L’engagement d’une équipe du Vésinet en Coupe Loubatière ne se produit pas tous les ans. Pourquoi pas tous les ans? Notre stagiaire a planché sur la question. Son explication et assez plausible finalement, et flatteuse : à chaque fois qu’on y va, on fait un bon résultat! C’est alors qu’interviendrait à la saison suivante, à l’automne, un découragement, une mélancolie. Les héros seraient fatigués. Bon, ça vaut ce que ça vaut. En l’occurrence cette année nous nous y engagerons à nouveau.
Retour sur 2017-2018. Il faut savoir que quelques récits sont parus à l’époque.
Reportage Arnaud:
Ce week-end du 16 et du 17 juin, nonobstant la fête des pères et des affiches footballistiques aussi alléchantes que Pérou-Danemark, quatre représentants du Vésinet se sont embarqués dans une aventure humaine: la finale de la Coupe Loubatière, à Vandoeuvre-lès-Nancy.
L’occasion de revenir sur le parcours du Vésinet dans cette coupe qui comptait 607 participants au départ ! Sous le capitanat de Grégory Marchal, l’équipe a changé au fil des disponibilités et s’est affûtée pour la finale.
Phase départementale:
Thomas Charron – Grégory Marchal – Joseph Rouast – Alain Passicos
Dans cette première phase, à Triel-sur-Seine, l’équipe du Vésinet arrache à la dernière ronde la dernière place qualificative grâce à une victoire au dernier échiquier d’Alain !
Phase régionale:
Thomas Charron – Arnaud Pandevant – Grégory Marchal – Alain Passicos
À Tremblay-en-France, l’équipe du Vésinet a certes de la chance au tirage mais s’impose sans frémir, 4-0, 3-1, puis 3-0 aux trois matches ! Qualification logique; mais surprise, le Vésinet obtient aussi la première place !!
Phase interrégionale à Conches-en-Ouche:
Thomas Charron – Paul Lescot – Arnaud Pandevant – Grégory Marchal
Le récit (par Philippe Glod) de cette phase est disponible sur ce site. À nouveau, l’équipe joue bien et termine première !
Et donc… la finale nationale, avec la même équipe !
Première ronde contre Boulogne sur Mer:
4eme échiquier, belle victoire du capitaine Gregory avec les Noirs après s’être bien défendu contre un jeune joueur.
2eme échiquier, [avec les Noirs, dans un Gambit Benkö] Paul a un avantage matériel avec les Noirs mais subit une très forte attaque sur son aile roi et finit par se faire mater sur cases noires 1er échiquier, Thomas est peut-être un peu moins bien après une défense scandinave dans la finale, mais son adversaire ne trouve pas de moyen de progresser et fait nulle
Dernière partie, troisième échiquier. Je prends un certain ascendant stratégique à long terme dans une sicilienne Rossolimo qui transpose en Espagnole fermée, mon adversaire contre-attaque violemment sur mon Roi. Malgré un fort pion h passé, j’arrive à défendre l’assaut, à échanger les Dames pour annihiler l’attaque, et mon avantage positionnel me permet de capturer un Fou et de gagner la finale !
Victoire 2,5-1,5 (ou 2-1, selon la notation en vigueur en Loubatière) du Vésinet sur cette première ronde !
Deuxième ronde contre Vandoeuvre 1, les organisateurs et parmi les favoris du tournoi, qui venaient d’écraser Rennes.
1er échiquier, Thomas joue bien dans l’ouverture avec les noirs et réfute une combinaison de son adversaire pour gagner rapidement.
Les 3 autres parties seront parmi les dernières de la ronde à s’achever.
4eme échiquier, Gregory résiste courageusement malgré la perte d’une pièce en zeitnot mais doit finalement s’incliner logiquement.
2eme échiquier, dans une défense Française très instructive, Paul prend l’ascendant stratégique, récompensé par le gain d’une qualité. Mais dans une fin de partie avec peu de temps pour chacun, il ne voit pas la menace sur sa tour et perd finalement. [Il s’en veut énormément].
3eme échiquier, dernière partie encore une fois… avec les noirs j’opte pour un Gambit Benko (les Noirs sacrifient un pion pour contrôler l’aile-dame et les cases noires) que mon adversaire ne négocie pas au mieux. Je prends un avantage que je n’exploite pas assez et me retrouve dans une finale Tour+4 pions contre Cavalier+5 pions à mon adversaire.
Je suis en manque de temps critique, mon adversaire est un peu mieux, mais je réussis à sacrifier ma tour contre le cavalier pour transposer dans une finale Roi+Pion vs Roi gagnée in extremis
2-2 donc, match nul finalement logique même si on aurait pu le gagner avec de la réussite.
3eme ronde: derby contre Rueil-Malmaison, presque « remake » de la dernière ronde de la phase précédente, mais avec couleurs inversées. De plus Rueil a changé certains joueurs.
Au 4eme échiquier, Grégory joue sa française mais subit une forte attaque et doit laisser une pièce pour s’en sortir, puis la partie.
