N.IV (groupe 6) Match au Perchay: 6-1 pour le Vésinet

Le match commence à 15 heures dans la salle de classe, et aucun élève ne manque à l’appel, pas même l’habitué Thierry Lhote. Maître Cheymol joue sur l’estrade réservée à l’échiquier 1, les autres dans la salle de plein-pied. Malgré une moyenne elo plus élevée pour nous ( sauf pour les échiquiers de Patrick et Bertrand), force est de constater que l’opposition est farouche.

Au 1, Eric joue une Italienne avec les noirs dans laquelle il semble en place et serein.
Au 2, Marc avec les blancs s’est lancé dans une Najdorf avec Fe3 qu’il affectionne, à une différence près, son adversaire à joué a6, puis a5(comme dans la partie Karjakin Bu Xiangzhi quelques mois auparavant) quelques coups plus tard( sans b5 donc).
Au 3, Bertrand est derrière son Alekhine fétiche, dans laquelle il se retrouve rapidement un peu mieux.
Au 4, Olivier joue une Italienne avec d4 très tôt.
Au 5, Thierry joue avec les noirs une e5 contre l’Anglaise adverse, avec 3..h6!, une belle idée de Morozevich, en accord avec l’envie de Thierry de jouer  » sharp  ».
Au 6, Marc L. affronte une Hollandaise variante Stonewall ( avec Fe7 au lieu de Fd6).
Paul quant à lui à droit à une variante Rossolimo sur sa Siçilienne au 7.
Patrick au 8 joue un gambit Morra et déroule la théorie tranquillement.

 La salle est statique, les joueurs circulent, les mots s’échangent entre Vésigondains, et il semble que la différence de points elo ne se fasse pas sentir. Au bout d’une heure de jeu, voici l’état des lieux: 

Au 1, Eric est peut-être un peu mieux, mais rien n’est moins sûr.
Au 2, Marc est un peu moins bien, du fait de l’activité des fous adverses et des faiblesses de sa structure.
Au 3, Bertrand est mieux à cause du placement optimal de ses pièces ( qui ressemble d’ailleurs plus à une position hybride entre une défense Moderne et une Siçilienne Najdorf ), mais rien n’est encore joué.
Au 4, Olivier à certes l’avantage du fait de la structure affaiblie de son adversaire et de la case c5, mais la route est encore longue.
Au 5, Thierry, en grande forme en ce moment, procède aux bons échanges, et se retrouve avec un fou blanc tonitruant contre des pièces blanches qui se gênent. Il est mieux.
Au 6, Marc Logie, après quelques échanges et l’initiative à l’aile roi des noirs complètement arrêtée, lance une attaque de minorité.
Au 7, Paul joue  » des coups  » dans une position qu’il ne maitrîse pas vraiment. Il peut bénéficier d’un assez bon fou en fianchetto.
Au 8, Patrick est au carrefour de sa partie. Faut-il, ou non, jouer Cd5? La suite nous le dira.

 La nuit et le froid arrivent, mais ne font peur à personne, pas même aux cigarettes de Thierry. Vers les 2h30 de jeu, la première partie s’achève.

C’est celle de Paul qu’il gagne après avoir profité des courants d’air sur le roi adverse et de la faiblesse du pion e4. 1-0 donc.
Thierry l’imite très peu de temps, gagnant dans un style impressionnant.
Marc L. semble rentrer dans la position adverse par l’aile dame, et commence à prendre les pions. Une attaque de minorité qui aurait plu à Ratko!
Marc H. n’est définitivement pas clair du tout, et semble même mal. Pas de panique, tant que la position tient, l’espoir demeure.
Eric est mieux, toujours extrêmement concentré.
Bertrand est très bien également, et sa technique ne va pas tarder à le faire s’imposer.
Olivier rentre dans une finale de tours+ pièce mineure, bien difficile à considérer. Il semble qu’il soit très légèrement mieux, mais c’est à voir.
Patrick n’a en fait pas joué Cd5, et son adversaire à réussi à se sortir un peu. Rien n’est fait cependant. 

Un petit laps de temps passe et deux résultats viennent s’ajouter au 2-0 :

les deux victoires de Bertrand et Marc L.! Bravo à eux, ils ont bien su convertir leurs positions. 4-0 donc. Marc H. se voit mal, Eric est vraiment bien, Patrick pas clair et tous les résultats semblent encore possible pour Olivier.
Eric l’emporte dans son style de boa constrictor. Il notera néammoins que son adversaire avait  » plein de bonnes idées  » en analysant avec lui.Patrick, dans une finale D+C/D+C avec des pions doublés, subit de la pression, et finit par prendre une fourchette royale, là ou l’on croyait que la partie s’acheminerait par la nulle.
Marc arrive, tout sourire, nous disant qu’il a gagné. Nous le regardons incrédule et nous nous demandons s’il l’a arnaqué, ce à quoi il répond que son adversaire s’est  » auto arnaqué  ». Résultat pas tout à fait mérité, mais ça compte!
Olivier, dans une finale 4 pions + T contre la même chose pour son adversaire, réfléchit, dépasse le 40ème ainsi que le contrôle du temps, et finit par faire nulle. Pas de regrets à avoir, si ce n’est qu’il aurait peut être aimé finir sa partie plus tôt !

Résultat 6-1, bonne journée pour la n4!