N.II – Chess XV – Le Vésinet : 3-3

C’est dans la mythique salle du chess XV que va se dérouler cette ronde 7 qui va permettre de se placer avant le sprint final que constitueront les rondes groupées des mois de mars et avril.
Le chess XV, c’est le cercle par excellence, celui qui existe et qui dure par nécessité dans la grande ville. Le Chess XV c’est aussi la tradition et cette salle de jeu du 37 rue de Linois, ouverte 365 jours par an, y fait pour beaucoup.

Dans les bonnes années, il y a des chaises à roulettes, les jeux sont plombés et les pendules sont de la dernière génération. Quand les temps sont durs, les pendules sont enchaînées à la table, les jeux sont dépareillés et les faibles ampoules n’éclairent pas tous les recoins de la grande salle ce qui permet d’y sommeiller paisiblement. Les équipes présidant aux destinées du club passent, les papiers, les décorations changent mais le cercle reste, immuablement, comme si l’âme de ce club c’était les murs.
Le panneau « pour jouer il faut être à jour de sa cotisation  » est une menace seulement pour les retraités qui passent beaucoup de temps là car tout amateur du jeu, tout artiste, tout grand causeur, est ici comme chez lui, sans formalité. Il y a peu, Jean Becker – celui des enfants du marais – venait y goûter longuement les plaisirs simples du Kibbitz.
Pendant le match le silence est requis ce qui a repoussé les habitués dans la salle du fond où, à notre grande terreur, des ordinateurs ronronnent. On n’en fera pas un plat car on s’est aperçu très vite que ce club ne nous avait pas attendu pour fonctionner ainsi tous les dimanches et que personne ne pensait à mal.

La fatalité a taillé à grands coups de serpe dans nos effectifs. Mais la confiance est là tout de même car nous sommes motivés et nos remplaçants sont de qualité. Et le Chess XV semble bien diminué cette année.

Le Vésinet – Chess XV

1.B Ratko Krivokapic 2212 – Jacob Murey 2403 GMI : 0-1
2.N Philippe Glod 2197 – Draoui Najib 2361 MI : 0-1
3.B Laurent Large 2252 – Dumintrane Octavian 2263 : 1-0
4.N Christophe Imbert 2119 – Guillaume Chanoine 2284 : 0-1
5.B Hervé Delalande 1943 – Vincent Baudin 2010 : 1-0
6.N Etienne Imbert 1984 – Conrad Oyens 2014 : 0,5
7.B Maud Millet 1943 – Mayer Philippe 1870 : 0,5
8.N Dimbi Rakaovao 1499 – Allaf Alice 1380 : 1-0

  • Match nul : 3-3

Ratko dépense beaucoup de temps dans une Sicilienne, ce qui amène de la malice dans l’œil du GMI. Plus tard, le titré est nettement plus concentré car Ratko a érigé une forteresse Marocsy aux fondations solides. Et puis, un instant plus tard, Ratko abandonne! Que s’est-il passé? Notre joueur n’a pas repéré une petite manœuvre qui piégeait la dame, encastrée malencontreusement dans ses propres murs.

Philippe dans une Smyslov de l’Espagnole fait jeu égal avec son adversaire et puis à force de patience et de temps dépensé, prend un net avantage stratégique. Draoui se sachant dominé et espérant faire craquer Philippe, donne une pièce pour obtenir une position active avec des relents d’attaque. Philippe avait pourtant tenu longtemps malgré les 3mn pour 20 coups mais finit par tomber (voir ci-dessous).


Draoui – Glod
Les blancs viennent de jouer Ca5. Une position très complexe.
Le meilleur coup semble être Dxa5 avec égalité (si Cd4 alors Txg7! +-)

Avec les blancs, Laurent semble pouvoir reproduire quand il veut le type de partie qu’il avait faite à Fenain, mélange d’opportunisme, de dynamisme et de soin extrême dans le placement des pièces. Pourtant la perspective d’un gambit Morra ne l’enthousiasmait pas. Pris par le temps, il transpose en finale le net avantage (Cxb5!) acquis dans l’ouverture en gardant juste ce qu’il faut pour une victoire longue mais inéluctable.


Large – Dumitrane 13.Cxb5!
13..Dxb5 14.Fa4 Dd3 (si 14…Da5 15.Fxe5 Dxe5 16.Txc8 1-0) 15 Fxe5 Dxd1 Tdxd1 avec net avantage blanc

Christophe se fait dominer dans une espagnole sans h3. Dans cette variante, les noirs doivent réagir par d5 sans craindre la réactivation du Fç2. Sans ce coup, d6 est faible et l’invasion par f5 qui instaure une pression forte paraît comme décisive. Défaite sans gloire à cet échiquier.

Hervé dans un type d’ouverture  « 4 cavaliers » dont il connaît bien les thèmes a une partie rêvée. Il mène sa barque tambour battant ne laissant pas son adversaire respirer et lui supprime toute velléité de défense. Il gagne rapidement.

Etienne avec les noirs dans un gambit dame fait nulle avec un adversaire qui ne semblait pas enflammé à l’idée de forcer le gain et de voir durer la partie.

Maud dans une formation avec g3 – Fg2 domine le milieu de partie et gagne un pion. Peu de pièces sont échangées. Les choses ne sont pas décantées et ne le seront pas à son avantage car elle fait quelques imprécisions. Les pièces noires se replacent et trouvent des cibles bien identifiées. Le pion est toujours là mais les perspectives blanches paraissent envolées. Son adversaire propose nulle. Maud réfléchit soigneusement car son capitaine comptait bien sur une victoire à cet échiquier et puis accepte la nulle.


Millet – Mayer
Position finale
Les blancs doivent rendre le pion. Cd6 Dxd4 (si Dxc3 Df2 conservant qq chose) cxd4 Tb1

Dimbi notre nouveau joueur confirme les qualités qu’on lui pressentait. Calme, concentré, précis, il réunit toutes les qualités dont on a besoin pour devenir un très bon joueur. Son adversaire, également bien plus forte que son classement, a été impressionnée par la façon il a mené toute la partie. On imagine sa surprise effectivement si elle pensait que Dimbi avait un niveau de 4ème catégorie!

Cette nulle nous satisfait pleinement compte tenu du contexte. Même si elle ne réduit pas le champ de nos inquiétudes par rapport au maintien.

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