Déplacement à Lisieux pour la rentrée de l’équipe. Après un séjour bref en N1 nous revoilà en N2, groupe Ouest. C’est un groupe homogène, avec une équipe dominante : Lisieux. Les Elos vont osciller entre 2200 et 2000 voire un peu moins pour les échiquier du bas. Cette année on a globalement une équipe de moins au Vésinet. Nous avons décliné la proposition de la Fédération d’avoir une 3ème équipe en NIV (repêchage). Moins d’équipes, moins de problème par référence à ceux de l’an passé : reste simplement à jouer, ce qui n’est pas le plus facile, le week-end de N2 va le montrer. Car on se bat dans les ponts inférieurs du vaisseau « Intercercles ». Les lois habituelles n’y ont pas forcément cours. A Aubervilliers de la belle époque mettez un super GMI d’aujourd’hui, il ne gagnera probablement pas.*
Deux voitures emmènent l’équipe, l’une prend l’A13, l’autre la N13. Sur la N13, au rythme des limitations de vitesse, le bocage normand défile. Nous passons en revue ce que fut notre préparation. Nous ne sommes pas très enclins à l’introspection sur ce sujet. Le temps semble s’être attardé par ici. La cueillette des pommes s’annonce. Beaucoup de granges, de maisons basses. A l’intérieur, des buffets, des bouquets de fleurs, quelques normands, des plateaux de fruits. Des pommes sans doute, mais on ne roule pas assez doucement pour en être absolument certains. Nous continuons à nous concentrer. Les arbres fruitiers ressemblent à des sapins de Noël, les guirlandes en moins. Les ventes de fruits et les policiers dissimulés se succèdent le long de la route. Puis nous sommes arrivés. Fins prêts.
Au Campanile, de nos chambres à la salle de jeu, on peut y aller en apnée. C’est bien et pas bien à la fois. C’est tentant pour la sieste. Mais l’arbitre définit l’aire de jeu et les chambres n’y sont pas.
La salle de jeu est une salle de réception du Campanile. Des monceaux de pâtisseries seront à notre disposition pour les petits creux. Les échiquiers 8 n’ont qu’à étendre le bras pour saisir un macaron.
Nous sommes arrivés juste à l’heure. Matchs et petits creux peuvent commencer.
Un deuxième match, Lisieux contre Quimper se joue en même temps
Le Vésinet- Brest
1B f JESSEL Stephen 2306 – MOHAMED Mehdi Aithmido 2165 : 0-1
2N f RABEYRIN Jean-Jacques 2240 – SERRALTA Michel 2090 : 0,5
3B CHEYMOL Eric 2146 – BAUDIN Frederic 2074 : 1-0
4N DIVIES Renaud 2117 – VIALATTE Jean-Charles 2067 :0,5
5B IMBERT Christophe 2039 – LE GROS Cedric 2064 : 1-0
6N LOGIE Marc 2009 – GUTSCHER Marc-Andre 197: 0-1
7B CHAUMONT Adeline 1999 – BAUDIN Alexis 1676 : 1-0
8N IMBERT Etienne 1964 – ANDRE Marine 1694 : 0-1
- Avec les blancs Stephen et sa Réti se heurtent à un mur érigé par un jeune joueur. Ce dernier confirmera le lendemain avec sa victoire sur un MI la bonne impression laissée contre Stephen. En fin de partie, le temps ne permet pas au joueur du Vésinet de garder les dames avec en vue, peut-être, au mieux, l’Echecs perpétuel. Il perd
Jean-Jacques avec les noirs dans une française avec Cd2 n’est jamais au dessus. La nulle est plutôt satisfaisante. A l’analyse du soir une position critique dérivée de la position finale montrera toute la capacité de résistance de la position noire et à travers elle, la richesse de notre jeu favori (après la pétanque).
Eric a les blancs et après les roques opposés, une fois le centre liquidé, ne peut que constater qu’il est sous le feu des fous adverses. Il va y avoir des sacrifices. Les noirs jouent parfaitement, démolissent tout et doivent simplement parachever leur oeuvre par un coup tranquille. Mais ils continuent les échecs.
Eric est un battant. Son roi s’enfuit par une porte dérobée, réapparaît au centre. Après l’échange des dames, c’est un bon endroit. Une toile adverse finit d’inverser le résultat.
Renaud fait un gambit Benko modèle. Les blancs sont sous la pression et lorsqu’ils rendent le pion, la domination noire ne perd rien de son allant. Elle s’accentue même et lorsque survient la finale de tours, il y a deux pions de plus pour les noirs. L’un d’eux est rendu mais celui qui reste n’est ni c ni f et le roi défenseur est du bon côté (le plus petit) : c’est nulle! Le soir, le coup concrétisant brutalement la supériorité des noirs sera trouvé. Db2! Pas de finale
Christophe a les blancs dans une Scandinave avec Dd6. Après la disparition des fous de cases blanches il est mieux. La Dame blanche en f3 va orchestrer son petit monde. Un monde de nulle. Heureusement pour le Vésinet une faute adverse survient en zeitnot. Bilan, deux pions de plus pour les blancs et une précieuse victoire.
Marc qui a les noirs dans une Philidor avec roques opposés aurait pu punir un coup blanc audacieux, Fa5, qui voulait s’introduire comme un renard dans un poulailler. Mais Marc n’en profitera pas. A la place d’un super coup, Te6, il se fait échanger son meilleur atout, le fou de cases noires, futur maître de l’échiquier. Le renard est libre et les blancs gagnent la partie.
