N2 – Issy-les-Moulineaux – Le Vésinet : 2-3, Le Chesnay-Versailles – Le Vésinet : 1-3

Les deux matchs que le Vésinet redoute sont là. Les adversaires sont deux bonnes équipes, voire très bonnes : en terme de Résultat, Issy-les-Moulineaux est la limousine du groupe. Nous les rencontrons le samedi. Quant au Chesnay, nos voisins, nos cousins, leur équipe type est impressionnante. Mais ils ont un souci : le samedi est un jour où ils n’arrivent apparemment pas à être complets. Malgré cela, ce samedi, veille de leur match contre nous, avec une équipe amoindrie, ils ne perdent que 4-3 contre Clichy. Si Issy est la limousine du groupe, Clichy en est la Mustang, une mustang qui certes a loupé son entrée dans le circuit mais qui remonte le peloton à toute vitesse.

Cette période de l’année – les fins fonds de l’hiver – ne tire pas le meilleur des gens. Mais elle pourrait être parfaite pour un hold-up. Le capitaine s’est renseigné : les grands hold-up de l’histoire, les attaques surprises du moyen-âge, les belles illusions, les supercheries ont tous lieu à cette époque là *. Les moments qu’affectionne Pyrrhus et que chante Cabrel, sont ceux des bords de mer frisquets, des mers hostiles qu’on examine sans joie sous des capuches; ceux de trottoirs étirés qui mènent à des boulangeries trop loin. Qui se sont encore éloignées ma parole cette année!

Tout commence samedi à Issy. Tout commence mal car le capitaine a oublié son portable et la salle n’est pas la bonne. On suit un Monsieur qui sait où il va. Où sont les autres, qui est-il, où allons-nous? Nos têtes se tournent dans toutes les directions pour repérer, sait-on jamais, un de nos joueurs manquants, mais nos pieds, à notre corps défendant suivent l’inconnu. Est-il honnête? (n’allons nous pas finir vendus sur un marché aux esclaves à Madras?).

L’espace Icare a une succursale à la Manufacture.

Issy est au complet et nous, une fois réunis, plus que complets puisque notre joker, Laurent Large est là. Le match sera celui attendu. Il en ressortira de là un prétendant solide qui aura éliminé un adversaire puissant.

D’un point de vue force théorique, Le Vésinet est dominé partout même d’un point de vue féminine sauf au 2 et au 4

Issy-les-Moulineaux – Le Vésinet
m ROSER Kevin 2393- f DESLANDES Pascal 2293 : 1-0
HOUHOU Olivier 2271 – f JESSEL Stephen 2337 : 0-1
m GIFFARD Nicolas 2303- LARGE Laurent 2198 : 0-1
HAROVELO Ingmar 2244- f RABEYRIN Jean-Jacques 2197 : 0-1
EMMENECKER Philippe 2186- ADAM Etienne 2188 : 0,5
GEFFROY Laurent 2209 – CHEYMOL Eric 2080 : 0,5
f LECUYER Christian 2168- DIVIES REnaud 2050 : 0,5
ff ESPOSITO Marie-Christine 2070- CHAUMONT Adeline 2025 : 1-0

    Nuance fatale
    Pascal avec les noirs est surpris par une sous-variante Fd3 de la française classique avec Dg4. Déjà il s’attendait à Cf3 ! Comme souvent dans ces situations on est tenté de traiter les choses comme dans la grande variante pour donner une dernière chance à l’adversaire de régulariser sa situation. Il donne g7. Or ça ne se fait pas avec le Fd3. Après c’est difficile. Avec son courage habituel il fait front, fait quelques manœuvres d’intimidation côté roi. Mais le MI d’Issy ne se laisse pas faire et gagne.

Aïe. Et au 8 Adeline peu habituée à ça, va subir dans une Est-Indienne les assauts d’une armée furieuse

    Poupées russes
    Stephen au 2 avec les blancs imprime son tempo. Un thème unique qui laisse un choix. Le jury se réunit : si c’est un mauvais choix c’est trop tard, le déclin de la position va suivre. Si c’est un bon choix, un peu plus tard, il y aura un autre choix, plus difficile. L’idéal pour l’adversaire serait de ne pas jouer tant chaque coup semble être une offrande et donne lieu à un tour d’écrou supplémentaire de la part du jeune joueur du Vésinet. Cette Sicilienne avec b4 ne déparera pas l’impression. Les noirs donnent un pion pour un développement. Au bout de quelques coups les développements sont égaux et le pion gagnera en finale bien plus tard… si par chance pour l’adversaire rien de plus grave n’arrive

    Coup de tonnerre
    Au 3 avec les noirs Laurent dans une Est-Indienne avec g3-Fg2 aura l’occasion de montrer quelques facettes de son jeu tactico-stratégique. L’adversaire presse d6 et le prend avec une batterie Fb4 et Da3. Il fallait être prudent et renoncer car c’était un cadeau Grec. La réfutation va être rapide : les pièces noires virevoltent, se retrouvent nombreuses autour du roi affaibli. Les blancs donnent une pièce pour durer. Le reste, égayé par de jolis coups, ne pose pas de problème à un Laurent très aiguisé et qui bat ainsi un des deux MI d’Issy.