Au 1er échiquier, Thomas est peut-être un tout petit peu trop passif contre la Najdorf de son adversaire, et perd un pion; le Vésigondin finit par être battu à l’expérience. Le meneur de Rueil, futur meilleur 1er échiquier ex-aequo (battu au départage), salue pourtant la qualité de jeu de notre jeune joueur.
Paul avec les Noirs [décide d’employer la défense Pirc, mais n’y parvient pas vraiment car son adversaire joue
d3 et non d4. Un Fh6 un peu prématuré de la part des Blancs se heurte au coup thématique … Cd4 ; une fois la position décantée, il s’avère que Paul a un pion de plus] dans une finale de Fous et de Pions, mais il n’arrive pas à trouver de chemin vers la victoire et se satisfait d’une nulle. [Au moins met-il fin à sa série noire.]
Mon adversaire, déjà croisé la dernière fois, me joue la rare défense Alekhine (e4 Cf6), je récite ma variante et j’ai un avantage d’espace. Mais la fatigue me fait perdre un pion, avant que la partie ne devienne très bizarre par la suite. Une gaffe de mon adversaire me permet d’espérer une arnaque, mais malgré des chances dans une originale finale Fou et un pion contre 5 pions (dont les f,g,h, passés liés) en zeitnot mutuel, je finis par m’incliner. Yves Lagache prend sa revanche de la phase inter-régionale où j’avais pris le dessus avec les Noirs.
Le soir du samedi, nous sommes invités à un repas très agréable avant d’aller dormir à l’hôtel. Le repos fait du bien, après 4 heures de route et 6 heures de jeu.
4eme ronde contre l’équipe alsacienne de Bischwiller, composée de 4 bons jeunes
1er échiquier, Thomas avec les noirs joue contre une ouverture anglaise assez tranquille; tout s’échange et dans une finale de dames égale, la nulle est acceptée par les deux joueurs.
Les trois autres parties se terminent au bout du suspense, ça commence à devenir une habitude.
Au deuxième échiquier, dans une sicilienne [Alapine], Paul sacrifie audacieusement un pion pour une grosse attaque sur le Roi adverse. Transfiguré par rapport au samedi, il envoie toutes ses pièces sur le roque ! Après une longue défense son adversaire craque et doit laisser la qualité, Paul continue l’attaque et finit par s’imposer. Première victoire, avec la manière !
4eme échiquier, Gregory joue son habituel système de Londres, la position s’aplanit rapidement. Malgré une attaque sur l’aile roi son jeune adversaire est contraint à échanger les dames puis les tours, et dans une finale de cavaliers notre capitaine fait parler sa technique pour infiltrer son roi, capturer un pion faible et gagner la partie.
3eme échiquier enfin, l’ordre de coups de mon adversaire (d4 Cf6 Cf3) m’oblige à jouer une Benoni moderne, ouverture que j’ai étudiée mais jamais eu l’occasion de jouer. Sorti de ma préparation au 7eme coup, je suis soulagé de voir mon adversaire échanger les Dames pour me déroquer; en échange, je suis dominant à l’aile dame et je contrôle les cases noires avec mon fou du fianchetto. Je joue rapidement et mon adversaire se retrouve en manque de temps. Après des échanges bien placés, j’obtiens une case forte en g4 pour mon cavalier et condamne le fou adverse à la passivité. Après des manœuvres stratégiques mon adversaire doit me laisser un pion, je ne laisse pas passer l’occasion de gagner
3-0 donc, l’équipe remonte, et on peut presque avoir des espoirs de podium en cas de large victoire
Cinquième et dernière ronde contre Bordeaux, rival direct
1er échiquier Thomas écrase littéralement une Petrov grâce à une attaque sur l’aile roi, l’adversaire abandonne à un coup du mat au bout d’à peine vingt minutes !
2eme échiquier, Paul [joue à nouveau la défense Pirc face à un jeune mais coriace adversaire. Le pseudo-sacrifice thématique … Cxe4 se transforme, suite à une imprécision des blancs, en gain d’une pièce … que Paul parvient, sans trop comprendre comment, à reperdre ! Notre joueur atteint en définitive une finale Fou + 4 Pions contre Cavalier + 3 Pions, mais le Fou domine le Cavalier et les Noirs sont en retard à la pendule. Les Blancs récupèrent un pion et la nulle est conclue au 50e coup.]
4eme échiquier, Gregory affronte une Française d’échange presque symétrique jusqu’au 20eme coup ! Son adversaire finit par l’emporter dans une finale de pions où il y avait des chances mutuelles. Le jeune Bordelais sera meilleur 4eme échiquier avec 5/5, en ayant infligé une de leurs deux seules défaites à Nancy.
3eme échiquier, dernier à s’achever, j’ai une attaque dans une Caro-Kann mais mon adversaire se défend bien et on termine en finale de cavaliers, où on rate tous les deux le gain en zeitnot encerclés par les spectateurs, avant de faire nulle avec seulement les deux rois sur l’échiquier.
2-2 à ce match donc. Nous terminons donc 6èmes, meilleur résultat de l’histoire du club ! Si nous avions gagné le dernier match 4-0, nous aurions pu accrocher le podium, mais la coupe se joue à des détails et nous espérons que cette aventure créera une émulation et des vocations pour l’année prochaine !