La N1 va à Lille pour ce 1er WE d’interclubs, pour deux rondes.
Avant d’y être, elle y va, et c’est par la gare du Nord. La gare du Nord c’est grand. Ca pourrait être un pays vu de haut, tellement c’est grand, tellement il y a d’îlots, d’activités, d’orientations possibles, de va-et-vient, de niveaux, de gens qui n’ont rien à voir les uns avec les autres.
Il doit y avoir une piscine quelque part et un club d’échecs. Il y en avait un mais c’était gare de l’Est. A la gare d’Austerlitz il y en avait un aussi, au dessus des voies ferrées. Si une pièce tombait, après être passée entre les grilles sous les pieds, avoir croisé des poutres en fer, elle pouvait se retrouver à Orléans ou Périgueux.
L’équipe a fait une excellente saison en N2 l’an passé. 1er avec deux matchs nuls et le reste de victoires. La N1 c’est une autre affaire. Nous en savons quelque chose puisqu’en 2021-2022 nous y étions. Des défaites à tire-larigot et le COVID pour l’équipe entière en revenant de Mundolsheim.
Cette fois on espére bien être ni trop bons ni trop le petit Poucet.
Le regroupement est au LUC (Lille Université Club). Proche de Loos-les-Lille. Ne pas prononcer lousse, sinon le bus ne s’arrête pas.
Le LUC c’est grand mais moins que la gare du Nord. On y est déjà venu. Pascal reconnaît une rambarde de chantier.
L’équipe des jeunes y est venue récemment aussi.
Le samedi, match contre Cappelle-le-Grande. Ca peut faire peur déjà car ce club, dans l’imaginaire des joueurs de tournois, pourrait recruter une armée de GM et de maîtres de tous pays, traditionnellement invités par l’organisation au tournoi de Cappelle depuis des dizaines d’années. Les titrés qui sont dans l’équipe pourraient donc être la crème.
Au 1 contre Pascal c’est Borya Ider. On a connu ce dernier petit déjà fort. Il a arrêté d’être petit et continué d’être fort. Pascal est content du début : avec les blancs dans une française il a coincé l’aile roi des noirs. Mais la tour en h7 des noirs suffit à contenir l’initiative blanche de ce côté, comme un doigt dans un barrage qui cède. Tant que l’eau ne coule pas, la brèche ne s’agrandit pas. Plus tard le MI prend le dessus à l’aile dame, sacrifie pour avoir deux pions qui ne pourront être arrêtés.
Jean-Jacques tient le bon bout contre le GM Spasov. Son cavalier au centre ne permet pas à l’adversaire d’asseoir sa domination. Mais à un moment Jean-Jacques, tenant la nulle, la lâche.
Thomas et Baptiste subissent la loi des titrés qui leur sont opposés. Il semble qu’il n’y ait pas d’aventure contre ce type de joueurs dont le 1er souci est de neutraliser les velléités puis de faire parler leur niveau technique, en finale notamment. Thomas avec les blancs a tout essayé pourtant essayant de donner, sans succès, la qualité. L’adversaire joue sur l’espace qui se réduit pour les pièces blanches, harcelées par un fou et un cavalier puis par la Dame a qui on a préparé le terrain. Un beau cavalier en d5 ne suffira pas au joueur du Vésinet à sauver la nulle.
Yassine a une très bonne partie avec les blancs. Une dernière séquence à l’aile roi pour l’un et l’aile Dame pour l’autre visant chacun à promouvoir un pion avec l’aide de leur Dame semble tourner à l’avantage des blancs. Mais un coup de Dame adverse imprévu fait tourner court le destin du pion blanc.
Patrice joue contre un jeune dont la progression en Elo est spectaculaire. Avec les noirs Patrice a créé un terrain vague côté roi blanc. Bien esseulé, ce dernier, pourtant, arrive à se cacher. Il en faut peu pour que les tours noires ne l’extraient manu militari. Mais de l’autre côté les forces blanches qui paraissaient loin arrivent sur le roi noir, à toute allure et c’est le gain, a un temps près.
Christophe avec les blancs se sort bien de l’ouverture dans une sicilienne fermée, même si e4 a été un souci. Il s’est mué en force. L’adversaire cependant échange et en finale le cavalier devient plus fort que le fou. La perspective de la nulle s’éloigne puis s’éteint pour le joueur du Vésinet.
Suvrojita dans une sicilienne prend l’avantage sur un contre (coup intermédiaire dans une phase d’échange anodine). Elle conduit ensuite très bien sa finale mais, prudente, préfère prendre la nulle plutôt que se lancer dans une suite difficile à calculer mais probablement gagnante.
7-0 sera le score
Le dimanche contre Lille, la différence de niveau est moins forte et en réalité à notre avantage. Lille use de stratagèmes pour le placement des joueurs puisqu’ils peuvent tous tourner, ou presque. Et dans ces matchs où on a pu voir la veille les équipes que l’on va rencontrer le lendemain, il y a lieu de ruser. Le Vésinet ruse moins et peu moins échanger les échiquiers. Yassine et Thomas le font.
Pascal et Jean-Jacques font nulle. Pascal dans une Est-Indienne compliquée avec roques opposés où il ne sera pas mécontent du résultat et Jean-Jacques avec les blancs, malgré ses efforts et une finale dont il espérait mieux. L’analyse montrera qu’à partir d’un moment critique reconnu comme tel par les deux joueurs, cette partie était nulle tout du long. Pas de regret donc.
Yassine avec les noirs a une partie prometteuse. La pression a l’aile roi semble être à son avantage. Mais ça ne passe pas et du coup ce sont les blancs qui l’emportent.
Baptiste était préparé sur l’Alapin. Son avance au temps lui permet de compliquer tout en étant en terrain connu. C’est tout à fait logiquement qu’il l’emporte.
Thomas n’arrive pas bien à faire bouger son adversaire qui a les blancs. Après des échanges, l’essentiel de la partie va se jouer avec un pion de moins pour lui, un fou chacun de couleur opposée et une tour. Il faudra du temps pour le joueur de Lille pour valoriser son pion qui deviendra passé. Jeu bloqué, les noirs abandonnent.
La partie de Patrice est un peu à l’image du samedi. Un début satisfaisant mais une suite où l’initiative s’effiloche et en conséquence, une fin défavorable à cause du matériel ou de la position affaiblie.
Dans une grünfeld avec e3, le joueur de Lille avec les blancs donne la qualité en a1 à Christophe et compte sur le fou de cases noires pour peser longuement. L’idée est d’avancer les pions pour ouvrir le fianchetto ou la Dame noire est tapie à la place du fou. Les noirs ne doivent que défendre. Une idée d’activité fait boiter leur dispositif. Ruée des blancs qui gagnent.
Suvrojita gagne tranquillement contre une très jeune adversaire. Un pion, deux pions puis plus tard une marée de pion submerge les noirs.
Défaite 4-2.
Dans l’autre match Bois-Colombes et Cappelle-la-Grande font math nul. Une vraie performance pour le club francilien.