Le Vésinet-Tours: 2-4 – Le Vésinet-Avoine: 3-2
A l’issue de ces deux jours de compétition on sera fixé : on bat Tours et on replonge dans le cercle des ambitions. On perd et on redevient une équipe de bons pères de familles, ce qu’on est de toute façon de plus en plus, et on termine l’année droit dans nos charentaises, notre maintien étant assuré dans la bourgeoise N2.
On a renoncé in extremis au minibus et ce sont deux voitures finalement qui partent en direction les chateaux de la loire, l’une de Paris et l’autre des Yvelines. Dans cette dernière qui est la voiture qui joue vite et bien, une fois passé le triangle de Rocquencourt où on est un peu secoué et où les échangeurs permettent d’aller dans tous les sens, on s’installe confortablement. Le bolide va rouler vers l’Ouest pendant 3 heures, mais son allure actuelle est somme toute raisonnable, alors on se décontracte. Y ont pris place des joueurs aux nerfs solides. Aussi, quand la tour Eiffel apparaît soudain, droit devant, énorme, majestueuse, plein Est, avec ses petits touristes qui agitent les bras, on reste de marbre. On continue même à parler de choses et d’autres comme si de rien n’était. Seule la voiture, comme animée d’une vie propre, a un hoquet et baisse de régime.
Dans l’autre voiture on est déjà loin sur l’autoroute, au niveau des éoliennes dont on admire au passage la rotation nonchalante. Ce rythme sera nettement plus rapide après le passage de la petite bombe qui a fait demi-tour et qui est, pour quelques instants encore, très loin derrière.
Au terme du trajet on retrouve des endroits déjà admirés. Malgré le ciel bouché, la beauté de cette région où le petit blanc du comptoir est du Coteaux du Layon, est frappante.
Ce que remarque le parisien quand il est ailleurs, c’est la place, l’espace. Ce n’est qu’au bout de plusieurs mois par exemple qu’un joueur parisien a découvert une façon de rentrer sa voiture dans son box alors que l’ancien propriétaire ne l’avait jamais découverte. Ici, on peut descendre de sa voiture avant l’arrêt complet sans risquer qu’elle finisse par heurter quelque chose.
Le lieu de jeu est un petit beaubourg avec des salles partout. On se prend à réver de ce que serait notre école d’échecs dans un endroit pareil.
- Le Vésinet – Tours : 2-4
1N f JESSEL Stephen 2289 – GIACOMINI Hector 2275 : 0-1
2B f DESLANDES Pascal 2316 – LE CORRE Benjamin 2264: 0-1
3N BONNAUD Remy 2211 – f DIEU Bruno 2282 : 0-1
4B GLOD Philippe 2172 – MALEKI Manuel 2260 : 0.5
5N CASTAIGNET Laurent 2181 – CARVALLO Henri 2130 : 1-0
6B CHEYMOL Eric 2181 – WENZEL Johannes 2122 : 0.5
7N IMBERT Christophe 2101 – GABORIT Jean-Pierre 2215 : 0-1
8B MILLET Maud 1980 – JOSSE Anais 1635 : 1-0
- Au 1, Stephen se fait surprendre pa la prise du pion e5 par un cavalier. C’est une position apparentée à l’Est-Indienne et il n’a pas de compensation véritable. Notre joueur tente de compliquer, mais la défaite se profile inéxorablement et finit par arriver.
Pascal a les blancs dans une Alalpin avec prise en ç3. La position ressemble à une française ce qu’il a essayé d’éviter car il sait que son jeune adversaire affectionne cette ouverture. Ce dernier accepte un pion de gambit dont Pascal ne tire pas autant profit qu’il aurait pu. Puis Pascal succombe à une petite séquence amenant l’échange de dames et une finale perdue.
Dans une finale à deux pièces mineurs, Rémy avec les noirs lutte pieds à pieds avec un adversaire qui, au prix d’un pion, a érigé un alignement impressionnant de pions au centre. C’est très joli et démontre une excellente connaissance des finales. Rémy est en perdition malgré son pion. A un moment, la partie est sauvable à la façon d’une étude grâce un petit coup trouvé par Maud, le joli Fb3, très résistant aux tentatives de démolitions.
Philippe dans une française d’avance avec roques opposés maintient son adversaire à distance. Dans la finale son roi est mieux placé et c’est lui qui menace d’aller à dame en 1er. Mais il est fatigué et se satisfait de la nulle.
Laurent joue un coup original (Fh6) dans un système Colle. La reprise en d4 est un moment clé pour les blancs. Ils finissent par le faire avec le pion c mais dans ce contexte, le don du pion a5 est risqué d’autant que les fous doivent ce recycler pour s’activer après l’échange des dames. Le pion finit par rapporter un fou et la victoire.
C’est la même Alapin que celle de Pascal que joue Eric. Un rude bras de fer autour de la case ç4, une habituelle plaque tournante de la française, qui s’achèvera par une nulle pour notre expert de Shogi.
