Coupe Loubatiere: Le Vésinet en finale!

L’équipe du Vésinet composée de Jérôme DAZIANO, Chin LIM, Marc-Antoine SAUGRAIN et Vincent POZZI remporte la phase Inter-régionale et se qualifie pour la finale
Le niveau des 4 équipiers n’a cessé de progresser depuis l’automne et la force de l’équipe s’est accrue encore avec la confiance qu’ont apporté les victoires successives
Une victoire à Tremblay-en-France faite de précision, de force mentale, de jeunesse et d’envie.
Lire le compte rendu de Paul qui avait accompagné et qui cochait l’équipe. Paul faisait partie il y a une dizaine d’année de la précédente équipe du Vésinet qui s’était qualifiée pour la finale de la compétition : c’était en 2006 à Auch et l’équipe qui s’était classé 9ème sur 15 était composée aussi de Philippe CLERE, Bruno TIGEON et Damien FRIER.

Coupe Loubatière à Tremblay-en-France (31/05/2015=

Le dimanche matin est une drôle d’idée. La délégation vésigondine est appelée à jouer la dernière étape de ladite « Loubatière » pour espérer se qualifier en finale. Il y aura supposément 10 équipes, une voire deux places, mais certainement beaucoup de bagarre.

Sur le papier, notre équipe ne fait pas peur. Tout le monde a par écrit un petit Elo. Certaines équipes en nous voyant pourraient rire. « Qu’est-ce qu’ils font là eux? Hein?… »
Révélation de la vraie identité de l’équipe:
Au 1, Jérôme. Beaucoup d’ambition, un jeu incisif, une bonne connaissance théorique. Beaucoup de blitz et beaucoup de compétition cette année. Une super « pousse » dont la force excède largement son premier Elo à 166x.
Au 2, Chin. Même profil, même génération. Style échiquéen un peu différent, mais qu’importe. Non-classé. Comprendre « Est-ce qu’il est bon ou est-ce que c’est un poireau? », interrogation réccurente pour tous ceux qui l’affrontent, de fait. Chin se pose en désagréable surprise pour tous les joueurs jusqu’à 2000.
Au 3, Marc-Antoine. Joue avec panache sur l’échiquier et à toute vitesse. Petit jeune, un fléau pour les adultes pas habitués.

Au 4, Vincent. En nette progression depuis un moment. Très bon équipier. Un nouvel habitué des blitz du vendredi!

Début du récit.

On rigole plus ou moins dans le break gris qui va à Tremblay. On y va pour se faire plaisir, voilà l’essentiel, diront certains. On y va pour leur marcher dessus, diront d’autres. Sans la ramener, mais y va-t-on réellement pour la beauté du jeu et pas un tout petit peu dans l’espoir de gagner? Un zozo sur la banquette arrière radote: on y va pour gagner. Marc-Antoine rejoint les trois mousquetaires sur zone.
A Tremblay on trouve une grande salle, des beaux jeux, de bonnes conditions de manière générale. Les gateaux se font vieux, le café est moyen. On entend un mot curieux. L’âââârbitre nous dit que ce sera un système Molter (se lit « Mol-Taire »). A peu de choses près ça commande de jouer comme un tournoi en individuel, les joueurs jouent pour le capital points de l’équipe mais les 4 Vésigondains peuvent aisément jouer 4 joueurs d’équipes différentes. On jouera aujourd’hui 3 rondes, soit douze parties. Le goal average est crucial et ce sont deux places qu’il y a à accrocher aujourd’hui. Le Molter est justifié par le nombre impair d’équipes.

Sur le papier, le Vésinet est dans le ventre mou.

Ronde 1. Service volée pour Jérôme. Son adversaire apprend la dure loi de la Moderne (approximativement moderne, pas « absolument »). Jérôme joue Fxf7+, gagne la dame pour deux pièces et son adversaire ne gigote pas. Après la partie, impossible de savoir s’il encaisse, s’il s’en fiche où s’il s’en doutait. Hubert travaille sur le cas.

Vincent reçoit un coup de fil. Allô à l’eau-la partie!
Marc-Antoine joue contre un joueur de son âge. L’effet « petit diable » ne peut pas prendre. L’avantage, c’est que comme le vésigondain ne soupçonne pas ce pouvoir magique, il n’en joue pas. Il impressionne quand même son adversaire et le mate vite fait bien fait, avec les noirs.
Chin avec les blancs joue un 16xx, et comprend manifestement mieux que lui l’enjeu de l’attaque de minorité. Au moment de pousser b5 dans des conditions semi-bonnes, son adversaire prend et isole son pion d5. Stratégiquement, les noirs sont « raides ». Chin tricote des deux mains, tarde à marquer le point. En zeitnot, (…) et gagne une finale de fous de même couleur avec 2 pions de plus. Une partie qui montre une belle compréhension d’une position clef du gambit dame.
Le Vésinet commence avec 3. Tremblay, les locaux, ont roulé sur leurs adversaires. Ils pointent à 3.5. Le Vésinet est second, et il reste deux rencontres.

