L’année de compétitions s’achève, semblable à une longue journée de marche. Les équipes se sont étirées sur le chemin. EN leur sein, des personnalités se sont révélées, des se sont estompées, se perdant dans le paysage. Une compétition comme les intercercles c’est une partie qui dure un an et qui est vécue, d’une certaine façon, sans interruption. Les évênements, les émotions, comme des sédiments se superposent sans disparaître. Vers la fin de la saison la lassitude peut être là, écartée avec moins de facilité. Ainsi vont les effectifs et les finances quand les uns et les autres sont justes. Et c’est ainsi que le club de Forbach annonce qu’il est forfait pour les deux dernières rondes de Chalons-en-Champagne. Et c’est ainsi que nous avons souffert pour nos compositions d’équipes dans toutes les divisions.
Forbach forfait! C’est triste pour eux. L’accueil de la ville de la Marne est remarquable et les conditions de jeu du gymnase Cabot excellentes. On regrette un peu le petit nombre de spectateur. C’est pénible parce que la personne en question passe son temps à disparaître.
Les équipes disposent chacune, côte à côte sur une grand table, sur un acre de surface, de 8 verres et 3 bouteilles de couleurs variées dont le niveau va décroître au fil de l’après-midi. On verra que Noyon sera longtemps en tête au niveau du coca alors qu’au contraire, le Touquet, bien concentré, ne touchera quasiment pas à sa dotation. Pour ce dernier week-end de N1 une affiche de l’évènement a été faite. On l’a placée devant les longues tables à côté de la feuille de match. Les collectionneurs l’ont repérée et se sont partagés à l’avance les différents exemplaires de la salle. La cote a rapidement monté.
Le mérite du club de Chalons est de nous faire rêver encore un peu et de nous rappeler le privilège que nous avons de jouer dans cette division. Un regret étreint les plus sensibles d’entre nous
Nous ne sommes plus derniers. Outre Forbach, le Touquet s’est glissé derrière nous. C’est l’équipe la plus taxée par le forfait de Forbach car ils sont les seuls à avoir perdu contre eux.
Devant, Rueil va perdre deux fois mais ils étaient 1ers quoi qu’il arrive.
Les Tours de Hte Picardie finissent fort, tout comme Metz
Le Vésinet rencontre cette dernière équipe et perd 3-2.. Comme souvent, serait-on tenté dire, il ne s’en est pas fallu de beaucoup pour que le résultat soit inversé.
1B f JESSEL Stephen 2303 – m LOBZHANIDZE Davit 2455 : 0,5
2N f LAURENT Julien G. 2298 – m CHERNOV Vadim 2453 : 0,5
3B f RABEYRIN Jean-Jacques 2214 – m HAUTOT Stephane 2395 :1-0
4N CASTAIGNET Laurent 2175 – PUCHER Sebastien 2222 : 0-1
5B LARGE Laurent 2214 – COLSON Arnaud 2134 : 1-0
6N GLOD Philippe 2149 – CARRILLO Jesus 2094 : 0,5
7B IMBERT Christophe 2041 – JOLY Laurent 2037 : 0-1
8N CHAUMONT Adeline 2006 – MONPEURT Cyrielle 2014 : 0-1
- Stephen avec les blancs développe ses pièces à la façon de Réti, doucement, sans économiser son temps, comme toujours. Le départ des hostilités visibles se situe lorsqu’il joue Cd4 qui gagne la qualité et un pion mais qui lui laisse une « poubelle » comme on dit dans le jargon échiquéen. Engranger et puis défendre c’est le style du champion de France junior 2006. Le faire avec 30s par coup en est la quintessence. C’est spectaculaire à un moment, et difficile. A des coups sans réplique répondent des coups tranquilles. Stephen semble mieux mais la grande diagonale a8-h1 est dangereuse. Finalement après une grosse simplification fruit de l’empoignade tactique, c’est une finale de fous de couleur opposée, bientôt nulle.
