Double ronde des 14 et 15 mars. Ou la démonstration empirique de l’invraisemblance des moyennes elo.
Samedi, le Vésinet à domicile affronte Orbec. Une victoire est synonyme de maintien à 3 rondes de la fin. Exit les malencontreux scénario ou x bat y d’une différence de z points et le Vésinet fait 0/24 lors des trois prochaines rencontres. Une logique qui ne résiste pas à l’analyse.
Sur le papier ça se présente bien. Nous avons devant les sires Glod et Bonnaud, qui mettent à eux deux près de 650 points à leurs deux adversaires.
En coup de vent, du 1 au 8
L’adversaire de Philippe joue pour la nulle à partir du 5ème coup. Une logique « logique » pour un joueur moins bien classé. Philippe se laisse un peu endormir et manque une tactique qui perd une pièce dans une position assez sèche. C’est trop dur ensuite.
Rémy joue dans un style qui conviendrait bien en bullet. Gambit d’un pion, puis de deux, pour voir. L’autre paye pour voir les cartes. Elles arrivent un peu plus vite que prévu. En 20 coups dont à peu près 4 de roi, c’est mat au centre de l’échiquier en deux coups de cuillère à pot. Rémy expéditif.
Au 3, Paul avec les noirs dans une partie assez sèche elle aussi. Après avoir gagné un pion, une énorme erreur de calcul le fait rentrer dans une finale ou le pion doit être rendu. Arrive une finale de cavaliers où il fait bon être sage et ne pas tenter le diable même contre un joueur 200 elo en dessous.
Au 4, Marc se dirige vers la première étape de la création de son surnom (voir partie II). Il gagne un pion, liquide ce qu’il faut liquider, et le pion passé fait la différence dans cette finale de tours ou les noirs n’auront jamais pu s’activer.
Au 5, Pierre fait une pierrade. La papinade de Pierre Liou. Des ouvertures « dansantes » qui se voient souvent compensées par la bouteille. Mort ou presque, Pierre trouve un fameux pat -digne de figurer en page 1 d’échecs et mat, à mettre des étoiles dans les yeux des enfants. Tout ça n’ayant pas vocation à vouloir dire que c’était très aisé à trouver. Bien au contraire. Sauvetage « artistique ».
Au 6, Florian manque de confiance. Pas facile de jouer des adversaires moins bien classés (quid de l’inverse?…). Position sans doute un peu meilleure mais oubli ou aveuglement qui le laissent criblé. Qualité en moins dans une finale, qu’on peut même appeler « finale avec des pions de moins et un cavalier contre une tour ». Rideau ou presque. Rédemption dimanche…
Hervé sérieux au 7. Hervé toujours sérieux. Finale tours +fou v. tours+fou de couleur opposée. Grosse grosse activité pour le joueur du Vésinet. Le pion e passé est soutenu par toute l’équipe, et même le roi! Serrés comme des sardines, les blancs doivent faire feu sur l’envahisseur au prix d’une pièce, avant que de périr.
Au 8, Jérôme ne fait pas dans le détail. Un faux 1400 contre un vrai 1300, des probabilités impossibles à calculer. Jérôme n’a laissé le temps à personne de faire les pronostiques. Le siège numéro 8 toujours fort de ses statistiques, et un remplacement Chin-Jérôme qui maintient des chiffres costauds, nombre de coups/style/propreté.
4 2 à domicile. Maintien assuré.
Dimanche. Le Vésinet affronte le Mans. « L’important, c’est de participer! » C’est sur ce ton que pensent les entraîneurs d’Evian Thonon, Îstres et autres « petits poucets » avant que de venir jouer au Parc des Princes. On est presque embêté de se dire « j’espère être honteux le moins longtemps possible. »
Si le Mans affiche l’équipe type, ça donne à vue de nez 2350 2350 2200 2100 2000 2000 2000 2000. Une écurie de N2 en somme. Bingo le dimanche. Leur équipe du Samedi présentait un titré de moins.