A Tremblay le dimanche et avec une demie-heure pour déjeuner, pas le temps d’analyser. Vite! Le McDo! Un adversaire bien classé en calories et pas facile à jouer, mais il faut souffrir pour être beau. Nous sortons sous la pluie, avec 10 minutes d’avance pour la ronde 2.

Personne ne sait encore très bien qui joue contre qui. Les appariements sont mis sur le mur avec un rétroprojecteur, et les joueurs s’installent. Jérôme joue un adversaire de sa force Elo, Chin un 1600, Vincent un autre 1600, et Marc-Antoine un joueur à son Elo.
Il faut faire bien pendant cette ronde. La certitude demeure que la perf est possible.
Jérôme joue une sicilienne qui aurait très rapidement pu tourner au vinaigre balsamique. Son adversaire le loupe! La leçon n’était pas loin. La position s’aplanit et vers le zeitnot on voit bien qui est meilleur en blitz. Jérôme gagne à la bouteille une partie où il a été mentalement bien au-dessus.

Au 2, Chin montre qu’il est original, en deuxième. Avec les noirs, il répond à 1.b4 par 1.a5?!. Ce coup fait suite à une discussion eue dans la voiture le matin-même. Un consensus général a été trouvé pour dire que répondre à un manque de respect par un autre manque de respect ne constituait pas une véritable infraction. C’était le seul coup fantaisiste de la partie. Chin répond par l’annexion de l’aile-dame avec les pions blancs par un jeu de pièces minimaliste mais parfait. Il gagne plein de pions et plie la partie assez rapidement.
Au 3, Marc-Antoine joue une drôle d’espagnole. Il confond le fou de cases noires des noirs pour un bon fou de cases noires. Il échange pendant que le sien dominerait l’échiquier. Erreur d’appréciation qui endommage assez sérieusement une position avec un bon avantage stratégique pour rentrer dans une finale avec dame fou/cavalier contre dame/tour. Quand les dames s’en vont, la tour dicte sa loi aux pièces mineures. Marc-Antoine perd en s’étant battu.

Au 4, Vincent joue l’ouverture de manière peu ambitieuse avec les blancs contre un joueur bien classé. Sa solidité vaut à son adversaire de piétiner un peu, beaucoup, puis de laisser les blancs échanger leur mauvaise dame contre les deux tours des noirs. Du jeu arrive et en zeitnot, les noirs ne trouvent pas mieux à faire que de répéter la position, sûrement déçus de n’avoir pas attrapé ce fameux demi-point de plus.
Nous voici au « cut ». Le trio de tête est composé de Tremblay avec 6/8, le Vésinet avec 5.5 et Marcq avec 5. Nous sommes sur la bonne voie mais impossible de s’endormir à la troisième!

Jérôme a les blancs pour finir. Son adversaire joue le gambit Jaenisch sur l’espagnole, une ouverture remise en vogue il y a 5 ou 6 ans, grâce aux efforts de Radjabov et Nataf-cocorico notamment. Jérôme avance à tâtons et se voit proposer une nulle alors que son adversaire gagne un pion. Qu’il accepte, avec professionnalisme.
Au 2, Chin obtient une très bonne française. Une de ces parties qui vous confirment que vos choix dans les ouvertures sont les bons. Une finale avec un pion de plus et les deux tours, mais les pions sont sains. L’arrivée du zeitnot (comprendre, blitz!) favorise le briscard du vendredi. « Easy win », pour clore une journée à 3/3!
Au 3, Marc-Antoine morozeviche* son adversaire, le mieux classé de la journée, 17xx. Une française où il bondit férocement sur les blancs, qui perdent pied. Cette partie est capitale: le joueur des blancs est de Tremblay. Un point pris à lui équivaut à un point de moins pour eux. On se rapproche de facto du podium!
Vincent joue encore une ouverture bizarroïde avec les blancs, mais plante les deux ou trois tactiques possibles avec les blancs pour gagner facilement, et achever de monter en puissance.
En arithmétique, le Vésinet aura fait 3/4; 2.5/4 et 3.5/4. Chin ayant été le dernier à finir sa partie, nous supposons que ça va le faire. Au début de la ronde 3, Tremblay se voyait un peu beau. Ils ont malheureusement-pour-eux fait 1/4 à la dernière.

L’arbitre annonce que le Vésinet « gagne » avec 9/12, devant Tremblay à 7. Deux points d’avance! En route pour la finale, de laquelle on ne sait ni où ni quand.

Chin fait 3/3. No comment.
Jérôme plie mais ne rompt pas, 2.5
Marc-Antoine fait 2
Vincent -trop facile- Pozzi fait 1.5 au dernier, grâce et à cause du Père François!

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