Harkness hier, Elo aujourd’hui, TrueChess demain?

Le pouvoir prédictif des cotes Elo doit pouvoir être amélioré.
L’avantage du Elo c’est qu’il est simple. Trop simple presque ….

A partir du dernier classement on perd ou on gagne des points à chaque match, suivant le résultat et le classement de l’adversaire. Elo est aussi très sensible à l’introduction de joueurs mal cotés, à l’arrivée permanente de nouveaux joueurs et au départ d’anciens joueurs. Il en résulte des déflations expliquées aussi par l’incapacité du Elo à suivre les joueurs qui progressent vite, et des inflations, par exemple pour les meilleurs mondiaux. Consciente du problème et pour avoir des estimations plus correctes, la FIDE a mis en place des règles comme le « facteur k » qui dilate les performances (coefficient 25 pour les nouveaux FIDE, puis 15 jusqu’à 2400 et 10 au dessus) ou une période probatoire avant le 1er classement. Autant de paramètres arbitraires et perturbants.

Pas de mémoire, pas d’incertitude, mais le Elo est en place et fonctionne.  Le Elo menacé?  Peut-être pas… Toutefois, la découverte de nouveaux principes mathématiques ainsi que la matière (gagné, perdu ou nulle), intéressante à modéliser et la richesse de la base de données ont amené des scientifiques à tenter d’améliorer ce système de cotes.

Ainsi, il y a Chessmetrics (J. Sonas), Glicko (Mark Glickman), Edo (Rod Edwards) et plus récemment TrueChess (Pierre-Charles Dangauthier, utilisant l’extension du modèle TrueSkill développé par R. Herbrich et T. Graepel).

Ce dernier système est le plus expérimental. Basé sur les probabilités Baysiennes, TrueChess est un « système qui apprend » dans le sens où un phénomène futur influe sur les causes d’une situation passée. TrueChess recalcule à chaque fois l’ensemble des résultats des parties connues simulant un tournoi énorme et reclasse historiquement tous les joueurs. Les capacités des ordinateurs sont désormais suffisantes pour traiter les monstrueux calculs induits.

Qui aurait gagné entre un champion d’antan et un Kasparov ou un Anand? Occasionnellement, TrueChess prétend s’approcher un peu de la réponse.

Voir Science-et-Vie de juillet 2008 et la thèse de Pierre Dangauthier .

Sur un forum , Pierre Dangauthier conseille d’en parcourir le chapitre 3 (et peut être le chapitre 1 pour les fondements philosophiques de l’approche) et certaines parties (3.2 3.6 et 3.7) qui ne nécessitent pas (trop) de connaissances en maths.

 

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