Les joueurs du dimanche arrivent à 14h40 devant les grilles fermées de la salle. L’accueil est plutôt hostile pour eux. Heureusement, le joueur-arbitre-homme providentiel, Marc Harrison, surgit et tout le monde entre. Là, on voit des mines déconfites, certains pensent être arrivés au musée de la guerre, mais c’est ici qu’ils vont jouer, face à des gueules cassées et des corps amputés en tous genres.
Le Vésinet – Enghien-les-bains
(Le Vésinet a les blancs sur les échiquiers impairs)
1. CHEYMOL Eric 2166 – QUINTIN Marc 2128 : 1-0
2. HARRISON Marc 2099 – DUVICQ Arnaud 1870 : 0-1
3. DARDENNE Bertrand 2022 – BELLAICHE Laurent 1859 : 1-0
4. BORTOT Olivier 2022 – MAXIME Philippe 1750 : 0-1
5. LOGIE Marc 2015 – FOSSE Cedric 1750 : 1-0
6. SAGLIER Paul 1908 – BOUTHORS Luc 1772 : 1-0
7. LIOU Pierre 1938 – CUARTERO Philippe 1780 : 0,5
8. LIMBOS Patrick 1840 – SCHOULIKA Serge 1740 : 1-0
Chaque équipe est à moins 1 joueur, mais les noirs appuient. Au 1 , Caro-Kan pour Eric Cheymol, Najdorf pour Marc Harrison, au 2 1.e4 pour Bertrand Dardenne au 3 qui attend son adversaire, au 4 gambit Morra pour Olivier Bortot, système de Londres pour Marc Logie au 5 , Najdorf pour Paul Saglier au 6, au 7 attaque Max Lange pour Pierre Liou et Ouest indienne pour Patrick Limbos au 8.
Dresser un état des lieux au bout d’1/4 d’heure serait insensé tant les écarts sont infimes sur les échiquiers. Etonnamment, 1/2 heure après, la situation s’éclaircit : Eric C a plus d’espace mais rien n’est fait, Marc H avec sa manœuvre de fou blanc c8, b7 est moins bien. Bertrand D sacrifie par Fxf7+ est le ton est donné. Le roi noir d’Olivier B en est en f7, puis en e6, rien n’est évident. Marc L est on-ne-peut plus serein, bien que la colonne h soit ouverte sur son petit roque. Paul hésite puis sacrifie en c3 comme c’est parfois bon de faire sur la Najdorf. Pierre L est déjà mieux et confiant et Patrick L, bien qu’ayant moins d’espace n’est pas moins bien. Une demi-heure après, Pierre L est positionnellement bien avec la paire de fou, mais les cavaliers adverses tiennent le coup. Les situations sur les autres échiquiers sont quasi-identiques en terme d’évaluation, seule celle de Marc H semble s’empirer et Bertrand D lance une attaque sur le roi noir digne de Bobby Fischer, voire même de Kasparov. L’issue de sa partie ne semble pas laisser de doute.
Maintenant, les positions sont prometteuses, Marc H semble même effectuer un retour de nulle part avec f4! Quelques instants plus tard, Bertrand D l’emporte, toutes ses pièces ayant poussé des hallalis contre le roi noir pendant 25 coups. Patrick, après s’être vu refuser la nulle, punit l’outrecuidance de son adversaire en le surclassant dans une finale complexe. Pierre doit se résoudre à la nulle, la progression étant devenue difficile. Paul, après le sacrifice en c3 ne fait pas dans le détail et accule littéralement son adversaire et le contraint de déposer les armes. Marc L gagne tranquillement sa partie de manière positionnelle. En revanche, Marc H croyait avoir échapper au pire avec …f4, mais a oublié une variante sournoise qui le contraint à donner sa dame contre 2 pièces (post-mortem, Eric C a indiqué le coup gagnant pour les noirs, l’incroyable Ta7!); malgré son obstination, il devra abandonner, son adversaire ayant astucieusement rendu sa dame pour transposer dans une finale gagnante.
Il reste 2 parties à jouer, et le score est de 4-1 pour nous.
Eric, contre un fort adversaire, masse la position et malgré les fous de couleurs opposées arrive à des échanges favorables et aboutit à une finale de tours avec 1 pion de plus qu’il arrive à gagner, ce qui n’était pas évident non plus.
5-1, le match est plié. La dernière partie est celle d’Olivier B où notre joueur est en bien mauvaise posture dans une finale de dame avec 2 pions en moins. La suite est tragi-comique, car son adversaire laisse passer une dizaine de coups gagnants et n’arrive pas à se dépêtrer des échecs que lui inflige Olivier qui ne plie pas. Tous les joueurs, désormais spectateurs de cette partie sont aux aguets pour connaître le dénouement de cette folle partie. Finalement, au bout de moult péripéties, l’adversaire d’Olivier parvient à faire échapper son roi et pousser ses pions passés. A la promotion, Olivier doit abandonner, au terme d’une partie de plus de 80 coups : bravo à son adversaire qui a quand même réussi à ne pas craquer et à aller au bout.
Score final : 5-2 pour le Vésinet.
La NIV garde la pôle position dans le groupe et est plus que jamais favorite pour la montée!
Paul & Marc