Derrière sa « bonne bouille » ronde et ses lunettes cerclées de métal, c’était un Monsieur charmant, d’une courtoisie, d’une gentillesse et d’une bonhommie sans égales. Je me souviens que, pendant sa première année d’adhésion au club, il se contentait d’observer les parties des autres joueurs sans jouer lui-même. Il m’avait expliqué, tout en restant extrêmement discret et pudique sur son état de santé, que la tension et l’excitation d’une partie d’échecs n’était pas forcément ce qui lui convenait de mieux, mais qu’il prenait tout simplement un extrême plaisir à regarder les autres jouer. Et puis, petit à petit, depuis bientôt deux ans, il avait commencé à jouer des parties amicales – à un niveau certes modeste, mais sans jamais se départir de sa bonne humeur et de sa gentillesse-. J’en avais déduit que son état de santé s’était amélioré, et c’était un plaisir de le voir au club tous les samedis après-midi (je crois savoir qu’il était assidu aussi le mercredi après-midi, mais là, je ne peux guère en parler …).
Rayonnant dans la victoire avec toujours le triomphe modeste, élégant et sportif dans la défaite, aimable avec tous en toute circonstance, Yves n’était peut-être pas le joueur le plus talentueux que le club ait connu, mais certainement l’un des plus chaleureux et sympathiques.
Voici ce que nous révèle Philippe Glod : « Ce charmant Monsieur fût, maintenant nous pouvons en parler, la personne qui nous offrit 9 pendules électroniques en 2005. Il fût sensible au désarroi du président devant la situation misérable de nos finances de l’époque et avait tenu au secret absolu sur ce geste. Seuls les deux anciens présidents étaient au courant. Un bénévole… un vrai ! »
C’est avec tristesse que nous apprenons son décès et que nous présentons nos plus sincères condoléances à ses proches et à sa famille.