Adeline dans une 1/2 Slave contre un jeune joueur, après avoir envahi le camp blanc progressivement concrétise tout à fait logiquement. Partie apparemment sans problème.
Etienne est dans une rencontre piège contre une assez extraordinaire joueuse, pas très bien classée mais probablement très talentueuse. Pas toute jeune pourtant. Elle joue une variante Réti de la Caro Kan. Mais qu’est-ce que c’est ? 1. e4 c6 2.d4 d5 3. Cc3 dxe4 4. Cxe4 Cf6 5. Dd3! Elle avait préparé une immortelle si les noirs avaient joué e5. Etienne joue prudemment, égalise mais ne se méfie pas d’un glissement progressif de pièces lourdes sur l’aile roi. Il y a des cases affaiblies et le choix des coups de défense se réduisent puis s’épuisent. Défaite ici.
Bilan 3-3
Lisieux gagne Quimper 7-1.
Dans un coin, des monceaux de croissants et de pains au chocolat tout chauds ont remplacé les petits fours. Un peu plus loin, des cafetières pansues fumotent. Les DGT XL clignotent. C’est la caverne d’Ali Baba. Il est bientôt 10 h. Les 40 voleurs arrivent en ordre dispersés au 1er rang desquels l’arbitre et les capitaines.
Quimper – Le Vésinet
f JESSEL Stephen 2306 – BLEUNVEN Andre 2228 : 0,5
f RABEYRIN Jean-Jacques 2240 – BODENEZ Vincent 2195 : 1-0
DIVIES Renaud 2117 – BOLLORE Jacques 2129 : 1 – 0
CHEYMOL Eric 2146 – DELALEE Paul 2024 : 0-1
IMBERT Christophe 2039 – BODENEZ Claire 2022 : 1-0
LOGIE Marc 2009 – CADIOU Jacques 2045 : 0,5
CHAUMONT Adeline 1999 – LE DU Michel 1937 : 1-0
IMBERT Etienne 1964 – DELAIRE Eric 1841 : 0-1
- Dans une 1/2 Slave (encore), les deux centres comportent chacun une faiblesse et sont bloqués. Les blancs se contentent a priori de la nulle. Quelques options d’initiative existent à l’Est pour Stephen mais c’est risqué. Il prend la nulle. La match à ce moment a 70 % de chances d’être gagné.
Jean-Jacques fait face avec les blancs à une Scandinave. Le moment critique est la prise d’un pion que les noirs jugent obligatoire de céder après une longue réflexion. Le pion est pris et la victoire suivra.
Renaud a à nouveau les noirs. Il est décidément en forme car il prend un pion qui est un bon pion. Son adversaire alors, comme cela arrive parfois, lance une attaque avec à la base le coup h4. Renaud est pris par surprise. Une initiative éclair qui donne la victoire aux blancs.
Eric le survivant a les blancs. C’est un début ouvert (Scandinave) avec un centre semi-bloqué. Après l’ouverture, La formation est plutôt favorable aux noirs : un cavalier d5 protégé par son frère, bloque le pion blanc isolé d4. Derrière cela les noirs construisent puis gagnent un pion à l’aile Dame. Insuffisant va essayer de prouver Eric. C’est une finale cruciale, extrêmement complexe qui va décider du sort du match. Le Roi de Quimper protège son pion qui est à quelques encablures de la promotion. Latéralement la tour du Vésinet à tous les rôles mais elle est un peu coincée. Eric a payé ce prix pour regagner le pion. La nulle approche. Mais Stephen n’est pas très confiant car dans cette situation il sait que le camp défendant peut vouloir trop prouver que c’est nulle. Eric joue g3-g4 lâchant la protection de la tour. De riche la position est devenue incontrôlable, sans temps de réflexion suffisant. Le drapeau des blancs tombe.
Christophe avec les noirs dans une Sicilienne voit grossir le centre blanc e4-f4. Il contre-attaque à l’aile dame où bientôt il a beaucoup d’options. En défense, la jeune joueuse est plus à l’aise. Toutes les pièces légères s’échangent et de l’initiative noire il reste un pion fiché en c3. Les blancs peuvent mettre 4 pièces dessus: ils respirent. Mais Christophe, vivement, attaque de l’autre côté utilisant la rupture g5. La position n’est plus tranquille du tout et la victoire des noirs survient très vite, en partie grâce au temps.
Adeline avec les noirs est dans une Caro-Kan avec roques opposés. Elle démolit le roque blanc et gagne une pièce. Elle mange un brownie, pare la contre attaque et emporte la partie.
Dans l’autre Match Brest-Lisieux, l’adversaire de la veille d’Etienne reproduit le même genre de partie. Avec les blancs, elle pousse, attaque, a peine ralentie par des échanges, repart, continue. Le joueur de Lisieux en face passe à coup sûr de très mauvais moments. Heureusement pour lui cela se termine par la nulle.
Etienne est dans une Sicilienne avec c3 et d5. Les dames sont sorties rapidement mais celle des noirs va rester côté roi. Elle exerce une pression durable. Etienne à cours de compétitions de parties sérieuses a besoin de temps pour trouver des solutions. Il finit par tomber
Match nul : 3-3
Lisieux gagne 5-1 contre Brest.
Le Vésinet rencontrera Lisieux, chez eux le 13 janvier
* note du comité de surveillance : douteux! Mettre le stagiaire la dessus pour vérifier.