Pascal Blanchon vainqueur du mémorial JP.

Il y avait eu Raymond Castillo puis Gérard Robert et enfin Philippe Clère en 2009. Les jeunes ont donc subi encore la loi des vétérans. Après la victoire de Paul Saglier en 2006 pour la 1ère édition, ils ont juré que plus jamais un jeune ne leur passerait devant. Cela s’appelle une conjuration. Déjà en 2006, il avait fallu tout le talent de « maître Paul » pour les contenir à distance. Car il y avait derrière, entre autres, Robert Bouvier (1900) et l’expérimenté G. Gandolfo, le seul à pouvoir se targuer d’avoir joué dans le même tournoi que Reshevsky et Fischer. C’était à New-York dans les années 60.
La grille américaine

Pascal Blanchon, le meilleur d’entre nous auraient-ils pu dire, était tout désigné pour reprendre le flambeau. Il fait 8/9. Le jeune Christian Dascalescu est deuxième avec 8 aussi (perf 2012). Ce pupille sera de 1ère force. Gérard Robert le vainqueur 2008 est 3ème. Il perd contre Christian et Pascal. Un autre jeune loup montre les dents, Aurélien Piroulas. Son fait d’arme, c’est la ronde n° 4 où, dans un final animé avec pièces mineures contre dame, il résiste à Pascal, redresse peu à peu la situation et finit par croquer son adversaire. A la fin, tout juste s’il n’applaudit pas lui-même avec les spectateurs tellement il est content. Malheureusement, il perd ensuite 3 fois sur 4. Car il faut le savoir, les jeunes adorent se croquer entre eux.
C’est ce qui a fait tout le sel de cette journée car pour tout dire ils étaient quatre vétérans pour 27 jeunes!
Mention spéciale à Thibaut Liou et Rayanne Chatrieux auteurs d’un 6/9.
La meilleure paire récompensée (outre celle Blanchon-Dascalescu) est Robert-Yasbeck.
13 jeunes faisaient là leur 1er tournoi.

Le petit curieux de 2008 est toujours là, toujours curieux et impressionné par la salle du combattant. Il poursuit ses questions. Sa mère est son interprête : évidemment, ça n’a rien à voir avec les échecs : il y a un escalier derrrière et il aimerait bien savoir où il mène nous dit la maman. On frémit à ce qu’il peut bien imaginer. En fait d’ogre c’est une pièce d’un mètre sur 2 (attention à la réponse, elle devra le rassurer complètement et pour cela la pièce ne doit être ni trop grande, ni trop petite, ni trop moyenne), elle a une fenêtre et un tas de cochonneries poussièreuses (mon Dieu) normales (ouf). Cruellement, on lui dit qu’il y a aussi un escalier qui part vers le bas. Il est timide et on lui vole la question de l’année prochaine car justement, il se demandait… C’est un endroit lui dit-on, noir, il ne faut pas le répéter, où de très vieux prisonniers survivent encore un peu. Evidemment, au bout d’une seconde il voit qu’on blague. Espérons que cette seconde n’aura pas été trop difficile à vivre pour lui.
Avec ces jeunes, les grilles américaines, les listes d’appariements se remplissent prestement de doigts dès qu’elles sont scotchées. Des dizaines de doigts qui, avec des chuchotements, suivent des lignes. Mais les doigts d’enfants ont ceci de particulier qu’ils sont légers et rapides.
Les arbitres s’arrachent un peu les cheveux car ils s’aperçoivent qu’un résultat annoncé idéalement comme cela : table 3 les blancs ont gagné n’est pas forcément le bon si les joueurs se dont trompés de couleurs pour jouer!
Leur autorité s’est voulue douce et compétente et inutile parfois, les jeunes joueurs ne s’apercevant même pas de leur présence et continuant à régler le litige eux-mêmes. Et vouloir être compétent ne suffit pas quand la discussion porte sur un roi qui veut aller là et se retrouve ici parce que l’adversaire l’a souhaité. Difficile à arbitrer, surtout quand les pièces ont réintégré leurs cases de départ, la reine sur sa couleur.
Il y a ce jeune qui fait des réglages minutieux de la pendule en cours de partie à chaque fois qu’il s’aperçoit qu’il a oublié d’appuyer. Il faudrait vérifier mais c’est presque sûr qu’il fait cela très équitablement.
Ce jeune encore qui fait preuve d’une étonnante maturité pour accepter un verdict défavorable : Noreen mate mais est tombée. L’arbitre dit que quand c’est mat c’est fini et la pendule, il ne faut plus la regarder. Oui, geint le petit mais elle a joué vite et j’ai pas eu le temps de dire « tombé ».

Merci à Carrières et au couple Solere. Merci aussi à la représentante de la mairie venue pour la remise des récompenses et à la soeur de Jean-Pierre qui vient toujours assiter à la fin du tournoi.

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