Pour ce 1er match du week-end, nous recevons le leader : JEEN. C’est un leader de peu car ce groupe est un bateau fou : le cuistot est à la barre, le capitaine est aux fers et le mousse dit la messe. Les résultats du week-end l’illustrent bien. Les mals classés redressent la tête, ceux qui avaient gagné contre les forts perdent contre les faibles.
Le Vésinet – JEEN – Stade Français
1N Stephen JESSEL 2282 – Stephane REGOLI 2263 : 1-0
2B Laurent CASTAIGNET 2169 – Azzedine BEKKAT 2199 : 0-1
3N Laurent LARGE 2250 – Henri DICKO 2214 : 1-0
4B Eric CHEYMOL 2175 – Azzedine MEHAIBIA 2157 : 0-1
5N Philippe GLOD 2167 – Brahim BENBARA 2097 : 1-0
6B Rémy BONNAUD 2172 – Nicolas MAUBERT 2043 : 1-0
7N Adeline CHAUMONT – 2023 Alexandre GROS 1931 : 0-1
8B Renaud DIVIES 2078 – Aurélia GATINE 1983 : 1-0
- Avec les noirs, Stephen joue une française avec sacrifice de qualité en h8 (Cg6+ hg6). Sa pendule tourne beaucoup. Pourtant il n’invente rien, il a juste besoin de retrouver les coups.
Position après 14..e5
Peu à peu, les pièces noires prennent place autour de leur centre fort. Le roi cependant est sensiblement isolé et les blancs s’y attaquent. Ils finissent par obtenir leur position idéale : tenir la 8ème rangée avec tour et dame. A ce moment là, ils doivent prendre la nulle. Mais ils visent mieux car ils comptent assurément sur une faute adverse. Pas de faute et plus tard, sans les dames, le centre noir est irrésistible. Ils gagnent. La position avec les dames et le roi noir en F4 provoque pas mal d’analyses mais rien n’y fait, le roi noir est bien placé en f4.
La partie de Laurent, une Alapin avec c3 (g6-Fg7), vaut surtout pour la fin. On y voit dames et fous de cases blanches sillonner l’échiquier. La position est dangereuse car les deux adversaires, visiblement, ne cherchent pas la nulle. Le roi noir est plus isolé que son homologue mais un pion noir qui s’avance finit par imposer son thème. Laurent cherche le perpétuel. A cet effet, il rate un joli Dd3 et lui préfère un coup auquel la réplique adverse tord le cou.
Contre le sympathique et fort joueur Henri Dicko, Laurent fait une démonstration d’opportunisme dans une Robatsch. Les blancs s’engagent trop naïvement dans un bras de fer à l’aile dame. Arrive d5 qui va ouvrir le jeu au profit des noirs. Ce coup est bien plus fort que ne le croyaient les blancs. La faiblesse des cases noires, la force du cavalier en f4, la pénétration d’une tour en e2 mettent un terme rapide à la partie.
Encore une Alapin avec g6 et Fg7. Eric n’y est pas très à l’aise. Son adversaire est dur à manier. Eric souffre pour résister aux coups libérateurs des noirs. La position se tactifie et le temps passe. Au 39ème, Eric tombe.
Philippe a les noirs et joue une Grüenfeld qui ne lui pose pas de souci semble-t-il car d’un bout à l’autre de l’après-midi il est enjoué. Le plan normal Da5-Da6 fonctionne et les imprécisions blanches se succèdent. Il obtient un, puis deux pions. La marche en avant de leur centre serait la chance des blancs. Mais il ne s’ébranlera jamais car il y a trop de pièces. La fin est facile et tactique.
Rémy joue une Alapin avec les blancs. On en voit beaucoup décidément. Quelque chose a mal tourné car autour de la simple présence de la dame blanche en b5 se crée une situation inextricable pour les noirs qui n’arrivent pas à s’y développer. Le Fc8 n’a pas bougé, une tour est en a6 et un cavalier est en a8 (Ca6-c7-a8). Les pièces blanches jouent toutes. Mat imparable et victoire en 25 coups.
Adeline joue une Slave où les blancs jouent g3 et Fg2. Son jeune adversaire prend les bonnes décisions et joue agressivement, mis en confiance par le Fh7 d’Adeline, hors-jeu pour longtemps. Le jeu ouvert, les cases blanches, l’activité des tours adverses, un pion e ingérable, c’est trop pour Adeline par ailleurs souffrante.
Renaud et sa jeune adversaire sont engagés dans un combat où l’aile dame blanche est prise à partie sous le feu du fianchetto roi des noirs. Précis, Renaud en retire un pion de plus. La jeune fille souffre pour rester au contact. Les pièces s’échangent. Dans une finale avec toutes les tours, elle regagne son pion mais perd au temps dans une position qui tournait à la nulle.
Victoire 5 à 3
A cette ronde n°5, l’équipe de Grand-Quevilly, que nous avions gagné 5-0, gagne elle-même 5-0 contre Le Chesnay. Or, nous avions perdu contre Le Chesnay. Il n’y a plus de saison.
