Nous devons jouer contre Rueil notre voisin dont l’effectif ferait pâlir le PSG. Mais le début de saison a été décevant pour eux puisque, comme nous, ils ont connu trois fois la défaite.
La montée est donc hors de portée et l’équipe qu’ils alignent est juste faite pour assurer leur maintien. Chez nous Pascal Deslandes ne sera pas là. En outre, suite à une défection de dernière minute, il nous manque un joueur et il s’ensuit la pagaille que les capitaines et les présidents redoutent puisqu’il s’agit de déshabiller Pierre pour habiller Paul. Ainsi, Marc Harrison glissera de la N3 en N2 et la N3 chipera un joueur en N4.
Nous avons les noirs sur les impairs. A notre grande surprise, au 3ème échiquier, Laurent Large avec les noirs contre un 2299 succombe assez vite avec sa guérilla Tchètchène. Je pense à une préparation anti-machines à claques. Heureusement, au 6, Christophe Imbert avec les blancs joue dans une française Winaver contre le rare système cxd4. Le 2178 qui lui est opposé néglige son développement ce qui lui est vite fatal. Et pendant ce temps, Philippe Glod résiste avec les noirs face à un adversaire teigneux (2183) qui attaque partout. Le score est de 1 partout mais assez vite Adeline au 8 gagne contre la féminine de Rueil (1911). C’est propre et sans fioritures. On prend l’avantage 2-1.
A l’échiquier 2, avec les noirs, le 2325 opposé à Emil Bogdanov veut absolument rentrer dans une Sicilienne alors qu’Emil tient à rester dans son Anglaise. Les noirs dans cette partie font trop de politique et négligent la sécurité de leur roi. Cette victoire nous donne l’avantage 3-1. Tiens tiens!
Pendant ce temps l’adversaire de Philippe appelle l’arbitre pour se plaindre de notre Président qui propose nulle trop souvent. Dehors le vent se déchaîne et à Croque-Park la France doit souffir contre ces diables d’Irlandais.
Mais il ne faut pas se déconcentrer car ce n’est pas gagné. Quatre matchs sont en cours encore.
Marc avec les noirs au 7 joue une Sicilienne sérieuse. Très concentré, il garde pieusement le pion qu’on lui a donné. La finale défavorable qui se profile stresse son adversaire ( 2120 ) qui finit par faire une faute. Avec une qualité et un pion c’est gagné pour Marc. La victoire se dessine car nous menons 4-1 et les parties encore engagées ont une bonne tête. Pendant ce temps, Philippe est arc-bouté en défense et tient toujours. Son adversaire fait le siège mais ne prend pas les risques qu’il faut pour percer la forteresse Glodienne constituée de deux fous autour d’une cabane au fond d’un trou. Au 1 Stephen Jessel est opposé à Shirazi (2424). Ce match est une opposition de style parfaite.
L’imprévisibilité et l’imagination contre la clairvoyance et la volonté de fer. Stephen avec les noirs dans une française engrange un pion et en garde un autre en réserve pour plus tard. L’armée blanche avec sa cavalerie piaffe mais, tenue en respect, ne peut se livrer à la sarabande habituelle. A la longue c’est la victoire pour notre champion de France.
5 à 1, le match est gagné! Pendant ce temps l’adversaire de Philippe appelle l’arbitre. « Mon Dieu » se dit notre Président, « que me veut-il encore? ». C’est pour réclamer la nulle par répétition de coups. Ouf. Il reste la partie de Ratko qui a les blancs au 4. Il est harcelé par le duo Dame-tour de son adversaire (2320). On en veut à ses pions et dans ce type de finale si un seul saute, c’est fini. Mais notre colosse surveille son petit monde et ne rompt pas. Nulle. Victoire finale 5-1 ce qui porte le nombre de nos victoires à 4. Ce n’est pas tout à fait suffisant pour nous maintenir dans cette poule de N2 où les 4 derniers descendent mais presque.