Nous avons enregistré une victoire très importante contre Cergy Pontoise cet après-midi, lors de notre rencontre à la Mairie du Vésinet.
Score final : 4 victoires à 3.
Mais Dieu que ce fut dur.
Nous avons vécu un véritable ascenseur émotionnel.
Tout d’abord, nous sommes rassurés en voyant la feuille de match adverse : comme prévu, les 2000+ de début de saison sont partis vers d’autre cieux, et nous affrontons des joueurs classés grosso modo entre 1800 et 1600 (plus un faux non classé à 1399). Ce qui nous permet, grâce à la présence de Jérôme au 1er échiquier, de dominer en ELO théorique à chaque échiquier – première fois que cela nous arrive !
Le match commence bien.
Timothée se fend d’une miniature en 17 coups et 30 minutes : gain rapide d’une pièce suite mauvaise variante de son adversaire dans l’ouverture.
On enchaîne assez vite avec une seconde victoire de Paul L. A l’heure de jeu, après échange classique de deux pièces et un pion, positions équilibrées ; puis aux alentours du 20e coup, un échange complémentaire de pièce permet de grappiller deux pions. Dès lors, face à la pression menant rapidement à une finale gagnante, victoire par abandon vers 16h.
Après ce début en fanfare, les situations se tendent un peu, et les situations sont équilibrées sur tous les échiquiers, avec des fortunes diverses en ce qui concerne le temps.
Le premier avertissement vient de Paul B. Alors qu’à l’heure de jeu, avec deux pions contre un et des positions équilibrées, le 21e coup avait vu la poussée d’un pion sur cavalier cloué en protection de la dame, forçant la prise pour une position active favorable, on se dit que todo va bene. Mais une petite imprécision sur l’attaque force l’échange des dames et rend la situation plus floue, d’où une proposition de nulle… acceptée immédiatement par l’adversaire.
Parallèlement, la situation se dégrade fortement sur les derniers échiquiers.
La partie de Jean-Yves est animée, avec beaucoup de mouvement et au bout d’une heure, il est déjà en finale fou contre cavalier. Mais après une série d’échanges favorables, son adversaire en vient à menacer un pion indéfendable et créer un pion passé ; ce scénario poursuit par la perte d’une pièce, plus qu’à jouer la nulle au mieux, mais la pression du pion plus du roi avancé est trop forte, et perte de la partie vers 16h20.
Juste à côté, Frédéric prend l’eau aussi. Pas en grande forme physique, il concède beaucoup de temps : après 50 mn et seulement 8 coups joués, Frédéric laisse plus d’une demi-heure d’avance à son adversaire, avance qui passe vite à 55 minutes après 1 heure et demie de jeu. Ce qui devait arriver arrive : à 5 minutes de temps restant, sous l’effet de la fatigue , Frédéric gaffe, perd un cavalier et abandonne.
Nous sommes alors revenus à 2 partout.
C’est alors que se produit un véritable coup de Jarnac.
Alors que Clément semblait bien mener sa barque depuis le début, il craque en finale !
A l’heure de jeu, il y avait eu échange de deux pièces et un pion, avec beaucoup d’activité des deux dames sur la même aile, à l’issue de laquelle se profile une finale avec paire de fous pour Clément contre fou/cavalier, et un temps certes un peu défavorable mais sans plus (au 28e coup, 28 minutes vs 41 minutes). Mais on passe alors à une finale fou contre fou même couleur + structure de pions symétrique, puis, suite tactique adverse pas anticipée, perte d’un pion et mise sous pression pour éviter la promotion d’un pion passé… jusqu’à l’abandon.
Nous voici maintenant menés 3-2 après 3 heures de jeu, avec deux échiquiers seulement encore en cours, où les positions sont certes relativement favorables mais encore incertaines.
Jean-Maxime a réussi au 20e coup à créer un déséquilibre permettant d’attaquer un pion doublé et de le prendre ensuite, puis maintient ce pion d’avance ; mais en face subsiste une paire de fous (contre fou/cavalier) dont un central avancé soutenu par un fou, très gênant. La nulle est sur la table et Jean-Maxime hésite à la prendre, c’est pour l’équipe qu’il se motive et tente le gain. Bien lui en a pris car, grâce à une habile circulation du cavalier il parvient à grappiller deux pions et ensuite, grâce à clouage du roi, à éliminer le fou bloquant et à passer en finale tour contre tour avec deux pions d’avance dont un passé. La messe était dite, et après un baroud d’honneur son adversaire s’incline.
Nous voici revenus à égalité, et tout se joue désormais sur le dernier échiquier (qui est aussi le premier) où heureusement Jérôme a réussi à construire une position solide. Cette position est le fruit d’une longue préparation : après deux heures et 18 coups, un seul échange de pions et aucun n’a franchi la ligne médiane (son adversaire reste sur 3 rangées!). Il faut attendre le 20e coup pour voir Jérôme placer une action de rupture par petite prise de pion central, qui mène 3 coups plus tard à une attaque de toutes les pièces blanches sur le pion h7 du roque noir : à la fin des échanges induits, 6 pions en 2×3 pour Jérôme vs 2×2+ 1 isolé. Une petite tactique du cavalier permet de passer à +2 pions, puis de dérouler vers la conclusion inéluctable : victoire de Jérôme, et ouf ! victoire de l’équipe.