Combien de fois l’a-t-on dite cette phrase? Si ce n’est pas des milliers, ce n’est pas une fois. A force de l’utiliser on ne sait plus que c’est une phrase lourde de sens un peu comme « qu’est ce qu’il y a dans le frigo » ou « ..à la télé ce soir ».
Expression usuelle. Pas besoin de dire quel club, c’est superflu. Le « Club » c’est celui où on va, foin d’une longue explication. On peut être sûr que le gamin ou l’adulte qui fait du ping-pong dans un club dit la même chose, comme celui qui fait du bridge, ou du paint-ball, voire du parachutisme (la liste n’est pas exhaustive).
Il y a les habitués du « je vais au club » mais il y a les autres. Admettons qu’on en soit. Parachuté dans une famille où « on va au club », je suis sûr que la formule résonne curieusement aux oreilles. Mais, impressionné par le naturel avec lequel c’est dit, même si on brûle alors d’envie de demander de quoi, de quel club il s’agit (le Rotary, le Lion’s, lecture, prière?), il faut s’en abstenir sous peine de rencontrer le regard peiné qu’attire la stupide ignorance. On peut à la limite tenter un « OK », hyper neutre et pas trop haut. S’il est inaudible, c’est encore mieux. Et si vraiment on est poussé par une curiosité trop forte, il faut dire des choses du type » ha ben à force t’es devenu costaud » mais toujours neutre et pétri de naturel, en faisant la vaisselle par exemple. Si, enhardi par l’absence de réaction, on veut risquer le tout pour le tout, on peut à la rigueur ajouter « t’es quel niveau maintenant? » (on a forcément un niveau dans un club). Le problème c’est que si ça n’éveille pas les soupçons sur votre ignorance coupable, en même temps, ça ramène une réponse technique qui accentue votre perplexité, comme « 1935 ».
Rassurez-vous, l’échange n’aura su que freiner celui qui partait au club car l’appel du club est irrépressible.
En l’occurrence on ne va pas au club en ce moment car il est fermé alors en attendant on peaufine ses variantes.