Julien souffre dans l’ouverture. Une fois les dames échangées, c’est plus désagréable que méchant. Cantonné derrière son pion d6, avec un cavalier pour surveiller son homologue, il attend et est capable de toujours empêcher le roi blanc de pénétrer. Nulle
Jean-Jacques a les blancs dans une Pirc. Les roques opposées génèrent les montées de pions habituelles qui donnent la colonne b aux noirs et une tête de pont blanche en f6. Les noirs étaient dominés. Ils sont maintenant aux abois. Ils font planer la menace Cc3. Avec le positionnement de la dame en a5 ça peut faire peur. Après une longue réflexion, Jean-Jacques continue à attaquer car il dispose d’un sacrifice défensif en c4 qui ramène son fou blanc sur la diagonale a2-g8. Gain Blanc
Dans la partie de Laurent C, une Sicilienne Scheveningen où il a les noirs, il y a aussi des roques opposés. Laurent s’attaque au grand roque blanc avec des pièces. Un temps perdu au 10ème coup dans une variante ou ça ne pardonne pas et Laurent est en dessous. Il tente des choses mais avec il a la qualité de moins et l’initiative ne dure pas. Solides, les blancs ont tôt fait d’aplanir les difficultés et de faire parler leur supériorité matérielle et positionnelle.
Dans la voiture qui filait vers l’Est Laurent L avait annoncé qu’il jouerait Tf3 et Th3 dans sa partie. Il met son plan exécution dans cette Tromposky où il a les blancs. Des échanges lui donnent la supériorité à l’aile roi. Puis le coup e4 détruit le rempart central noir. Ceux-ci vont résister et arrêter l’attaque au prix de deux pions passés. Ils continuent car il y a les Dames, et seul l’échecs perpétuel peut les sauver. Précis Laurent l’est et il conclut imparablement.
Dans une partie du Fou, Philippe avec les noirs prend beaucoup de temps pour arriver, après quelques coups, dans une position normale. Il est excessivement prudent et ne parvient pas à trouver un plan. Il se retrouve bientôt avec comme capital temps, le seul ajout de temps . L’adversaire laisse passer le gain à un moment. Puis les deux adversaires arrivent dans une position plus ordonnée où on peut jouer vite sans trop de risque. La position est alors neutralisée car ils se satisfont du partage du point.
Christophe avec les blancs dans une Alékhine repend du pion en e5. La partie est vite plate et les coups aussi. Rien d’envergure ne peut se former rapidement. Cela va bien au joueur de Metz qui se contenterait bien de la nulle avec les noirs dans le cadre du plan de route de l’équipe. Les blancs refusent une proposition de répétition de coups s’estimant un peu mieux, sans vraie raison. Ils cherchent et trouvent un plan qui ne serait pas mal s’il ne perdait pas la Dame.
Adeline avec sa Caro-Kan fait face au plan Nimzovitchien Ch3 et f4. Une attaque rapide blanche détournent les noirs du roque. La jeune joueuse de Metz donne la qualité et ne laisse pas respirer les noirs. Puis une majorité de pion apparît. Adeline veut les stopper et délaisse la défense de son roque. C’est là qu’elle va être agressée par deux cavaliers. L’échange des Dames ne la soulage pas vraiment. Il faut rendre la qualité pour le pion b5. mais Adeline garde tout et fait monter son roi poursuivi par 3 pièces. Elle se trouve dans un réseau de mat. Victoire blanche
Défaite 3-2
Nous disposons d’une seule voiture de sport pour 8. Entre la gare et le gymnase puis entre le gymnase et l’hôtel les fils bleux de Google Maps s’étirent interminablement.
A la gare, un minibus est venu complaisamment emmener ceux du train à la salle de jeu. C’est déjà ça de pris et encore merci M. Salazar. Après la partie, pour certains, il faut rejoindre le centre ville. A Paris ce qu’il y a de bien, entre autre, c’est qu’on y est fort du mollet. Tout en pensant à autre chose et en le sachant pas on traverse Chalons à pieds tous les jours.
Après le dîner, c’est l’hôtel à St Martin sur le Pré qu’il faut rejoindre. Palabres à 1heure du matin car on a le choix : soit partir à pieds dans la nuit à la lumière d’un GPS soit dans la puissante berline capable d’attendre à 200km/h que d’autres Berlines aient la gentillesse de la laisser poursuivre son chemin alors que le conducteur et son passager devisent courtoisement sur les mérites de l’attaque Schoenemann du Gàmbit Jaenisch accepté.
Les discussions vont bon train. L’un de nous n’a pas pris part à la discussion et est même absent. On appelle, on s’égosille et on finit par découvrir Philippe, bien calé à l’arrière du véhicule, ceinture bouclée. L’ argument qu’il a n’aura pas à resservir c’est : Fervex.