Le stagiaire* et le capitaine se sont démenés pour faire une équipe de 8. Week end d’échecs oblige, c’était difficile. Nous y sommes allés à sept. Parce qu’à huit ç’aurait été trop facile…
Philippe au 1, dans une alapin avec les blancs, contre Brunelliere. Pas facile de jouer deux joueurs avec 400 elos d’écart en deux jours, a fortiori si on a mal commencé. La position semble avoir eu deux caractères. Au plus tranchant Philippe a choisi le plus calme, et le temps a aidé la marée a monter doucement sur le roque affaibli.
Au 2 Paul a les noirs et deux fois ses adversaires ont joué la même ligne bizarroïde de la pirc ce week-end. Les noirs négocient certainement un peu mieux un virage dès le début et une partie s’engage où c’est au titré de choisir entre 2 bifurcations au 12 ème: tenter de mettre le feu et risquer un violent retour de flamme, ou sortir l’extincteur. Bonne réaction (attendue) des blancs. On échange pas mal et la finale est sensiblement meilleure pour les blancs, même si les noirs ont les fous. A tour fou v. tour fou et fous de couleurs opposéées, il faut se méfier du temps pour les noirs. La nulle est une affaire entendue une fois le 40 ème passé.
Au 3 Marc contre un minime 2100. Toujours la même crainte. Celle précisément d’affronter un jeune qui joue vite et bien, et qui surtout n’a pas peur. Seulement, Marc n’est pas le premier peureux venu. Gain d’une qualité pour Marc, on entre dans une finale tour tour v. tour fou et des pions. Malheureusement pour le joueur du Mans, 4 pions qui sont 2 fois 2 pions doublés, c’est difficile. Mark Dvoretsky (facile et pas très drôle) convertit avec pas mal de lucidité cette finale qui aurait pu se diriger vers une nulle qu’on regrette.
Pierre au 4. « Pas mécontent » dira-t-il, dans une française contre un joueur près de 2200. Le fou de cases blanches des noirs restera un peu fébrile contre le fort cavalier. Jamais très loin de s’en tirer a priori, il s’en sera fallu d’assez peu. Dommage!
Damien au 5 fait une très bonne partie, là encore contre un fort. (20..+). Une sicilienne avec plein de pièces (kibbitz approximatif de capitaine en zeitnot.) Une toile laisse une pièce en l’air nette. Encore un vésigondain pas passé loin de l’exploit, dans une position intéressante et peut-être bien un peu meilleure!
Au 6, Pascal. Là encore, un jeune pousse talentueuse. Là encore, un match « jeunesse contre expérience. » Le « bon sens » veut qu’on attribue toujours à celui qui a 300 points de plus un avantage outrancier. Style ça vaut même pas la peine de regarder ni même de demander comment ça s’est passé. Au contraire cette fois-ci. Pascal dicte le jeu, en impose et se montre très menaçant dans une partie avec les roques opposés. Dès le moment où il gagne une pièce, il a la main qui s’affirme. Sans jamais trembler, il convertit tranquillement. Impassible, secoué ni positivement ni négativement, Pascal ramène un point au Vésinet. A noter qu’il aura joué 3 fois dans mes souvenirs en n3 et scoré 3/3. Chapeau!
Au 7, Florian, qui avait un peu le coeur gros par rapport à hier. Après avoir parlé du gambit de Budapest pendant tout le trajet avec son voisin de banquette arrière, le voilà précisément à en affronter un. Si la voiture de Philippe compte 285.000 kilomètres au compteur, c’est à peu près le nombre de parties qu’a jouées Florian contre Hubert Delavigne* sur internet sur cette ligne. C’est sans complexe que Florian joue contre un adversaire une fois encore 300 points au dessus, et tient la nulle sans problème aucun.
Au 8, comme dit plus haut, personne.
Défaite 4 2 héroïque, avec plein de bonnes surprises quand même.
Un week-end plaisant pour cette équipe, qui se maintient bonne deuxième de sa poule à deux journées de la fin!