Après notre victoire contre eux à Issy-les Moulineaux, André Marchand avait prédit une victoire du Vésinet dans ce groupe. Le classement à mi-parcours lui donne raison, provisoirement : après cette victoire nous sommes les meneurs douteux d’une troupe indisciplinée.
le Vésinet – Clichy
1N Pascal DESLANDES 2282 : Christophe KELLER 2204 : 0.5
2B Stephen JESSEL 2282 – Ezra KIRK 2150 : 0.5
3N Laurent LARGE 2250 – Cedric ANE 2147 : 0-1
4B Philippe GLOD 2167 – Yannick KAMBRATH 2086 : 0-1
5N Rémy BONNAUD 2172 – Amine EID 1902 : 1-0
6B Eric CHEYMOL 2175 : Rafael OROZCO 2046 : 1-0
7N Laurent CASTAIGNET 2169 -Maha EID 2063 : 0-1
8B Adeline CHAUMONT 2023 – Thomas CHOKBENGBOUN 1930 : 1-0
- Pascal qui nous a rejoint est dans un grand jour. Sa française tourne bien. Elle sourit au centre. En face, avec les blancs le joueur est expérimenté. Leur 18ème coup, anodin apparemment, est embarrassant pour Pascal :
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18.Cb5, un coup embarrassant.
C’est une prise à partir de laquelle les blancs vont s’en prendre au grand roque noir. Avec succès mais pas assez pour l’emporter car il n’y a qu’une qualité. A la réflexion même, seul Pascal peut gagner. Clichy à ce moment domine le match et les blancs prennent la nulle.
Tous jeunes, tous bons, voilà une synthèse de la N2 de Clichy. Celui qui est opposé à la Marocsy de Stephen joue crânement sa chance. Comme les jeunes de Bois-Colombes, sa décontraction est totale. Mais comment font-ils donc? Son pion en e6 contrecarre un peu la stratégie de Stephen basée sur l’échange du fou de cases blanches ennemi. Le joueur du Vésinet pilonne d6 sans que l’adversaire ne s’en émeuve vraiment. Au 38ème coup ce dernier réclame fort justement la nulle pour répétition de coups.
La Pirc de Laurent est dans un jour sans. Son propriétaire à beau secouer les pièces, faire miroiter des perspectives, faire mine d’oublier des choses, rien n’y fait, la structure des blancs est immobile. Quand leurs pièces bougent, elles le font sans se perdre de vue, comme une famille nombreuse qui grimpe au Mont-Blanc. Finalement ce sont les noirs qui donnent la qualité. Ils comptent beaucoup sur leur fou et ses cases noires, stratégie qui les a rarement trahis dans ce système. Mais les blancs restent solides jusqu’au bout.
Philippe dans sa Viennoise (1.4 e5 2. Cc3) avec f4 ne profite pas du coup 9..Te8 inusuel. Il oublie Fc4+ et c’est lui qui se trouve embarqué dans une finale de dame avec le pion e isolé. Le jeune et redoutable joueur adverse, formé dans les Yvelines, ne lâchera plus l’affaire. Victoire en 25 coups!
Laurent, on peut le dire, surclasse sa jeune adversaire. Le traitement de cette Benoni lui rapporte une petite qualité. La fin des blancs n’est qu’une question de temps, c’est tout au moins le scénario annoncé. Le duo Dame cavalier est connu pour son efficacité. C’est la dernière chance blanche, rendue possible grâce à un saut imprévisible du cavalier (ils sont célèbres pour ça). Il manque alors un tempo aux noirs pour la défense et ils n’ont pas mieux que la nulle. Agacés, instantanément, ils décident de jouer pour le gain en croyant sortir leur roi de la nasse, au prix de leur propre cavalier.
Les blancs viennent de jouer 45.Cf8+
Les noirs jouent Rf5?? Les blancs négligent le cavalier, ils ont vu un mat en 2.
Eric vient de jouer 13. Cxf7 et la position est la suivante dans un gambit dame.
13..Txf7 14.Te1 Rf8 (après une longue réflexion)
Dès ce moment, la position est très complexe et parmi les choix tactiques que le joueur du Vésinet peut faire entre les 17 et 24ème coup, il y a des fausses pistes (partie n°23 dans « Parties analysées .. ou pas » ). C’est l’une d’elles à coup sûr qu’il prend et au bout du chemin dans lequel l’entraîne la poursuite du roi noir, il a une dame contre 3 pièces mineures. c’est peu finalement, et au moins nulle pour l’adversaire, en principe. Mais celui-ci montre des signes d’hésitation et le temps passe. Finalement les blancs récupèrent une pièce de plus. C’est cette longue partie qui s’achève par une victoire qui offre le match nul au Vésinet
Les blancs jouent 3.c4 dans la Scandinave de Rémy. Les dames sont échangées en a5 au 11ème coup. Après le pseudo sacrifice Txd2, qui gagne la petite qualité, la partie est virtuellement finie. Les pièces mineures des noirs vont être trop actives.
Adeline va prendre son temps pour ramener ce point très important dans un système retenu de type Slave (c6 avec le pion Dame) avec e3 et fianchetto côté roi noir. On manœuvre beaucoup autour du pion e4 de la joueuse du Vésinet. Après f4, les noirs font un échec désastreux et perdent une pièce. Et plus tard la partie.
Match nul 3-3
Nous sommes toujours 1er avec14 pts après ce résultat qu’on peut qualifier de « heureux ». Essayer d’être surpris par les résultats de l’une ou l’autre équipe, c’est une tache impossible tellement les pistes sont brouillées. L’année dernière, à la même époque, dans la même position, nous avions perdu. Il y a du mieux. Derrière, à 13 pts, il y les 3 équipes que nous avons gagnées : si on cherche de quoi se rassurer, il n’y a pas mieux comme information. Dans ce groupe de type « parisien », disons-le, il n’y a pas d’équipe faible, pas de leader naturel non plus. Depuis le début de la saison, il y a eu 13 matchs nuls dans la poule, c’est à dire plus de 2 par rondes!
Tout le monde se tient en 4 points. A nos trousses, juste derrière, il y a Malakoff, le dernier de la poule.