Un week-end très important pour le haut du groupe.
La tête d’un groupe c’est comme la politique : on ne veut pas laisser sa place. Une place qu’on estime, avec le temps, de plus en plus normale, une place dont on ne sait plus trop comment on l’a eue. Le sentiment d’appartenance est très fort. « D’appropriation », soyons précis, dit le médecin qui reçoit l’équipe. « C’est l’usurpation qui s’est transformé progressivement » fait-il savoir. « Le processus est simple, limite simplissime : la timidité s’estompe et le muscle apparaît ». « C’est une image, bien sur » rassure-t-il, pour les visages qui, derrière les lunettes de soleil, se sont figés.
Derrière Le Vésinet, dans le groupe, on aimerait bien devenir Calife à la place du Calife.
Le Vesinet 1 – 4 Le Grand Echiquier
1B f JESSEL Stephen 2325 X – X f MOINGT Jean-Claude 2248
2N LARGE Laurent 2207 0 – 1 OLIVIER Pierre 2184
3B f DESLANDES Pascal 2294 0 – 1 COUPET Pascal 2270
4N f RABEYRIN Jean-Jacques 2216 X – X mf MULLER Anne 2140
5B ADAM Etienne 2194 X – X ROUX Olivier 2144
6N DIVIES Renaud 2052 1 – 0 BERNARD Serge 2054
7B CHEYMOL Eric 2085 0 – 1 RODE Antony 2042
8N CHAUMONT Adeline 2016 0 – 1 MAREK Yves 2030
- Le Grand Echiquier est très motivé. Stephen joue contre l’habile Jean-CLaude Moingt. Quatre fianchettos et des liquidations vont apporter la petite chose que Stephen affectionne. Il va garder un pion en contrepartie de concessions territoriales. Eroder ce petit avantage puis convertir le pion en gain est la suite programmée. Mais il n’aura pas le temps d’optimiser la finale de tour et cavalier et ce sera nulle à sa grande déception.
Laurent revient de Cappelle où il a brillé, ayant battu le grand maître Vichnou* et perdu à la dernière ronde contre Spragett alors que la nulle lui tendait les bras. Avec les noirs sur 1.d4 Cf6 2.Cf3 c5 il renonce à faire b5, coup qu’il joue en principe à ce stade. Les blancs tiennent bien la position et Laurent fait une erreur sous la forme d’une perte de temps. La Dame blanche s’installe au centre. Les noirs luttent pour la nulle puis, à cause du temps, laissent passer un pion et une occasion d’activer le fou de case noir en d4. Trop de pression, c’est la défaite.
Pascal joue avec les blancs une variante d’avance de la française où les noirs jouent Ch6. Ca va bien mais les pièces s’accumulent derrière le cavalier en f5 et la tension centrale vibre sous les efforts des deux adversaires. Le pion g noir vient compliquer la tâche d’estimation et rend plus dangereux le rôle du satané cavalier. Un mauvais calcul dans cette position tendue occasionne la défaite blanche
Position avant Td1, le coup qui perd pour Pascal
Alors que Laurent et Pascal n’ont pas encore perdu, les choses se présentent mal. Adeline n’a pas une très bonne partie, Eric essaie d’emballer la partie avec du matériel en moins, Jean-Jacques et Etienne ne sont pas mieux du tout. Seuls, Renaud, entrepris à l’Est, mais avec une pièce de plus et Stephen paraissent mieux.
- Jean-Jacques au 4 dans une Najdorf n’arrive pas à faire sortir les blancs de leurs gonds. La position ne sort pas des sentiers battus malgré ses efforts. Le temps passe, les coups libérateurs noirs ne sont pas joués et les blancs ont l’avantage. Il va croître jusqu’à laisser penser que c’est perdu pour les noirs. Mais ces derniers résistent et à la fin alors que les blancs ont un pion de plus en finale de tour, c’est nul.
Une Alapin avec 2.e6 3.f4 d5 pour Etienne avec les blancs. Une partie de manoeuvres positionnelles longues distances. Les noirs se veulent boa et cherchent une proie. Endormi, pourquoi pas, mais consentant non, Etienne le marathonien croit trouver enfin l’ouverture, si on peut dire, en finale. Fous de même couleur ce n’est pas besef dans la position et ça ne gagnera finalement pas.
Renaud apporte le 1er point à l’équipe. Il a les noirs dans un système Tromposky avec roques opposés. On l’attaque à l’aile roi où il a fait le petit roque mais c’est là qu’il prend l’avantage. Les blancs sacrifient pour garder la main et insérer un pion en h6. Les noirs se regroupent et n’ont plus qu’à dérouler. Grosse erreur à la fin qui met un terme immédiatement à la partie.
Laurent, Pascal et puis Adeline ont perdu. Pour Etienne et Jean-Jacques ce ne sera pas mieux que nulle, Stephen est mal au temps et Eric ne reviendra pas, son adversaire ayant repris les choses en main : l’oeil de Jean-Claude Moingt pétille, à 18 h cela ne sent pas bon pour le Vésinet.
