Une escapade dans le Nord commence toujours au bistro, Porte de Clignancourt. Quand on était dans le groupe Ouest c’était le même bistro mais Porte d’Orléans. Malheur à celui qui n’a pas pris sa petite laine. Un vent frisquet balaie les boulevards. L’année dernière, dans la même bourgade, Hénin-Beaumont, c’était jour d’élection et le jour du fou à vélo, qui comme celui de l’étoile mystérieuse de Tintin, annonçait la fin du monde à coups de gong.
Contre Hénin-Beaumont : 2-2
1.B Pascal DESLANDES 2299 – Pierre PETITCUNOT 2394 : X
2.N Philippe GLOD 2201 – Francois FOSSIER F 2265 : X
3.B Laurent CASTAIGNET 2168 – Alexandre VAN ROMPU 2126 : X
4.N Laurent LARGE 2257 – Pierre-Antoine DESCHIN 2087 : 0-1
5.B Christophe IMBERT 2140 – Vincent MILLER 2001 : X
6.N Vladimir KOUPTSOV 2116 – Xavier ROUZE 2055 2100 : 1-0
7.B Etienne IMBERT2007 – Philippe BROUTIN 2069 : 0-1
8.N Maud MILLET 1952 – Sophie MILLER 1820 : 1-0
- Flegmatique et attentif, Pascal, à partir d’un coup simple (Fd3), sème la zizanie dans la défense irrégulière d’un adversaire qui s’emberlificote si bien qu’il finit par être perdant. Mais en défense, il se reprend et Pascal ne parvient pas à gagner.
- Philippe prend l’avantage sur un seul coup imprécis (Fg5) dans une ouverture apparentée à la famille des Grüenfeld. Son adversaire prend beaucoup de temps, ce qui arrange Philippe, par ailleurs souffrant, fiévreux, bourré de cachets. Son pion d’avance est difficile à valoriser et il accepte la nulle.
- Avec les blancs, Laurent se fait un peu surprendre d’entrée de jeu dans une sicilienne – on va dire : Kan – avec a6 très vite. Pour calmer les ardeurs de l’adversaire, il se laisse déroquer. Bien plus tard, tout a changé. Les dames échangées sont revenues et un nouveau pion ennemi arrive à promotion. C’est très éprouvant pour les spectateurs mais pas pour Laurent apparemment qui, sans trembler, tient fermement son échec perpétuel.
- Jour noir pour Laurent L. qui oublie un pseudo sacrifice presque habituel dans l’Anglaise ou la Sicilienne (Cd5) et qui perd rapidement. Sombre et pensif, il médite déjà sa revanche et il y a gros à parier que le lendemain ça va chauffer!
- Christophe fait chou blanc dans l’ouverture. On s’ennuie un peu dans un système de Berlin où même les sacrifices ont du mal à s’imaginer. Autour, Laurent ayant perdu, la vision du résultat est confuse et Christophe refuse la nulle. Mauvaise idée, car après les derniers échanges de pièces, son cavalier est dominé par le fou de cases blanches. Son adversaire pourtant ne trouve pas le gain et ce sera une nulle.
- Vladimir est opposé à un très bon jeune, qui après avoir coloré l’ouverture d’originalité joue le coup de trop au dessus de son roi. Le rigoureux Vladimir trouve une belle suite qui débute par un gambit et débouchera sur un avantage stratégique définitif. Belle démonstration du nouveau joueur du Vésinet.
- La saine Anglaise d’Etienne avec les blancs est harcelée par des cavaliers qui font semblant de ne pas être inoffensifs. L’armée noire est liée au résultat du travail des coursiers chargés d’ouvrir une brêche. Etienne lâche une qualité mais prend des pions. L’adversaire est ensuite chanceux de pouvoir gagner le pièce entière qui lui donne la victoire.
- Maud n’a pas trop de difficultés dans sa partie même s’il faut un certain temps pour que les choses se décantent.
Match nul 2-2.
