N1 Le Vésinet – JEEN : 5-2, Issy-les-Moulineaux – Le Vésinet : 3-2

Un week-end qui satisfait l’équipe. Bien sûr, après la victoire du Samedi, les têtes ont gonflé un peu … et continué à le faire après le coup sur la tête du dimanche.
Lorsque nous abordons ces matchs, JEEN est bien placé alors qu’Issy-les-Moulineaux est en queue de groupe. Nous, nous sommes au milieu, plutôt vers la fin. Très exactement au début du milieu de la fin. Cette place nous va bien, après tout, et sera d’ailleurs confirmée à l’issue du week-end

Le Vésinet – JEEN

1N ADAM Etienne 2223 – m MARZOLO Cyril 2448 : 0,5
2B f JESSEL Stephen 2299 – f PIETRASANTA Jeremy 2200 : 1-0
3N f DESLANDES Pascal 2315 – HANCHOUR Baroudi 2226 : 1-0
4B f RABEYRIN Jean-Jacques 2215 – LUTZ Eric 2280 : 1-0
5N DIVIES Renaud 2098 -: IORDANOV Nikolay 2215 : 1-0
6B CHEYMOL Eric 2109 – DICKO Henri 2138 : 0-1
7N CHAUMONT Adeline 2004 – REGOLI Stephane 2224 : 0-1
8B IMBERT Christophe 2067 – GATINE Aurelia 1944: 1-0

    Etienne joue une ouverture anglaise, variante Capablanca *. Les blancs bloquent le centre et prennent l’initiative à l’aile Dame. Finalement, c’est là que ça s’ouvre mais les blancs ne peuvent aller plus loin sans risquer se faire contrer de l’autre côté, façon Est-Indienne. Bonne nulle pour le Vésinet à cet échiquier.

    Stephen est engagé dans une défense moderne (ou défense Robatsch). A 12ème coup, peu après l’étonnant 11.Ch2 de Stephen, 1er contact des pions ennemis en d5. Jusque là on s’est regardé. Une guerre d’usure s’installe, le jeu se bloque, puis s’ouvre à l’aile roi au dessus du roi blanc. Mais les forces noires à l’étroit ne peuvent se redéployer pour en profiter, c’est l’idée blanche. Le pion blanc mis en f6 accroit cette difficulté. Au 34ème coups les noirs sacrifient. A partir de là, au filet, Stephen va renvoyer toutes les balles. Lee temps travaille pour lui. Victoire.

    Cette partie assez longue (Stephen était en zeitnot) parachèvera la victoire d’une équipe, mise en confiance par l’étonnante partie de Jean-Jacques au 4.

    Du haut de son répertoire classique, comme du haut d’une montagne, au fil des rencontres, Pascal assiste aux essais des gens qui dévient des variantes principales. Ici, on lui propose avec les blancs la variante d’échange de la française, ou variante Svenonius, probablement un viking mais qui ne faisait pas partie de la 1ère vague. La visibilité est bonne, on échange gentiment et les blancs se rapprochent de la nulle. Mais Pascal aimerait bien voir la finale. C’est celle-ci où il possédera le fou contre un cavalier qui va lui donner la victoire , de peu, avec une petite frayeur à la fin : l’obligation de trouver un mat. Une des dernières parties à se terminer, là aussi.

    Une bouillante partie pour Jean-Jacques : la contre-attaqueMarshall de la sicilienne dite du clouage ** (e6 et Fb4).


    Les statistiques sont dures pour les noirs : 80 % de victoires blanches. Le coup 12. ..f5 confirme ces données. Mais 12…0-0 d’après Fritz, aurait donné aux noirs un léger avantage noirs. Une formation Fd7, Cc6 et Tc8 (Txa8), un roi blanc en d1 et le temps qui aurait été un allié des noirs. Dans la partie, les blancs vont gagner la tour net. Une 1ère victoire précieuse

    Dans une Pirc classique, Eric se fait surprendre par la marée montante à l’aile roi noire sur son roque. Les pions gagnent des temps et piègent le fou de cases noires des blancs. Eric toujours batailleur, lutte du mieux qu’il peut mais ne peut changer le destin écrit de cette partie.

    Adeline avec les noirs est rapidement à l’étroit dans cette Caro-Kann, attaque Panov-Botvinnik : les blancs ont bloqué par c5, doublé le pion c6 et joué rapidement Da4. La position est resserrée. Les blancs recyclent des pièces à l’aile roi et fondent sus au roi noir. Adeline joue très bien mais il ne faut pas se tromper, ce qu’elle finit par faire malheureusement.
    Les blancs viennent de jouer Dh4.

    Mais après 27…Dc4 attaquant f1 et d4 il y a – peut-être – lieu de penser que l’avantage est noir. La partie continua par 27…Dc2 28.Te1 et là 28…Rf8 qui aide bien les blancs : 29.Ff4!
    28.. Df5 à la place gagnait un temps et parait beaucoup de choses (idée Ff6 une fois le pion g5 disparu, voire Fxd4)

    Christophe dans une sicilienne fermée avec les blancs fait preuve de prudence car les noirs semblent vouloir serrer le cou à cette variante. Les pions de l’aile roi montent, sont stoppés. La colonne h piaffe de s’ouvrir. Si elle le fait cela deviendra irrespirable. Heureusement pour les blancs le pion f3 tient la maison. Les noirs sont ensuite repoussés. Ne se résolvant pas vraiment à défendre en crise de temps, les noirs sacrifient en g4. Ce n’est pas suffisamment dangereux et puis vient une grosse faute. Victoire blanche

Victoire 5-2. Quelque part, au fond d’un bois, une main élégante a agité une baguette magique et fait à nouveau pencher le sort de notre côté. Car encore une fois les mystérieuses conditions qui ont présidé à la victoire de la 1ère ronde se sont trouvé réunies.