- Très vite avec les roques opposés, on se dit qu’il n’y aura pas de finale dans la partie d’Eric. Il a les blancs, a joué une Alapin et fait face à la variante d5. Les noirs ont fait le grand roque. Les blancs sacrifient pour liquider tout ce qu’il y a devant le roi noir afin de l’avoir en point de mire. Les tours blanches prennent position. Le fou blanc en f3 est un monstre. Les clouages, présents ou menaçants sont partout. Eric reprend du matériel mais son attaque est stoppée. Les adversaires passent par des phases d’euphorie et de découragements. Puis, place aux cavaliers noirs, fruit de l’avantage matériel des noirs. Ils se déchaînent comme les loups garous à la pleine lune. Ils utilisent les cases blanches, dont f3.Le roi est sorti de sa tanière et fuit. On le rattrape. Victoire noire
L’adversaire d’Adeline ne se presse pas dans cette semi-Slave. Il va attendre que les cavaliers noirs se soient éloignés pour attaquer le roque par la grande diagonale blanche. Les noirs s’affaiblissent par f5. L’échange des fous des cases noires permet de dominer les cases c5 et e5. De là on a accès aux faiblesses c6 et e6. Les noirs, nombreux pourtant, essaient de tenir derrière leur défense puis les digues lâchent.
Défaite 4 – 1
Notre avance a fondu. les lunettes noires ont retrouvé leurs fourreaux et leur boîte dans l’armoire. Les journalistes se demandent ce qui a bien pu les intéresser chez les joueurs du Vésinet. Ils sont en panne de questions mais pas avec le Grand échiquier, les vainqueurs du jour.
4 équipes se retrouvent en tête après cette ronde. C’est donc le goal average qui les départage. Et Clichy mène, devant Issy, le Gd échiquier et le Vésinet.
Le lendemain, les 4 équipes gagnent mais, coup de théatre, le Vésinet gagne 8-0 à Bois-Colombes. Avec cette victoire son départage s’envole et Le Vésinet est 2eme. Devant il y a Clichy, mais Clichy n’est pas éligible pour une montée, possédant déjà une équipe en N1. Celle-ci étant 1ère de son groupe on peut supposer que l’équipe de N2 de Clichy ne montera pas en N1, laissant la place au suivant. Le Vésinet tient donc encore sa qualification à la fin de cette 9eme ronde. Il reste deux rondes dont un déplacement dangereux à Malakoff
Bois-Colombes – Le Vésinet
1B GICQUEL Frederic 2203 0 – 1 f JESSEL Stephen 2325
2N ff DACALOR Aurelie 2003 0 – 1 LARGE Laurent 2207
3B DUDOGNON Marc 2058 0 – 1 f DESLANDES Pascal 2294
4N KONOPKA Jeremiasz 1939 0 – 1 ADAM Etienne 2194
5B DEGREMONT Patrick 1967 0 – 1 f RABEYRIN Jean-Jacques 2216
6N PHAM Arthur 1827 0 – 1 CHEYMOL Eric 2085
7B FAQIR Yassine 1720 0 – 1 DIVIES Renaud 2052
8N LALOUETTE Herve 1760 0 – 1 CHAUMONT Adeline 2016
Ce ne seront que des victoires
Au 1, Stephen avec les noirs semble être dans une position complètement plate, sans contact de pions, avec un adversaire qui échange toutes les pièces qu’il peut. Il propose 2 fois nulles. Stephen réussit à tomber dans une position Fou + Tour chacun où il a quelques menaces, puis Fou + pions a et h chacun où son roi est mieux placé et où il a donc encore quelques menaces. Les blancs tombent au temps vers 19h.
Au 2, Laurent avec les blancs dans une sorte d’est-indienne d’échange prend la paire de fous, l’espace, manœuvre tel apparemment un grand-maitre qui maitrise tout et finit par user l’énergie de son adversaire.
Au 3, L’adversaire de Pascal a une idée fixe : annuler. Un peu comme celui de Stephen. Française d’échange, échange de tout ce qu’on peut. A un moment un coup très imaginatif : Df5-b1 avec une Tour en a1, et des pions en a2 et b2. Un coup laissant les mains complètement libres aux noirs. Mais c’est encore nul! Mais quelques coups plus tard une fourchette et Pascal gagne un pion et le reste.
Au 4, Etienne avec les blancs dans une sicilienne ouverte n’est pas bien du tout et en plus il est aux 30s. Son adversaire hésite, se retrouve mal aussi au temps, à un moment n’a plus que 5s pour jouer. très démonstratif, stressé par le temps, il peut contre toute attente gagner une pièce nette, se trompe et c’est lui qui perd une pièce. Furieux il broie des gobelets : le sol derrière lui en est jonché. Etienne a réussi à rester concentré
Au 5, Jean-Jacques se heurte au jeu “solide”, ou “massif” de son adversaire. Une Sicilienne ouverte. Ce dernier réussit à placer un alignement de 5 pièces D + 2T + 2C sur la 3ème rangée. Il aurait pu annoncer “Puissance 5!”. Puis c’est dans l’autre sens, verticalement, un “puissance 4!” Il se trompe un peu, les alignements de l’adversaire déploient curieusement leur force, mais il va un peu trop loin et Jean-Jacques le contre et transpose dans une finale gagnante.
Au 6, Eric joue contre un très jeune qui n’a pas peur une seconde de son attaque. Sacrifices, contre-sacrifices, ça s’emballe. Eric surenchérit mais n’arrive pas à impressionner son adversaire. Finalement Eric peut placer un mat splendide en 2. Mais à la place il joue un coup qui perd. Son adversaire n’en profite pas.
Au 7, Renaud, je ne me rappelle plus **
Au 8, Adeline gagne comme d’habitude par la technique du rouleau ***.
* un curieux nom. Pourquoi pas. Mais il faudrait vérifier quand même – Le S
** c’est quoi ces comptes-rendus d’amateurs – le S.
*** Qu’est-ce que c’est que ça? – le S