Dans un Tromposky quelque peu originale, Christophe avec les noirs, se retrouve en position d’envoyer sans crainte les pions b5 et f5 au contact, les blancs n’ayant pas roqué. Ces derniers calment les choses puis redressent la position qui s’en va vers la nulle. Mais, en finale de tours Christophe, au lieu de ne rien faire, affaiblit ses pions et finit par perdre.
Maud est à l’aise comme un poisson dans l’eau dans cette situation de roques opposés. Dès qu’un front s’ouvre elle y prend l’avantage. Elle gagne la qualité à l’aile dame grâce à la colonne c et la suite est facile pour elle.
Défaite 4-2
Dans l’autre match, Avoine gagne 5-1 contre un Créteil dont l’effectif rajeunit au fil des rondes.
Chinon aura été notre base arrière mais aura conservé ses secrets. Les échecs ne sont pas partageurs. Les seuls paysages dont l’esprit a besoin ces jours là sont les positions à regarder. Tard le soir sur ce qui va servir de table de petit déjeuner le lendemain, ce qui est beau c’est cet ordre de coups singulier, ce curieux itinéraire de roi, ce f5 si simple et apparemment si intéressant, oublié pendant la partie
Curieusement, contre Tours, Créteil aligne au 1 Lepelletier qui n’était pas là hier. Par contre, Romieux n’est plus du tout là.
- Le Vésinet – Avoine : 3-2
1N f DESLANDES Pascal 2316 – DAVID Vincent 2418 : 0.5
2B f JESSEL Stephen 2289 – KRAUSS Michel 2121 : 1-0
3B GLOD Philippe 2172 – HERDIER Goulwenn 2138 : 1-0
4N BONNAUD Remy 2211 – SALVAING Jean-Louis 2015: 0-1
5N CHEYMOL Eric 2181 – VALETTE Christian : 2094 0.5
6B CASTAIGNET Laurent 2181 – CHARRAIS Kevin 1888 : 0-1
7N IMBERT Christophe 2101 – THOREL Grégoire 1834 : 0.5
8B MILLET Maud 1980 -: JOLLY Marie 1702 : 1-0
- Pascal a les blancs dans une Est-Indienne variante g3-Fg2. Les échanges des pions f ont donné les cases fortes f5 et e4 pour chaque adversaire. La dame du MI va roder à l’aile dame sachant pouvoir laisser ses pièces parfaitement placées et coordonnées se débrouiller seules. Le plan risqué de quelqu’un qui a tout prévu. Pascal ne va pas en démontrer la fausseté mais l’ébranlera suffisamment pour obtenir la nulle par échec perpétuel.
Stephen avec les blancs ne va pas mettre longtemps à utiliser le traitement un peu léger de l’ouverture Réti par son adversaire. Victoire courte ainsi que l’avait prévu Philippe ébouriffé par l’ouverture et son côté romantique.
Malgré la rapidité de cette victoire, c’est Philippe qui se lève le 1er avec le point de la victoire dans une viennoise généreuse où l’adversaire a joué f4. C’était un peu tôt et ça perdait une pièce nette.
Rémy est mal récompensé d’un début actif dans une Alapin avec Dxd5. Le fait de devoir éviter la finale à cause de sa minorité à l’aile dame ne le contrarie pas et il sait rester actif jusqu’au bout. Mais il perd sur une petite faute.
Eric dans une hollandaise (formation f5,e6,d5) avec les noirs n’est pas bien à l’aise et aurait été en peine de forcer le gain avec son pion de moins.
Dans un système Gleck le roque blanc de Laurent est agressé par son jeune adversaire. Les pions g et h sont balancés et Laurent sait très tôt que si en face on calcule bien ça va chauffer pour son matricule. Mais la faiblesse du élo adverse lui laisse un espoir. Espoir déçu. Le jeune continue et sacrifie même en h3. Philippe qui rôde est admiratif devant la cohérence du jeu noir. Dès que leur dame s’engage, elle n’ a presque rien à faire tellement les pièces noires ont bien travaillé. Bravo!
Christophe a assisté à la mise à mort de son ami. Il comprend mieux l’aridité du terrain dans sa propre partie. Son adversaire, un autre jeune au faible élo, semble le copain du 1er … et aussi peu maniable. Christophe s’agite. Toutes les parties sont finies et s’il annule, la seule option raisonnable, le match est gagné. Sans quoi, il sera nul. Finalement ce sera nulle au terme d’un tortueux chemin, dur pour les nerfs des partenaires.
Maud dans une Slave est confrontée à une forte opposition. Elle ne perce pas vraiment et piaffe d’en découdre, de mordre, de casser du buis. Et puis elle sacrifie! C’est faux et seule s’en aperçoit. Il est vrai qu’il y avait de quoi faire peur vu la matériel engagé. Victoire de Maud.
Victoire 3-2