    Giffard – Large
    Position avant Fxd6

    25.Fxd6 Ced5

    Le chat et la souris
    Au 4 c’est la partie qui va se terminer la dernière et sceller le sort du match. Si Etienne qui a les noirs fait nulle, Le Vésinet gagne. Etienne tout d’abord a souffert et puis est revenu. La nulle, il l’avait peu avant. Maintenant c’est autre chose : c’est une finale de Dames avec un pion unique pour l’adversaire. Ce dernier pressé par le temps (2mn) ne trouve pas la façon de gagner. Pour le camp le plus faible il est facile de se tromper. Ca dure et puis tout à coup Etienne ne regarde plus l’échiquier mais la feuille de partie. Que se passe t-il ? Il arrête la pendule et appelle l’arbitre. Pour lui la même position vient pour la 3eme fois de survenir. La reconstitution le confirmera. Nulle et une victoire du Vésinet acquise !

    Front mission
    Au 5 Jean-Jacques dans une Richter-Rauzer sacrifie pour donner du corps à des pièces enclines à s’intéresser au roi noir. Cela rapporte un pion et un fou noir très perturbant pour l’organisation du jeu adverse. Mais les noirs ne lâchent pas l’affaire et les blancs s’évertuent à ne pas perdre le fil dans une position sans les dames, truffées de pièces et de possibilités. Un coup silencieux très joli met fin à la partie : un 2ème pion va tomber et affirmer la suprématie blanche.

Le capital points s’élève à 3 pour une seule défaite. Il faut que ça tienne au 6 et 7 contre des adversaires plus forts de 150 points Elo. Au 8 il ne faut pas être devin pour savoir que c’est perdu

    On ne pousse pas !
    Et ça tient parfaitement à l’image d’Eric au 6 qui développe un jeu solide avec les blancs dans une partie ouverte. Solide en milieu de partie et presque mieux en finale. Mais il ne veut rien risquer et préfère tenir la nulle que courir après la victoire, une nulle qui sera atteinte au vif soulagement de l’équipe tant elle équivaut à une victoire.

Les points s’accumulent et les 0 fuient la feuille de match côté Vésinet

    Attention ça pique
    Un peu le même scénario au 7 avec Renaud qui a les noirs, comme toujours. Le duel façon Benko a lieu à l’aile Dame. L’adversaire n’obtiendra rien du bras de fer qui s’y engage et dont le vainqueur prendrait une option sur le gain de la partie. Une partie longue, crispante depuis que les noirs cherchent la nulle, une nulle qui serait un mauvais résultat pour l’équipe adverse. Et puis elle est conclue à la grande joie de l’équipe

    Danger avalanche
    Adeline se fait entreprendre sérieusement à l’aile roi dans une Est-Indienne. Les noirs ont la partie parfaite. Ce sont eux qui vont déclencher l’attaque finale. Avant, ils recyclent des pièces pour assurer le coup. Ils le peuvent car les blancs sont pieds et mains liées. Très bonne victoire de la forte féminine d’Issy.

Victoire 3-2 . Un résultat inespéré qui, chose tout à fait surprenante, consolide notre 1ere place du groupe. Qui l’aurait cru ? Une victoire acquise dans la douleur et qui fait bien plaisir au Vésinet. Le capitaine est juste un peu triste pour M. Marchand le dirigeant adverse, homme unanimement respecté dans le milieu des Echecs et qui, très sportivement, félicite les visiteurs. Des visiteurs contents mais concentrés semble-t-il, pensant au match du lendemain et toujours encore, sans aucun doute, à la cuisante défaite à Clichy.

Lendemain match piège et sueurs froides : les locaux présentent leur meilleure équipe. Deux titrés et des 2.000 partout, sauf à l’échiquier féminin. Pascale Rachez l’emblématique, sympathique et forte joueuse du Chesnay n’est pas là. Elle est souffrante depuis quelques mois et nous formons des vœux pour qu’elle se rétablisse rapidement. On regrette son absence.

On est moins bons au 1 et 3, ainsi qu’aux 6 et 7, meilleurs aux 2,4 et5 et au 8 bien meilleur..en théorie. Car à cet échiquier on aura peur

Le Chesnay – Le Vésinet
m VAREILLE François 2403 – f DESLANDES Pascal 2293 : 0,5
f VAN DONGEN Patrick 2307 – f JESSEL Stephen 2337 : 1-0
MAGNIER Hugues 2300 – ADAM Etienne 2188 : 0,5
MATRAND Arnaud 2154 – LARGE Laurent 2198 : 0,5
BALLESTER Alexandre 2100 – f RABEYRIN Jean-Jacques 2197 : 0-1
GUYOT Emmanuel 2074 – IMBERT Christophe 2034 : 0-1
RIAZUELO Gilles 2043 – CHAUMONT Adeline 2025 : 0,5
DARPOUX Danielle 1365 – CHEYMOL Eric 2080 : 0-1

