
Les blancs jouent et font mat en 3 coups, suivant les anciennes règles appliquées en Italie.
Le pion blanc en f8 a le statut de pion dormant.

……….Solution à découvrir après le diagramme………après une longue réflexion

Diagramme – trait au blancs – mat en 3 coups selon les anciennes règles italiennes
Solution: 
1 Cf6+ (Sacrificio !!! Si 1 f8 = D ou T ou F alors 1...g4+ suivi de Ce1+ et les blancs ne pourront pas mater en trois coups. 1 f8 = C étant impossible d'après les anciennes règles italiennes, les blancs disposant à ce stade des deux cavaliers !!) ) Fxf6 (si 1.. Rh8 alors 2 Cg6# ou 2 f8 = D# ou bien T# mate) 2 f8 = C+ (le cavalier prisonnier peut désormais revenir sur l'échiquier !!! Il ritorno del cavallo prigoniero !!!) Rh8 3 Ceg6# mat.

Ce contenu a été publié dans Humeur, avec comme mot(s)-clé(s) . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.