N2 Le Vésinet – Issy-les-Moulineaux : 4-1

Voilà bien longtemps que le club du Vésinet n’avait rendu visite à son homologue d’Issy. La ville a encore changé. Elle n’arrête pas. A la place d’une chapelle, des appartements cossus. En lieu et place d’un immeuble, un trou avec une rue où s’engouffrent des autobus. Ou peut-elle bien aller? Nous n’irons pas non plus sur les hauteurs où les architectes ont dû s’éclater, ni voir si la petite boutique du coiffeur arménien existe toujours, en bas, là-bas, au delà du théatre.
L’Espace Icare est à sa place mais à l’intérieur c’est un autre. Les salles étaient les unes au dessus des autres comme dans une fusée lunaire. Elles sont maintenant les unes à côté des autres et s’ouvrent sur un couloir semblable à une coursive de sous-marin.

C’est toujours André Marchand, homme épatant de simplicité et de compétence, qui préside aux destinées du célèbre club de la ville. Ca fait presque de la peine de gagner contre eux.

Le Vésinet – Issy les Moulineaux
1B DESLANDES Pascal 2277 – AVELINE Philippe 2154 : 1-0
2N JESSEL Stephen 2295 – COME Alexandre 2189 : 0.5
3B GLOD Philippe 2182 – RALLE Pierre 2103 : 0-1
4N CASTAIGNET Laurent 2175 – VALENTI Richard 2121 : 0,5
5B BONNAUD Remy 2157 – FRANOT Philippe 2089 : 1-0
6N IMBERT Christophe 2094 – GUERIN Francois 2093 : 0,5
7B CHEYMOL Eric 2178 – N’KADA Alexandre 2069 : 1-0
8N CHAUMONT Adeline 2020 – BOUNYA Myriam A 1800 : 1-0

Pascal sacrifie un, voire deux pions dans l’ouverture. C’est le prix que paient les blancs dans cette scandinave pour avoir pour eux les espaces d’où ils vont pilonner le camp adverse. Sous le tir, les troupes noires reculent, s’abritent à qui mieux mieux. Il y a peu d’emplacements libres et pour faire de la place à la dame on éjecte une tour. Ce gain de la qualité ralentit un peu l’activité blanche et même on peut croire qu’un fou noir indélogeable et les quelques pions qu’il soutient seront suffisants pour contrebalancer l’avantage blanc. C’est une illusion. En fait, c’est facilement gagnant pour Pascal grâce au pion a.

Stéphen avec les noirs dans une française avec fianchetto blanc construit à petit pas son centre. Les fous noirs sont mieux disposés quand ça s’ouvre. Le salut des blancs est dans l’action. Leurs pièces présentent alors leur profil le plus agressif pour impressionner un adversaire connu pour ne commettre aucune négligence en défense. Effectivement Stephen voit des choses et dans le doute, ça ne lui plait pas trop. Comme il veut tout sauf prendre des risques dans ce match, la nulle est conclue.

La partie de Philippe est un modèle de richesse tactique. Imparfaitement développé, le camp noir adverse ne doit pas pouvoir parer toutes les menaces. C’est l’analyse qu’a faite Rémy un soir. Selon lui, cette variante d’avance de la Française se traite en donnant la qualité en a1. Il a été convainquant car Philippe joue la séquence. Mais il faudrait y aller carrément or la partie devient une errance des blancs autour d’une masse noire hérissée, prête à rendre du matériel. Plus ça traîne plus les noirs rattrapent leur retard de développement. Plus tard, fuyant toujours les échanges, les blancs donnent une pièce pour conserver du temps et l’espoir d’une attaque. Las, le poids de la pièce se fait de plus en plus sentir. Ils perdent. Grosse colère de Philippe contre lui-même.

Laurent joue une courte partie, très courte avec une issue pacifique qui satisfait les deux joueurs.

Rémy est le tenant des blancs contre le solide Franot. C’est une quatre cavaliers avec Fc4 Fe7. Rémy ne cède rien dans cette partie. Les noirs ont fait eux même des trous dans leur aile dame. Plus tard, ce sont des faiblesses que le duo blanc Dame/cavalier vient tester, agasser. Avec les blancs on manoeuvre car on a le temps grâce aux tours qui découragent par leur placement toute initiative d’ouverture au centre. Ils gagnent un pion au prix de quelques échanges et puis un autre. Les noirs espèrent transiter à chaque fois dans une finale sauvable. Au 3ème pion, les cas où c’est nulle dans le livre de Villeneuve sont plus rares. Belle victoire de Rémy.

Christophe dans une Alapin joue d5 et Dxd5. Il donne c5 pour déroquer, avoir la paire de fous et isoler e3. Il s’agit ensuite d’exploiter tout ça notamment avec la pression sur les cases noires. Celle-ci rapporte la qualité. Pourtant, ça ne s’avère pas catastrophique du tout pour les blancs, les joueurs finissent par s’en rendre compte. Finalement, à court de temps, les blancs n’exploitent pas vraiment une majorité de pion qui aurait pu faire mouche. Quand les noirs rendent la qualité, c’est pour la nulle.

Une autre Alapin se joue ici, toujours avec Dxd5. A un moment, l’adversaire d’Eric qui a les noirs a une pièce pour 3 pions. Ca fait un peu peur. Heureusement pour notre joueur, son adversaire est à court de temps et rend la pièce ce qui offre le point.

Adeline dans une Slave avec les noirs prend peu à peu l’ascendant sur son adversaire. Il faut attendre la finale pour que le pion qu’elle a gagné soit valorisé. Partie solide d’Adeline qui a rejoint Le Vésinet cette saison.

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