Malgré un match nul 1-1, nous nous faisons sortir par Ecouen en vertu de la règle du gain au plus haut échiquier.
Décidément, nous n’arrivons pas à passer cette équipe. Nous craignions pourtant le club de la ville du connétable Anne de Montmorency et avions tout fait pour nous y présenter avec une forte équipe et y étions presque arrivés. L’absence du joueur vedette d’Ecouen, Ludovic Morelle, plus de 2300, professeur de maths, apparemment en congé du jeu, faisait parfaitement notre affaire. Nous étions largement favoris. Sitôt rentré à la maison le soir, nous avons cherché dans l’oeuvre de Jean de La fontaine, une histoire semblable à la nôtre où le plus fort, plein de respect pour son adversaire, se fait croquer quand même. Ce diable d’homme a dû imaginer pareille histoire, quasiment immorale.
La voici : Christophe Imbert au 1 avec les noirs contre Alain Sauvêtre (2065) dans une écossaise prépare d5 et, pouvant le jouer, remet ce coup à plus tard. Grave erreur, car ça tourne mal. Complètement écrasé, il continue ……. jusqu’au miracle. Son adversaire croyant mater fait une erreur et perd une pièce. L’espoir renaît car la partie va continuer et sur les autres échiquiers c’est équilibré.
Etienne Imbert gagne un rude bras de fer contre Jérôme Joslin, 1801. Dans un gambit dame, il met un terme à la forte attaque de son adversaire en donnant la dame. A partir de là, tout change et ses pièces mineures, plus nombreuses, vont décider du gain.
Eric Brunel avec les noirs fait une partie d’une étonnante solidité face à Alain Roy, 1892. Mieux dans le milieu de partie avec les noirs, il maîtrisera jusqu’au bout et fera nulle.
Eric Cheymol au 2 n’a pas fait ployer son adversaire, Frédérick Capel, un 1930 très solide. La finale de dames avec un pion de plus ne suffira pas pour gagner.
A ce stade, il faut au moins une nulle à Christophe pour gagner le match. La finale est extrêmement difficile à jouer malgré la pièce supplémentaire. Le salut est dans un échec perpétuel d’équilibriste avec le cavalier harcelant le roi et la tour, en défense, qui menace d’intervenir si le roi blanc devient entreprenant. Mais les noirs, piègés dans les 30 secondes de la cadence Fischer, traitent maladroitement cette ressource et perdent.
Sauvêtre A – Imbert C
La position, après le gain de la pièce, qui fit renaître l’espoir pour les noirs et le Vésinet.
Aux blancs de jouer.
Après les coups normaux 1.Th7+Rg8, 2.Cf6+ Cxf6, 3.Rxf6 Tf8, 4.Rg5 Cf3+ 5.Rg4 Ch2+, on obtient la position suivante.
Est-ce nulle?
5.Rh3 Txf4 6.Rxh2 Tf5 7.a4 (7.h6 Tf6) Tc5 et la finale de tour tient peut-être? Non! La tour doit rester sur la 5ème pour parer h6 qui verrait un dégagement de la tour blanche avec menace de mat. Le roi blanc va monter et h6 sera joué.
5.Rg3 Cf1+ 6.Rf3 Ch2+ ici, si les blancs veulent progresser, leur roi doit aller sur l’aile dame 7.Re4 Cg4 avec la menace Cf6 qui est embêtante.
Seul un joueur du club de Lourdes aurait pu s’en sortir.