    Où tu iras, j’irai
    Pascal a re-les noirs. Il s’agit d’une Est-Indienne qu’il a travaillé la veille. C’est actif. L’adversaire ne trouve pas de solution pour faire perdre pieds à Pascal, dont l’une des qualités principales est la vigilance. G6 est faible mais c’est un faiblesse défendable, fortement. Cette capacité de résistance peut même être utilisée pour galvaniser les noirs comme les chevaliers de l’ordre de St Jean le firent lors du siège de Malte après leur résistante à St Elme. Forcer le jeu à l’aile roi peut se retourner contre les blancs, qui y regardent à deux fois avant d’y aller. Ce sera nulle

    Géométrie
    Stephen met en place l’étau Marocsy. Le Cd5 et le trou en b6 sont les éléments d’une domination qui ne va malheureusement se concrétiser en terme de résultats. Les blancs dominent partout mais les blancs ne sont pas en perdition. Au tour du fou blanc d’apporter la touche finale. Mais le temps, le grand ennemi de Stephen, le trahit une fois de plus. Il ne voit pas que pour son unique intrusion la Dame noire va porter un coup fatal.

    La statue qui bouge
    Etienne fait une partie solide, une Slave. On s’explique en pro autour du pion noir c4. A force de le prendre comme prétexte, on ne pense pas qu’il peut lui même être mangé. C’est ce les blancs font et Etienne a un pion de moins. Mais sur l échiquier demeurent, par Horus, les duos Dame-Cavalier. Des duos d’enfer. Etienne obtient grâce à cela la nulle par échec perpétuel.. Beau résultat pour le Vésinet, c’était un des échiquiers à neutraliser. Même contrat rempli qu’au 1

    Montée de fièvre
    Laurent qui a les blancs dans une variante du pion Dame avec les fianchettos Est fait une montée de pions thématique à l’aile Dame. Ca a un petit côté Stephen. Ca a un côté fortement pensé et ça présente un côté fatal, comme si la faucheuse était passé avant. Le truc à l’évidence n’est pas du tout agréable à jouer du point de vue des noirs. Mais ceux-ci vont ressortir avec le moindre mal, c’est à dire un pion de moins mais un jeu libéré qui assurera la nulle.

    Attrape-moi si tu peux
    Jean-Jacques a les noirs dans une partie qui de loin semble déstructurée. On s’ingénie à brouiller les pistes : les pièces changent de places , sillonnent l’échiquier de leurs menaces. Tu menaces un pion ? je ne le défends pas mais j’en attaque un. Tu m’attends là, je suis ici. Et puis arrive un coup apparemment anodin. Un fou blanc aventuré dans le camp adverse qu’une tour vient isoler dans un coin. Le silence se fait. C’est le point de départ de la partie qui va tourner à l’avantage des noirs et c’est la 1ère victoire du Vésinet

    On en étions-nous?
    Christophe se souvient de son adversaire du jour. Dans une Alekhine, comme là, avec les mêmes couleurs, il avait joué à fond le jeu de cette ouverture. Rien ne paraît grave, les pions avancés donnent des cases partout et la liberté est grisante. Il imagine que son adversaire s’en souvient et cette fois il ne joue même pas c4 et pinaille sur le plus petit affaiblissement, le moindre coup de pion. L’adversaire s’enhardit et sera à son tour d’en souffrir. Deuxième partie gagnée dans ce match

    Après-vous
    Adeline aime bien les noirs. Dans une défense qu’elle affectionne, elle semble ne rien craindre. De plus elle n’hésite pas quand le moment est venu à prendre l’initiative. C’est exactement ce qui se passe là. Son adversaire essaie de déborder mais n’y arrive pas. Et c’est Adeline plus tard qui est plutôt mieux côté roi où les blancs se sont dégarnis. Ce sont eux qui proposent nulle. Comme la veille chaque nulle est un bon résultat vu le peu de pertes que nous avons alors que le match touche à sa fin

    Mayday ! Mayday !
    Eric a la peur de sa vie. Son adversaire faisant fi de tout protocole se rue à l’attaque du roi blanc. Ca commence par un Fxh3 imprenable. Puis les coups s’enchaînent, précis, directs. Toute honte bue, le roi blanc s’enfuit à toutes jambes relevant ses jupes pour mieux filer : il ne s’agit plus de compter le matériel mais de survivre. Difficile de regarder cela alors on suit de loin: tant qu’Eric est assis ça va. De fait ça va de mieux en mieux. Il redonne un peu de matériel mais les dames ne sont plus sur l’échiquier. Et puis plus tard, tout danger écarté, Eric va manger des pions. Victoire Blanche. Ouf

Victoire finale 3-1

* Les trahisons aussi. Mais que d’affirmations! il faut vérifier – avec un petit CDD (pour commencer), je m’en occupe – le S.

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