C’est l’histoire d’un face-à-face mémorable entre un homme qui tout jeune, a décidé de jouer aux échecs et une machine qui n’a rien décidé du tout mais qui joue quand même drôlement bien. Entre un homme qui aime gagner et une machine qui s’en fiche complètement, mais qui gagne quand même, infligeant sans l’avoir voulu un nouveau camouflet à l’espèce humaine.
1997 : le « rematch » entre le champion du monde d’échecs Garry Kasparov et le « bébé » d’IBM, Deep Blue, tourne en faveur de la machine. Autour d’un échiquier est assénée la preuve que l’homme est capable, par son intelligence, de construire une machine plus intelligente que lui, ou du moins plus efficace dans la résolution de certains problèmes.
Nous n’en avons pas vraiment fini de digérer cette nouvelle révolution copernicienne et la mini-série d’Arte nous interpelle aujourd’hui à un moment propice, avec les avancées impressionnantes de l’IA dans de nombreux domaines et l’annonce d’une prochaine génération d’ordinateurs « quantiques ».
L’inquiétude accompagnant ces progrès scientifiques avait déjà été superbement exprimée en 1968 dans le film de Stanley Kubrick « 2001, l’Odyssée de l’espace », auquel « Rematch » fait allusion dans son dernier épisode. Là, dans le silence éternel des espaces infinis, le dénommé HAL (une machine aux initiales d’IBM si l’on recule d’un pas dans l’ordre alphabétique) décidait qu’il était préférable, pour mener à bien sa mission spatiale, de se débarrasser des astronautes qu’il portait à son bord. L’homme était devenu, selon son évaluation, le maillon faible.
Mais rassurez-vous, c’était de la science-fiction.
Mini-série « Rematch » (2024) en 6 épisodes, disponible gratuitement jusqu’au 23 novembre sur Arte.
Retrouvez également sur la chaine YouTube de la FFE une conférence sur l’intelligence artificielle organisée à l’occasion de la sortie de la série.