Jadis, tous les mois de juillet, la fête locale dite « fête de la Marguerite » se tenait à l’emplacement de l’actuelle mairie, puis sur la place de l’église. D’ailleurs, cette fête patronale qui se tint pour la première fois le 20 juillet 1862 fut aussi l’occasion de poser la première pierre de l’église qui deviendra Sainte-Marguerite. Elle sera consacrée le 2 juillet 1865. Concurrencée, remplacée, voire fondue avec la fête du rond point du Pecq, véritable institution, la fête de la Marguerite s’est réactivée à partir de 1968.
Le club s’est inséré discrètement dans cet assortiment de « réjouissances fort variées ». Tout l’après-midi sur son stand les activités se sont succédées : parties à l’aveugle par Rémy et Paul, trains de simultanées par Marc, accueil par les membres du club des adultes et enfants désireux de tester des connaissances ou vérifier des impressions ou souvenirs de jeu. Il y avait aussi l’échiquier géant qui a contribué à attirer de loin les visiteurs.
L’eau habituellement calme du plan d’eau proche était secouée par des petits esquifs pleins d’enfants réjouis, transportés dans tous les sens. Les haut-parleurs faisaient participer tout le monde à d’autres activités ou démonstrations comme celle des pompiers qui ont démantibulé un malheureux véhicule en direct avec des outils qui découpent la tôle comme du papier. Au moment des danses exotiques d’un stand musical, un curieux mouvement de foule se produisait comme si tout à coup les Ibis devenaient trop petits ou en pente et que tout le monde se retrouvait naturellement devant les gracieuses danseuses du ventre. Le joueur à l’aveugle disparaissait lui aussi, son bandeau ne semblant aucunement le gêner pour trouver son chemin.
De nombreux enfants se sont retrouvés face à un échiquier pour la 1ère fois. Ce qui est frappant c’est le désir de jouer à côté duquel l’apprentissage est secondaire.
Le fils (5 ans) : « On joue? A toi de jouer papa! »
Le papa : « Attends, je t’explique d’abord. Où est le roi ? »
Le doigt du fils après quelques hésitations tapote la croix du roi.
Le père : « Et la reine »
Le membre du club: « On dit la Dame »
L’oeil du fils glisse de droite à gauche puis de gauche à droite et s’arrête sur la dame qu’il désigne
Le fils : « On joue! A toi de jouer papa! »
Le père : « Montre moi le cheval »
Le membre du club: « On dit le cavalier »
La partie commence. Le fils a prévu son coup depuis longtemps ; il saisit le fou , écarte délicatement les pions et fait atterrir la pièce au milieu de l’échiquier. Ses yeux fixent son père et brillent d’impatience. Il va bientôt jouer son deuxième coup.
Très bonne journée croit-on pouvoir dire en ce qui concerne le rôle d’animation pure au bénéfice de la fête de la marguerite et sûrement aussi au titre de la promotion du jeu et des retombées pour le club et notamment son école d’échecs.
Merci à Eric Pinault, l’homme clef de cette journée et à tous ceux qui ont passé tout ou une partie de l’après-midi à accueillir, animer et faire jouer les visiteurs.