Comme on envoie des troupes sur l’ennemi pour lui montrer qu’on est là plus que pour le stopper, le club du Vésinet avait envoyé quelques-uns de ses bons joueurs à une simultanée que donnait le GMI Namig Guliyev à Saint Germain en Laye.
Ce samedi, rehaussée d’un côté par sa ligne de magasins sous arcades, la pittoresque place du marché de St Germain est animée. Des tentes abritent diverses activités et commerces dans le cadre d’une animation qui doit durer deux jours. Sur une estrade, un saltimbanque à l’énergie communicative vante les mérites de la Sainte Russie avec des chants, des danses et l’accent.
A l’abri sous une tente spéciale, les échiquiers sont en place et les joueurs centrent leurs pièces. Il y a encore des places libres. Un amateur (pur) décide de s’assoir, sous l’oeil inquiet de son épouse. Un autre, un jeune, n’ose pas, malgré les encouragements de son père.
Il est 14h30. Le GMI est là, moins grand que son talent, dans un costume plus noir. Des spectateurs se sont arrêtés et resteront là à regarder les choses se mettre en place comme hypnotisés par cette agitation d’orchestre.
La place est balayée par le vent. Les parties ont commencé. Après quelques coups, une rafale plus violente emporte la tente. Quelques organisateurs la poursuivent. Totalement concentrés, les joueurs n’ont pas bronché alors la rafale emporte aussi les tables.
Il y avait une dizaine d’échiquiers.
Tout est rentré dans l’ordre et deux jeunes spectatrices, complètement fascinées, stationnent devant un échiquier. On s’approche de la position qui a l’air calme comme ça…. et qui se met à aboyer! Ce qui fait craquer les demoiselles, c’est Emeraude, le chien de Philippe qui fait le pitre sous la Scandinave de son maître. Sur un autre échiquier, après quelques coups, l’amateur pur sourit intérieurement : les champions d’échecs ne sont pas si forts, il le savait. Ailleurs, les joueurs expérimentés souffrent. Il n’y a pas de bonne technique pour gagner à la course contre Marion Jones. Le GMI est trop fort. Une partie fermée aurait peut-être permis de durer un peu regrette celui qui est parti à l’attaque baïonnette au canon. L’amateur pur a fini par perdre. Il ne comprend pas ce qui a déréglé l’horloge interne de sa victoire. Il geint et ne sait qui regarder, de sa femme ou du GMI, d’un air de reproche.
Quand la poignée de mains sanctionne une victoire du professionnel, on discute parmi les spectateurs et on montre des choses dans la position finale pour tenter d’expliquer les raisons de l’abandon.
Commencées à 14h45 les parties sont finies à 16h00. Philippe, Bertrand, Frédéric (malgré une belle partie), Damien, Christophe, Xavier ont perdu, comme les autres.
A la fin, on s’attroupe autour du sympathique GMI Azéri qui répond complaisamment à toutes les questions des admirateurs.
Aux pyramides en janvier 2009 Guliyev avait gagné 21-0 en 70mn.
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