Un peu d’histoire : le Palamède

 Voici le premier article d’une série sur le thème de l’histoire du jeu que nous pratiquons régulièrement.Pour ce premier voyage historique nous allons rendre hommage au premier magazine mensuel sur le thème du jeu d’Echecs: il s’agit du  » Palamède  » qui vit le jour en 1836 ( oui 1836 !! ) grâce au travail de Mahé de La Bourdonnais et du moins connu Méry.Après avoir vaincu le meilleur joueur britannique Mac Donnell (1798-1835), Mahé de La Bourdonnais, véritable champion du monde officieux du jeu des échecs, eu la volonté comme il l’indique dans le premier numéro de son magazine  » de remplir une lacune et répondre à un besoin  » en créant ce qui allait devenir ce vénérable magazine.

Question : Mais pourquoi ce nom  » mystérieux  » de Palamède  ?

Nous allons devoir plonger plus loin dans l’histoire et revenir à la mythologie grecque qui nous apprend que Palamède était l’un des lieutenants d’Agamemnon. Sa participation à la guerre de Troie lui fit découvrir le jeu d’Echecs, certainement pour occuper les légions grecques lors de cet interminable conflit ! Palamède fût, là encore d’après le mythologie grecque, l’inventeur des phares, des échelles, des mesures, du disque, de l’alphabet et de l’art de disposer les sentinelles ( ! ? ! )
Tant de bienfaits apportés à l’humanité ne semblent pas lui avoir apporté une fin heureuse ; suivant les différents textes, il fût convaincu de trahison, condamné et exécuté par noyade ou lapidation ou encore tué par une flèche expédiée par Paris !!
Dès 1836, Mahé de la Bourdonnais doutait de la véracité de cette version. La suite des événements démontra que ce doute était fondé, nous savons aujourd’hui que notre jeu est apparu en Inde au 5ème siècle sous l’appellation  » Chaturanga « .

L’aventure du Palamède se poursuivra dans un premier temps jusqu’en 1839, un an avant le décès prématuré du gérant (Mahé De La Bourdonnais disparaîtra en 1840 à l’age de 43 ans) puis le magazine renaîtra en 1842 sous la plume du joueur français Saint Amand.

1847 verra la disparition définitive de ce magazine.

Lors de ces deux périodes de nombreux articles sur différents domaines ludiques (ou autres) furent publiés : jeu des échecs bien sûr mais aussi jeu de dames, whist, trictrac, billard ainsi que de nombreux poèmes, parfois même en latin.

Nous ne pouvons que rendre hommage à ces courageux précurseurs qui nous ont légué ce monument de la littérature échiquéenne.

Sources : Le Palamède , 1836
Europe Echecs n° 574
Robert Graves  » les mythes grecs »

 

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