Résultat somme toute heureux contre une vaillante équipe..D’un saut de puce dans le paysage devenu blanc, nous nous retrouvons à Fenain, ville distante de 40 km. Nous arrivons assez en avance dans les parages de l’école, siège du club. Rien ne bouge. Au delà de la route, il y a des prés en friches où, dans de vieux boxs, deux chevaux regardent devant eux, immobiles. Tout est frigorifié de froid. Nous nous engageons dans l’école déserte ce qui est assez périlleux avec le verglas. On dirait une équipe de géomètres venus spécialement de Paris recalculer la taille des préaux. Il est encore tôt. Le groupe se sépare. Une expédition part explorer les environs et l’autre préfère rester sur place attendre les secours.
Au café, il fait meilleur. On y parle patois. En fait, c’est simplement l’accent. Pascal est très intrigué et essaie de saisir quelques mots. Pensif, il nous dira sur le chemin du retour n’avoir pas eu l’impression que des phrases réelles aient été prononcées. D’après lui, c’était plutôt des mots sans liens entre eux. On le regarde : il est sérieux, comme toujours.
L’équipe de Fenain s’est renforcée avec Olivier Simon, parti de JEEN avec quelques uns de ses habituels partenaires de club. On apprend qu’hier ils ont fait chuter le Chess XV et son invincible armada. Ce n’est pas possible! 5 à 1 en plus. On s’entreregarde et c’est là que se chevillent au corps la volonté et la motivation.
- Contre Fenain-Hornaing : 5-2
- 1.B Philippe GLOD 2201 – Olivier SIMON 2376 : 0-1
2.N Pascal DESLANDES 2299 – Clément HOURIEZ 2245 : X
3.B Laurent LARGE 2257 – Cyril SOYEZ 2234 : 1-0
4.N Laurent CASTAIGNET 2168 F – rançois FAVREAU 2154 : 1-0
5.B Christophe IMBERT 2140 – Nicolas PRZYMUSINSKI 2095 : 1-0
6.N Vladimir KOUPTSOV 2116 – Michel BARBAUT 2046 : 1-0
7.B Maud MILLET 1952 – Alain HOURIEZ 2049 : 0-1
8.N Etienne IMBERT 2007 – Alexiane REGNIEZ 1707 : 1-0
- Ca commence mal pourtant
- Au 1 Philippe, vaillant, ne peut rien contre le MI Olivier Simon. Toujours fatigué, il avouera n’avoir pas retrouvé les coups de cette variante qu’il avait pourtant jouée contre Daurelle (Alapin?).
- L’adversaire de Pascal au 2 préfère se contenter de la nulle dans une française où les noirs ne sont jamais en reste d’initiative si les blancs se trompent.
- Au 3, Laurent L. a joué une petite merveille de partie où tous les accessoires en réserve du jeu ont été utilisés. Son jeune adversaire a regretté, je crois, le petit égarement optimiste du début qui a entraîné le renversement irrémédiable de la position. (ce petit chef d’oeuvre a été instantanément inséré dans les parties d’anthologie du blog)
- Au 4, Laurent C. a dominé toute la partie ne laissant que des miettes à son adversaire. Où s’arrêtera-t-il notre champion de poker, humble et lucide.
- Au 5, Christophe dans une sicilienne fermée prend l’ascendant sur la partie en tournant autour du pion d4 adverse affaibli. Ses pièces sont plus actives et les choix adverses toujours plus difficiles. Victoire logique.
- Vladimir, en difficulté dans une Philidor, préfère faire des coups osés plutôt que de subir. L’adversaire réfute un beau coup tactique et gagne un pion. Mais Vladimir est un battant et pose sans cesse des problèmes à un adversaire qui croit tenir la victoire. Zeitnot réciproque qui tourne à l’avantage de Vladimir qui gagne une pièce puis qui fait même tomber son adversaire.
- Maud avec les blancs bénéficie tout le temps d’un avantage d’espace ce qui la prédispose plus encore que d’habitude à attaquer. Son adversaire est vigilant et petit à petit les perspectives blanches s’érodent. Maud qui avait investi se retrouve en déficit matériel ce qui lui est fatal en finale.
- Etienne ne se presse pas pour faire valoir sa supériorité face à une jeune adversaire qui résiste longtemps.
Victoire finale 5-2