De retour pour la Nationale IV après l’article précédent intitulé « Un silence qui en dit long » où l’on ne pouvait pas lire comment le Vésinet avait été lamentable contre Clichy!… Mais là pour la montée il s’agit quand même de plastronner!… Bravo aux champions du dimanche!…
Cette fois-ci, pour la der des der, on va à Colombes… Inutile de dire qu’on n’y va pas pour faire joli. A Colombes joue Ferry Roger, un coup à franchement pas rire, surtout avec les noirs. Qui de Rémy, de Philippe?… Quoi jouer… On imagine les bassesses qu’on serait capable de produire pour ne pas se faire visser sur son système de Londres, et après réflexion on se dit que 1..d5 est quand même plus sérieux que tout le reste… à suivre…
Salle d’école, il fait beau, le Vésinet a préparé son équipe qui rigole pas. Rémy au 1, Philippe au 2, chaud devant.
- Au 1, donc, Rémy joue Ferry avec les noirs. Si le système de Londres ne vous dit pas grand chose ou ne vous effraie guère, tout prend corps quand il est joué par un joueur qui le joue depuis la seconde guerre mondiale et qui a déjà été 23**. Rémy est étonamment attentiste, on a du mal à être convaincu par sa position, lui grimace véritablement. Seulement, 2h/40+1h ko est une cadence qui oblige son homme. Ferry est nettement mieux sur l’échiquier, Rémy tient bon an mal an, et au moment où sa dame devrait être perdue il parvient à échanger les dames et un cavalier contre trois pions. De là découle une position qui aurait pu être annulée par Ferry s’il avait vu une simplification. Au lieu de ça, il s’écroule quand le pion a avec entêtement part de a7 jusqu’à a2 en ligne. Ferry arrête là.
Philippe joue au 2 avec les blancs. C’est vraiment rassurant. Il joue contre un joueur à près de 1800, qui lui joue la Pirc. Philippe joue quasiment toujours les coups les plus naturels, place bien ses pièces, c’est toujours sain. Il gagne un pion contre son adversaire qui semblait tétanisé de jouer contre un adversaire classé plus de 300 points au-dessus de lui. Arrivés dans la finale fou et cavalier contre fou et cavalier avec un pion de plus, là où il aurait certainement encore fallu batailler un peu pour Philippe pour gagner, son adversaire donne une pièce. Bon joueur, il se lève, sourit, tend la main, arrête la pendule, abandonne, regrette vaguement, s’en va, bon dimanche.
Au 3, Paul joue avec les noirs. Un autre système de Londres! Paul joue une ouverture avec Cf6 e6 b6 et fianchetto dame. Les blancs ne parviennent pas à grand chose dans l’ouverture, la position est relativement solide. Après une série d’échanges, les noirs entrent dans une finale où leur paire de fous domine assez nettement la paire de cavaliers adverse. Il faudra être un petit peu précis (amen) pour gagner cette position, ce qui sera fait en fin d’après-midi. C’est le troisième point vésigondain.
Au 4, Hervé avec les blancs. Ses parties sont toujours assez étonnantes. Avec à peu près les deux couleurs contre des joueurs un peu moins forts, Hervé arrive toujours facilement à obtenir un bon avantage dans l’ouverture. Néanmoins, les pièces s’échangent et l’avantage se tamise. Les noirs ont peut-être raté quelque chose (sans doute n’ont ils pas entendu un échec…) et ne pourront empêcher le pion e d’aller sur la septième. Après quoi le roi en g7 arrive en d4, d’un revers de main. Le Vésinet, 4.
Pierre Liou au 5. On était certain qu’on entendrait parler de sa piètre performance du match précédent. Pierre a à coeur de se venger. Il est appliqué, dans une anglaise avec les noirs où les noirs ont répondu à c4 par c5. Son adversaire l’est moins, perd la qualité sans aucun contre-jeu, sinon une simili-menace de mat en g7. Pas de pot, Pierre avait bien lavé ses lunettes. Il gagne lui aussi. A cinq zéro évidemment on n’est pas mécontent.
Au 6, mention spéciale. J’ignore si je suis le seul à avoir cette impression, mais depuis que Florian est au club, j’ai vraiment le sentiment de le voir meilleur à chaque fois. Cette fois-ci il a les blancs, et joue un gambit dame. Les noirs l’acceptent. S’il est vrai que les noirs se sont suicidés (on aurait pu dire, au vu de la position, qu’ils ont fait exprès), je rend à titre personnel hommage à Florian qui a joué les meilleurs coups, parfaitement dans l’esprit du gambit, et qui aurait sans aucun doute gagné d’une manière différente. On sent beaucoup de travail, et que celui-ci porte ses fruits. Six, si je ne m’abuse.
Au 7, Pascal joue contre un jeune. Toujours de la méfiance!… Son adversaire est manifestement très gourmand, et on peut penser que contre un joueur non expérimenté les pions de plus auraient suffit. Néanmoins, Pascal profite de la pénétration belliqueuse de la dame blanche en a7 pour gagner la pauvre tour a1 cash. Après quoi, tout n’est plus qu’affaire de technique. Bien joué Pascal.
Mention spéciale pour Aurélien. Il est venu, son adversaire non. Ca fait du coup un point, et de la frustration. Nous pouvons néanmoins le remercier d’être venu, sans quoi la fête n’aurait pas été complète. Puisque le compte-rendu précédent a dû terminer à la poubelle avant que d’atteindre le blog, louons ici sa belle victoire contre Clichy à l’avant-dernière ronde.
Bilan des courses, 8-0 pour le Vésinet. On n’est pas des guignols.
Paul