La dernière ronde de la N2 s’est jouée à Rouen. S’y jouait aussi la montée en N1.
Une saison étrange. En voici un court résumé et le déroulé du dernier match.
Les rondes passent et Le Vésinet ne perd pas. Quelqu’un dans l’équipe finit par le remarquer, mais ça ne change rien.
Quand on doit perdre on fait match nul et quand on gagne, c’est de justesse. Quand un joueur de l’équipe perd, deux autres gagnent, jamais les mêmes, toujours un de plus. Puis des nulles consolident l’affaire.
Un phénomène de compensation qui prend sa source l’année d’avant ou, en N1, nous nous sommes fait ratatiner. La ratatinade créerait une immunité au niveau inférieur.
Lors de l’avant-dernière ronde au Vésinet s’est joué un match décisif. Le Vésinet était opposé au canal Saint-Martin, l’équipe en tête.
La fée qui nous a pris sous sa protection ne va-t-elle pas se dire » Bon, ça suffit peut-être ».
Paul Saglier qui joue maintenant au Canal St Martin a dit à ses nouveaux partenaires en début de saison qu’il ne jouerait pas contre son ancien club. Il leur a dit également avant le match « attention à eux ». Heureux augure. Il viendra en spectateur et assistera à la défaite du canal. Pourtant sur le papier ce n’était vraiment pas fait. Mais Baptiste, Renaud et Thomas gagnent contre des adversaires nettement mieux classés. 3 victoires + 3 nulles ne laissent la place qu’à deux défaites. Match gagné!
Nous sommes alors en tête pour cette dernière ronde à Rouen.
Voyage sans histoire. Les deux voitures parties pour rester ensemble se perdent avant la sortie de Poissy. On se reconnaît en qualité de piétons dans Rouen : » tiens, les voilà! »
Nous alignons notre meilleure équipe pour l’occasion ce qui, de mémoire, n’a pas été le cas cette saison.
Pascal au 1 dans une Française avec les noirs est de plus en plus au fond du cours et les blancs de plus en plus au filet. Pascal renvoie tout, n’est pas mécontent parfois mais quand il change de raquette et s’éponge, l’adversaire smashe.
Au 2, Jean-Jacques se débat pour assurer sa prise de kimono. Il croit y arriver mais consomme des échanges. Quand il y est parvenu, semble-t-il, on est en finale avec au moins un pion de plus ou deux. Cependant c’est une finale de dames et tours dans une position ouverte où les pions d’avance ont moins de valeur. D’ailleurs ils disparaissent. Et c’est presque Jean-Jacques qui est content de la nulle dans la finale de pion qui s’ensuit.
Une partie enlevée pour Joseph avec roques opposés où il a les noirs. Il gagne un pion mais au prix d’une dame adverse en d5, inchassable. Longue réflexion de Joseph qui va subir un assaut terrible sur son roi. Il le sait. Il n’y a rien à faire, ça va arriver. Il se rapatrie, se caparaçonne pour la lutte. L’adversaire évite les échanges de dames, progresse, place de plus en plus ses pièces pour que le coup soit fatal. Une position tout à fait extraordinaire survient où la survie du roi noir ne tient qu’à un fil
Patatras pour Rouen, l’attaquant se trompe : échange général et la finale sera nulle!
Arnaud a les blancs. Son avantage de développement va être durable grâce au coups de pions nombreux à l’aile Dame des noirs. Son pion g qui attaque f5 doit être le point d’entrée d’une forte attaque sur le roi via les cases blanches. Mais ce ne sera pas décisif. L’adversaire met fin à l’attaque et semble même survivre en finale. Non. Pions trop faibles, précision trop forte d’Arnaud.
Thomas avec les noirs joue une Alékhine avec retour du cavalier en g8. Comment attaquer un porc-épic semble se dire l’adversaire? Le style de Thomas, ce sont des coups de griffes, des échanges volontiers qui peuvent donner confiance à l’adversaire, du venin tranquille. Mais surtout un calcul qui ne laisse rien passer lorsque c’est tactique.
Le roi blanc est trop monté dans le but de soutenir ses pions affaiblis à l’aile roi.
Ça déboule de partout comme dans le dernier train pour Busan. Perte des blancs.
Baptiste a eu avec les blancs une drôle de partie. Une poursuite infructueuse d’une dame noire aventurière mène à une déconvenue tactique qui aurait pu lui être fatale. L’adversaire qui a deux fous contre une tour répugne alors à échanger, toujours sous le coup de sa veine tactique. Au fil des échanges le pion central de Baptiste se rappelle au bon souvenir de tous et contribue à une faute adverse. Baptiste gagne une pièce entière et se retrouve avec la qualité ( petite qualité en moins + pièce = qualité, oui c’est ça). Le roi adverse met son armure et vient au contact, monte, monte, vient défier son ennemi et se trouve nez à nez avec lui. Il réalise trop tard qu’il est dans une nasse et que le mat est imparable.
Renaud avec les noirs comme souvent obtient une position avantageuse. Mais c’est compliqué car rien n’ est échangé. On se bat partout, il y a des tensions partout. Des pièces qui n’ont pas de valeur deviennent tout à coup fortes et inversement, comme des actions dans une économie devenue folle. Il perd.
Suvrojita marque 1 point très important. Son adversaire gagne un pion mais ne voit pas une pointe tactique qui met fin à la partie assez rapidement
L’échiquier féminin de Rouen était l’adversaire de Thomas.
Victoire 4 2 puis 4-1 après un forfait administratif au dernier.
La N1, à nouveau! Une satisfaction pour le club avec la montée en Top jeunes! Mais des déceptions avec la descente de la N3 et la non-montée d’une N5.