Décès de Michel Quillet

Nous venons d’apprendre le décès de Michel Quillet.

Depuis des années, il luttait contre une sclérose en plaques. C’était un homme discret et on aime à penser que le jeu l’a aidé à traverser des années difficiles. On connaissait bien sa silhouette, son maintien, sa place de prédilection au fond à gauche. Son jeu avait une forme particulière d’acuité, de ténacité. Un coup chez lui n’était jamais anodin et dénotait une analyse réelle des possibilités adverses. Il voyait juste. Un partenaire spécial donc et même les forts joueurs qu’il éloignait en général à cause de son aversion pour la pendule, savaient que ça pouvait ne pas être du gâteau de jouer contre lui.

Parmi d’autres le concernant, un souvenir reste gravé en moi. Il arrive parfois que par inadvertance ou pour mettre un peu d’ambiance, d’une partie parte une phrase, en cours de jeu. Un samedi, dans le cadre austère de la maison du combattant,  s’est élevée la voix de M. Quillet, calme et détachée, alors que probablement se posait à lui un choix difficile sur l’échiquier : « il y a deux solutions : la bonne et celle de l’Etat major ». Il y eu un éclat de rire général et j’avoue que cette phrase me fait toujours rire quand j’y pense. 

On n’avait pas revu M. Quillet depuis la rentrée et puis on a appris son cancer.

Nous sommes tous attristés par sa disparition et c’est bien sincèrement que les membres du club d’échecs du Vésinet s’associent à la douleur de sa famille.