Le Vésinet – Issy-les-Moulineaux

1B f DESLANDES Pascal 2315 – m ROSER Kevin 2420 : 0,5
2N f JESSEL Stephen 2299 -:f COTONNEC Melkior 2416 1-0
3B ADAM Etienne 2223 – m GIFFARD Nicolas 2330 : 0-1
4N f RABEYRIN Jean-Jacques 2215 – HAROVELO Ingmar 2261 :0,5
5B CHEYMOL Eric 2109 – WITTMANN Marc 2226 : 1-0
6N DIVIES Renaud 2098 – EMMENECKER Philippe 2219 : 0-1
7B CHAUMONT Adeline 2004 – GEFFROY Laurent 2230 -: 0,5
8N IMBERT Etienne 1922 – ESPOSITO Marie-Christine 2099 : 0-1

    Pascal fait face à g6 dans une variante Alapin de la Sicilienne. Les deux adversaires brodent autour de la faiblesse des blancs d4. Ca ressemble à une française doit se dire Pascal. Evidemment le Fg7 brouille un peu les pistes. Plus tard les blancs s’installent un peu mais le roi noir colmate les brèches. Peu après l’échange des fous de cases noires la nulle est conclue.

    Stephen dans une Catalane prend en c4 et va garder le pion jusqu’au bout. Logiquement, les blancs vont faire porter leur action au centre puis à l’aile roi. La poussée e5 marque le début d’une séquence qui va permettre aux blancs de jouer plus facilement, aidés en cela par le fait que les noirs n’ont pas reconstitué leur structure avec çxd5. Les adversaires n’ont plus de temps. Le salut de Stephen est dans la simplification. Les joueurs flirtent avec les secondes et l’adversaire de Stephen tombe.

    Une très belle partie de Nicolas Giffard, le multiple champion de France. Il a les noirs contre Etienne. Des petits coups précis soutiennent un plan solide et durable dans cette Alapin. Ses pièces bien dirigées améliorent leur position et semblent le faire mieux encore au fil des essais de l’adversaire de jouer un peu. Le final est à la hauteur de la partie. Belle impression d’ensemble et victoire sans bavure

    Une catalane énergique pour Jean-Jacques qui a les noirs. Au centre, les blancs doivent être vigilants pour ne pas se laisser déborder. Il y a beaucoup de matériel en présence, dont la Dame noire. Mais plus tard il croit devoir l’exfiltrer et le bras de fer se termine à l’avantage des blancs : ils ont isolé un pion et détruit la structure devant le roque adverse. Les noirs souffrent, sont fichus, mais le coup de grâce ne vient pas. Et ce sont eux qui repartent avec la qualité qu’ils sauront rendre pour freiner la marée de pion qui vient. La position s’équilibre si on peut dire et après l’échange des dames elle devient nulle, anéantissant l’espoir qui avait fini par changer de camp.

    Eric fait la partie du jour. C’est une ouverture, système Giuoco Pianissimo (d3). Tout le mérite d’Eric qui a les blancs est de laisser passer l’orage venu de l’Est. Les digues tiennent et après des sueurs froides l’embellie arrive. Les noirs souffrent à leur tour à l’endroit même où ils avaient l’avantage. La finale est gagnée sans coup férir et une victoire bonne pour l’équipe et le moral d’Eric.

    On se méfie à l’évidence des systèmes de Renaud. On se retrouve là dans une sorte de Grünfeld. La position est très complexe. Renaud comme à son habitude active ses pièces, tire des fils. On doit pouvoir obtenir quelque chose avec le pion c4. Malheureusement pour lui, pensant résoudre le problème de son Cf6 il oublie un coup intermédiaire et perd une pièce nette.

    Adeline opposée à un très fort adversaire manque de peu de l’emporter. Elle montre qu’elle n’a pas seulement un jeu solide mais aussi un sens tactique qu’elle n’hésite pas à utiliser. Dans un gambit dame refusé, (semi-slave). Son adversaire fait une énorme gaffe dans cette position égale mais très spéciale.

    Une faute dans une position spéciale : les noirs viennent de jouer 15…Fe4

    Elle gagne une pièce, puis la rend tout de suite pour avoir une finale gagnante.
    26.Txe3 Fxd3 27.Txd3 Te2 28.Fxd4! le plus simple, pour la finale sinon Tb1
    Il y a beaucoup de tentations, dont certaines ne sont pas les meilleurs coups, beaucoup de fatigue, et ce sera finalement nulle.

    Dans une sorte de Slave Etienne avec les noirs se fait surprendre à l’aile roi. Sa position est parfaitement défendable mais il faut mettre en relation les pièces pour la défense et à cet effet dégager les lignes, sans perdre de temps. Il ne se méfie pas et joue h5, un coup qui donne du grain à moudre à son adversaire. L’attaque est alors imparable.

Deux victoires larges, 4 défaites dont deux larges et deux de peu. Ces résultats ne se laissent pas interpréter aisément. Avec un proverbe on y parviendrait. Nous nous contenterons de celui de Pascal, longtemps silencieux lors du debreafing chez la mamy, et qui déclare, pensant sûrement à sa finale : « la triangulation, ça marche que dans les livres »

*Les noms de variantes sont issus des documents appropriés, validés par la FIDE à mains levées lors du congrés de Sousse.
** cette proposition de nom, modeste, a été retenue afin de ne pas vexer certains nouveaux membres de la FIDE, contents d’apporter ainsi leur contribution à la réunion plénière . NDTR – copyright 2013 (R°+) Norme EE/FIDE – Made in Sousse
Le S.

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